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Les conseils de Karim Wade qui affirmaient urbi et orbi que leur client n’était en rien impliqué dans la création et de la société Ahs, supposée appartenir à Bibo Bourgi, ont reçu une véritable douche froide lors de l’audition de Me Patricia Lake Diop. Attraite à la barre, la notaire a attribué, même si ce fut après moult atermoiements, la paternité de la création de la société en question à l’ancien ministre d’Etat poursuivi par la Crei.
Le feuilleton judiciaire autour de la création de la société Ahs a apparemment connu un nouveau développement avec la reprise du procès de Karim Wade et co-prévenus, ajourné depuis fin septembre. Et pour cause, l’audition de Me Patricia Lake Diop a été le lieu de révélations croustillantes sur la participation supposée de Karim Wade aux sociétés épinglées par la Crei, dans le cadre de la traque des biens dits mal acquis.
En porte -à -faux avec la défense de Karim qui affirmait mordicus depuis le début du procès que son client n’était en rien impliqué dans la création de la société Ahs, supposée appartenir à Bibo Bourgi, la notaire a explicitement attesté de la participation de l’ancien ministre d’Etat à la mise en place de la structure en question. Une posture qui a soulevé l’ire de Me Seydou Diagne, un des conseils de Karim Wade. L’avocat a ainsi fait état à Me Patricia Lake Diop d’une contradiction évidente entre les deux versions servies d’abord à la section de recherches de la Gendarmerie de Colobane et à la commission d’instruction de la Crei et ensuite à la barre.
Des versions qui citaient nommément Paul Sarr et sa sœur Madeleine comme principaux acteurs de la création de la société Ahs. Comme a tenu d’ailleurs à le rappeler Me Seydou Diagne, la notaire avait affirmé à l’enquête et à la commission d’instruction que : « dans les statuts, c’est Paul Sarr qui est venu vers moi pour demander la création de la société Ahs ». Pour le conseil de Karim Wade, il y a donc là une contradiction évidente avec ce qui a été servi à la barre par Me Patricia Lake, à savoir que c’est Karim Wade himself qui est à la base de la création de la société Ahs.
CONTRADICTIONS ET CONFUSIONS AUTOUR DE LA CREATION DES SOCIETES !
A dire vrai, l’audition de Me Patricia Lake Diop a été le lieu d’une foule de contrariétés et d’incompréhensions autour de la création des sociétés « imputées » à Karim Wade. Au tout début de son audition, la notaire avait eu du mal à répondre à certaines questions du Président de la Cour, Henri Grégoire Diop, et de ses assesseurs relativement à la création des sociétés AHS, Cd Média, An Média, Téra Vision, Istar immobilier...
Me Lake Diop s’était alors plongé dans une sorte d’amnesie tendancieuse qui avait fait que beaucoup d’interrogations n’avaient pas trouvé réponses. Il a fallu alors que le substitut du procureur spécial lui rappelle ses déclarations à la commission d’instruction pour l’amener à répondre concrétement par le biais du “jeu de la confirmation ou l’infirmation”. Au final , la notaire avait démontré tout le modus operandi de la création des sociétés ci -haut citées. “C’est Karim Wade, avait -elle dit, qui l’appelait et lui demandait de donner des indications sur les sociétés à créer avant de lui envoyer des personnes à son cabinet pour que ces dernières remplissent les formalités”. Et de préciser , à l’entame de son audition , que : “c’est lui-même (Karim Wade ) qui me donnait les élèments constitutifs ( capital, dénomination, actionnaires des sociétés)”.Me Patricia Lake finira par révéler toutefois que “ Paul Sarr et Madeleine Sarr se sont présentés à mon cabinet au nom de Karim Wade pour signer les sociétes Ahs. Je ne les ai pas vus mais d’après les renseignements de mon cabinet, ils y ont été”.
A ce niveau de son audition, la notaire avait insisté pour faire savoir, sur interpellation de Me Moustapha Ndoye, avocat de la défense, que Karim Wade n’a jamais créé de sociétés mais qu’il lui recommandait seulement des actionnaires. Or, comme l’a indiqué le conseil du co-prévenu Pierre Agboba, présumé complice de Karim Wade, “si l’on en croit l’acte uniforme sur le droit des sociétés, seules les personnes dont les noms sont indiqués dans les statuts sont actionnaires de la société”. Et Me Abdou Dialy Kane d’enfoncer le clou en demandant “s’il existe une interdiction légale dans le cadre de la recommandation d’une création de société”. L’autre avocat de Pierre Agboba se depéchera de tendre, dans la foulée, à Patricia Lake Diop une perche aux allures de consultance notariale: “les sociétés créées , même sur recommandation, sur le plan juridique , appartiennent –elles à Karim Wade?”La réponse de Me Patricia Lake a été nette : “ Non”.
De fil en aiguille, Me Patricia Lake Diop finira tout de même par prendre le contrepied de ses prémières déclarations à la barre disculpant Karim Wade. A la reprise de son audition, la notaire soumise au rouleau compresseur des questions, a fait savoir qu’en vérité, c’est l’ancien Ministre d’Etat qui est à la base de la création de Ahs, cette société dont la paternité avait été attribuée à Bibo Bourgi, le co-prévenu de Karim actuellement en France pour se soigner. Le retour de la notaire à la barre , aujourd’hui, demélera certainement le noeu gordien qui entoure l’implication de Karim Wade dans le “feuilleton Ahs”
ECHOS...ECHOS...ECHOS
Quand le greffier « accorde » une dispense de comparution
Scène extraordinaire hier, à la Crei. Au moment de procéder à l’appel des prévenus, le Président Henri Grégoire Diop a noté l’absence de Mbaye Ndiaye. Ses avocats lui font savoir que le co-prévenu est rentré puisqu’il a une dispense de comparution. Sur le chemin du retour, il sera contacté par ses avocats pour rebrousser chemin. Mais son avocat Me Simel Basse tient à rétablir la vérité des faits: “c’est tôt le matin que mon client a été informé qu’il bénéficie d’une dispense de comparution et qu’il peut rentrer”. Le Président Henri Grégoire, étonné, dira que “la dispense de comparution est arrivée à son terme”. Quelques minutes aprés, Mbaye Diaye réapparaîtra dans la salle. Le tout dans le silence du greffier qui lui “a accordé une dispense de comparution”
Me Seydou Diagne à la rescousse de Me Ciré Clédor Ly
Qu’est-ce qui est arrivé au pénaliste “attitré” à l’audience de la Crei. En demandant à Me Patricia Lake Diop, la notaire, les sociétés constituées à l’exception d’Ahs, le pénaliste a fait “faux bond” en parlant d’une société qui n’a pas été constituée par la notaire. Cette dernière rebondit en lui demandant d’être clair. Le pénaliste cherche les noms mais ne trouve pas. Là, le presque “porte-parole” du collectif vient à la rescousse en se positionnant à côté de Me Ly et en balançant en sourdine les noms des sociétés (Cd Media, An Media, Istar Immobilier..).Ce qui permit à Me Clédor Ly de relancer et de retrouver les rails.
Les vérités et contre-vérités d’un revirement
Les avocats de la défense ont tenté d’expliquer hier “le revirement” de la notaire Patricia Lake Diop. D’aucuns se sont demandés comment la notaire qui était au coeur du processus de création des sociétés en si peu de temps est venue donner des témoignages aussi accablants. Pour Me Baboucar Cissé, avocat de la défense, “c’est le 14 décembre 2009 que la notaire a subi un contrôle de la part d’Antoine Félix Diome pour violation de la loi sur le blanchiment d’argent, et de 250 millions de versements en espèces”. Faisant lecture de la déclaration que Karim Wade avait effectuée durant la commission d’instruction, la défense a renseigné à travers Me Cissé que la notaire a fait l’objet de “menaces, de pression, de manipulations” pour enfoncer l’ancien Ministre d’Etat. En réplique, Me Patricia Lake n’a pas mâché ses mots puisqu’elle a déclaré n’avoir jamais été sanctionnéé ni fait l’objet de menace ou de pression de quelque bord qu’il soit.
source:http://www.sudonline.sn/me-patricia-lake-diop-mouille-karim_a_21167.html