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Madame, pouvez vous revenir sur ce qui s’est passé à Pamecas ?
Il faut d’abord savoir que c’est le ministre de l’économie, des Finances et du Plan qui assure la supervision des institutions de microfinance, ce qui est tout à fait normal. Ce qui a changé maintenant, c’est le renforcement de la supervision et le développement de stratégies aptes à maîtriser davantage le secteur.
Le but est d’assurer le reporting et de se donner ainsi les moyens d’avoir toute l’information auprès des institutions. et, en toute responsabilité, lorsqu’il y a la découverte d’anomalies, le ministre des Finances instruit ses services pour qu’on puisse prendre les mesures appropriées afin de mieux sécuriser et garantir les conditions de la production du crédit. Dans toutes les stratégies passées et, particulièrement en ce qui concerne le Pse, la stratégie d’inclusion financière est véhiculée à travers les institutions de microfinance. Donc, ceci justifie amplement toute mesure qui serait prise pour sécuriser l’épargne ainsi que toutes les opérations qui se déroulent au sein des ces institutions de micro finance.
Et pour Pamecas donc ?
Sans entrer dans les détails de la mission car, le rapport demeure confidentiel, sachez que le contrôle a mis en exergue des dysfonctionnements de trois ordres : d’un côté, il y a eu un problème de gouvernance, de l’autre des dysfonctionnements opérationnels et enfin des erreurs de stratégie qui, parfois, peuvent amener à utiliser des ressources de manière inappropriée. Quand les constats ont été faits dans la période 2012-2013, certaines sanctions avaient été prises et on avait indiqué des recommandations pour corriger les anomalies. Mais, il n’y a pas eu de volonté manifestée par les anciens dirigeants pour corriger ces anomalies.
Quand on est revenu cette fois- ci, on a constaté des récidives car, aucune anomalie parmi celles qui étaient les plus significatives n’avait été corrigée. Le ministre des Finances, toujours soucieux de l’intérêt des sociétaires et dans sa détermination de protéger l’institution, a décidé de convoquer l’assemblée générale. L’article 22 du décret 13-66 du 28 novembre 2008 impose que l’assemblée examine trois points. Identifier d’abord tous les administrateurs en cause et les révoquer. C’est ainsi que l’assemblée a révoqué les vingt-huit administrateurs. Ensuite, il fallait formuler toutes les mesures, en dehors des injonctions et recommandations, pour redresser la situation. Et enfin, l’élection de dirigeants qui ont un mandat d’un an maximum et dont la mission est de mettre en œuvre les mesures édictées par l’assemblée.
D’ailleurs, l’assemblée générale a demandé au nouveau conseil d’administration de lancer un appel à candidature pour la nomination d’un nouveau Directeur général. Et ce, dans la plus grande transparence car, le Directeur général actuellement nommé est un intérimaire. C’est dire que même l’ancien Directeur général peut postuler s’il croit qu’il a ses chances...
Qu’en est-il d’un éventuel retrait de l’agrément de Pamecas ?
C’est ce qu’on appelle la sanction différée. S’il n’y a aucune volonté ou des difficultés telles que les mesures préventives qui ont été édictées ne puissent pas être appliquées par les administrateurs, l’autorité qu’est le ministre des Finances reprendra l’initiative et peut prendre des sanctions. Le retrait d’agrément est la sanction suprême mais, je pense qu’on en est pas encore là car, depuis l’assemblée générale, on a constaté une volonté affichée par les nouveaux administrateurs d’aller vers la direction qui a été choisie.
Peut-on s’attendre à des poursuites judiciaires ?
Les problèmes de gouvernance concernent surtout le conseil d’administration qui était là entre 2013 et 2014. elle n’avait pas manifesté sa volonté d’exécuter les recommandations ou même de les poser. Ses membres ont été d’abord sanctionnés par leurs pairs. La suite judiciaire c’est lorsqu’il y a eu des fautes personnelles. Peut-être qu’il y a des auteurs et qu’on les identifiera mais, tel n’est pas l’objet du rapport qui a découvert des anomalies dans les trois ordres que j’ai cités plus haut.
D’autres institutions sont-elles concernées ?
On essaye de contrôler deux cent institutions dans l’année et même au delà. Ce, en plus du contrôle sur pièce que nous effectuons. On peut dire, aujourd’hui, que nous sommes dans la phase de redressement car, il y a eu deux décennies de laisser-aller.
Mais, avec la nouvelle réglementation, il est sûr que les institutions devront s’acheminer vers la professionnalisation. Au-delà de cet aspect, je pense que le secteur a été assaini car, il y a certaines pratiques qui ne peuvent plus être de rigueur. Cet exemple de Pamecas va servir à tout le monde. La sanction sert à dissuader ceux qui seraient tentés de faire la même chose. Je vous rassure que le secteur se porte bien, les indicateurs sont au vert et, quand il y a des dysfonctionnements, il faut les corriger au plus vite et reprendre la barre. Aujourd’hui, on n’attend plus un an pour faire un contrôle, c’est chaque semaine, chaque mois...il faut surtout veiller à ce que les recommandations soient appliquées pour aller de l’avant.
Et, c’est la mission que le ministre des Finances nous a confiée. Aujourd’hui avec les nouvelles techniques de communication, les systèmes d’informations, avec l’unification des bases de données etc., on est parvenu à s’organiser en fonction de la taille du secteur. Pour vous donner deux exemples, on est au paperless pour le courrier, tout le courrier est traité à partir d’un serveur. Pour les courriers électroniques en provenance des institutions de microfinance également, on a un espace de production.
Et tout le courrier, arrivée comme départ, est traité à partir de cet espace ainsi que tous les reporting et tous les documents qu’on nous envoie. Je pense que ces deux avancées nous permettent de mieux collecter l’information auprès des institutions.
Aujourd’hui, on a une mutualisation des missions avec nos antennes régionales qui sont au nombre de sept et le personnel est assez correct, comparé aux normes de l’union car, nous avons quatre-vingt-deux agents en tout. Au delà des effectifs et des moyens qui ne seront jamais suffisants, on rationalise les fonctions pour que notre travail soit facilité.
Libération