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Lignes de force - l’Afrique, une terra madre ? utopie et réalités

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Afrique   Utopie ou réalités ! Existe-t-il encore une véritable agriculture en Afrique ? la sécurité alimentaire et tous ces concepts autour de l’autosuffisance en riz, ne sont-ce pas simplement des slogans politiques pour maquiller un mandat qui, quoi qu’il arrive se passera toujours autrement que ce qui a été annoncé dans les discours de politique générale des gouvernements. Un continent à la dérive, malgré des taux de croissance économique record. Alfred Sauvy serait vivant qu’il ne saurait pas quel remède administrer à ce continent riche de toutes les ressources et qui ne parvient à assurer un décollage durable et soutenu.  

 

Si les deux mots ont chacun un sens, qu’il paraît difficile au vu de ce qu’on voit sortir des terres d’Europe, d’Amérique, d’Asie et d’Océanie, de faire la même chose chez nous. Et pourtant... Le Téméraire sociologue suisse, Jean Ziegler, dont j’ai choisi, le titre de la rubrique dans l’hebdomadaire “Afrique Asie” des années 1970-80, avait, à travers ses lignes de forces politiques et économiques, dénoncé, les inégalités de traitement et les injustices dont souffraient les producteurs agricoles africains. Sa cible était la marché mondial, ses règles. 
 

 

 
Mais aujourd’hui, les injustices dont souffrent les paysanneries et les systèmes de productions, loin de ce calcul des experts monde de l’économie moderne, viennent de nous-mêmes et du manque de perspectives claires tracées pour nos agricultures, par nos propres gouvernements. Comment dans ce contexte, expliquer la faiblesse des propositions africaines pour la qualité des matières premières agricoles au niveau des échanges mondiaux? Pas de riz en qualité et en quantité. Le café et le cacao sont presque laissés à l’Amérique latine. Quid de la viande, du lait, du beurre, de la production de fromage?
 
Une terre de misère ? Non! Une terre de  paradoxes. Depuis les deux Republique du Congo ( Kinshasa et Brazzaville), le Zimbabwe, la Zambie, l’Angola, la Namibie et l’Afrique du Sud, on a l’impression que le centre et le sud du continent sont encore les grands absents de ce forum d’un autre genre, même si derrière quelques caisses en carton, ils ont délégué deux ou trois anonymes venus avec des cauris et des gris gris vendus aux passants, au lieu de servir à manger au monde. Pourtant, zone la plus verte du continent, elle ne manque ni d’atouts encore moins d’attrait. Elle semble dans certaines de ses parties restreinte à la demande de nourriture plutôt que de chercher en offrir au autres. Où est d’ailleurs, le Soudan plus grand pays du Afrique. Au nom de la soif de pouvoir, le président El Béchir a fini de l’isoler du monde fermant la bouche à ses populations.
 
Que dire de la riche Guinée? Préoccupé par la maladie d Ebola et victmie de la passivité de son peuple pour ce qui est du travail, le pays ne cherche aucune autre perspective. Elle tend aussi la main. Et, pourtant, tout près la petite Sierra Leone est là bien présente avec un jeune garcon du nom d’Ibrahim Mansaré; ne serait-ce que pour sauver les apparences.  La Guinée Bissau aussi, avec de maigres moyens et aussi l’huile de palme, les produits de la mer. 
La générosité a changé de camp avec la pauvreté. L’Afrique, malgré ses immenses réverves de terres, d’eau et d’essences naturelles, semble réduite a une mendicité qu’elle ne sait plus cacher. Comment d’ailleurs, le continent pourrait-il, en depit d’une croissance empruntée, sans relief et non profitable aux peuples, décoller si l’ensemble de ses grands pays sont infirmes et incapables de développer une agriculture, ne serait-ce que sommaire? Elle ne saura pas vivre comme cela toute l’éternité parce qu’elle a tous les jours, des bouches nouvelles à nourrir. Le milliard d’habitant n’est plus très loin.
 
Il faut donc, à la place de la conquête du pouvoir par des gens médiocres pour le moins malicieux, se mettre au travail et au service de toutes ses bouches qu’il devra, quoi qu il arrive, occuper dans l’agriculture, l’élevage et la foresterie. Le débat autour d’un ou deux mandats n’aura de sens pour la population que si la jeunesse et les enfants d’Afrique comprennent que la gouvernance pour laquelle se battent les élites leur est destinée. Quand on voit les belles étales présentées par les producteurs d’Europe et d’Amérique, l’on se demande si nous sommes dans le même monde que ces gens.
 
Le cadre d’exposition du salon en est bel un exemple. Dans l’espace “Lingotto Fere“, vous êtes en face d’une gare ou passe régulièrement le train ou le métro pour convoyer des milliers de gens, des classes ou des écoles entières pour venir voir les merveilles de cet endroit. Sur le même espace, le lieu qui accueille la fête a été une aire de jeu pour le hokey sur glace. On l’appelle ici le Palasport Oval de Torino 2006 qui a accueilli les Jeux Olympiques d’hiver organisé par la région piémontaise et la ville de Turin. C’est devenu un espace de rencontres et de promenades pour la jeunesse turinoise. Faut y penser... 
 
Aujourdhui, il peut recevoir jusqu’à 50.000 personnes. Quand on pense à ce qu’est devenu le terrain qui recevait toute la foule de la foire à Dakar, laissé tel quel pendant longtemps par le fondateur du Cices et de la Foire internationale de Dakar, Léopold Sédar Senghor et aujourd’hui saboté pour la vie par Abdoulaye Wade pour des raisons strictement personnels et pecuniaires, l’on se demande si le président Macky Sall ne se trompe sérieusement pas en voulant lui donner le nom de l’Aeroport Blaise Diagne, qui mérite ça, du Sénégal, mieux qu’un Wade. 
 
Mais, les politiciens d’Afrique ont des raisons que le peuple et la jeunesse ignorent. Dans leur bêtise quotidienne comme cette erreur politique impardonnable de Blaise Compaoré au Burkina Faso, et bien avant lui, Abdou Diouf, puis Abdoulaye Wade, au Sénégal, il semble que les questions liées aux productions agricoles, à la nourriture, la bonne éducation des enfants, la sécurité alimentaire, la promotion de la gastronomie et de la cuisine ne sont point la priorité de nos hommes dits d’Etat. Tous nos présidents n’ont appris qu’a tendre la main. Groupe consultatif, Club du Sahel et de Paris etc. Avant les anonymes d’aujourd’hui, il y avait d’autres. Et toujours la même rengaine. Se faire du fric sur le dos de tout le monde pour le donner à ceux qui leur chantent des mensonges “beus bou diot,” (tous les jours, en Wolof). 
Mais, on ne construira pas le développement sur ces bases. Comme le martèle le président de Slow Food International tous les jours, Carlo Petrini, chaque pays, chaque homme ou femme d’Etat où qu il puisse se situer, a pour mission de consolider les bases de la construction économique et sociale dans son pays. Cela passera toujours par le développement de l’agriculture et des activités qui tournent autour comme l’élevage, la cueillette, la production de semences, le développement de variétes nouvelles adaptées au climat, au sol et aux écosystèmes. Cela exige surtout la protection et la préservation de la propreté et la qualité des eaux de nos rivières, marigots, fleuves et les océans. 
 
L’Afrique a le devoir de protéger elle-même ses enfants à travers la multiplication des espaces de production d’où la pertinence du choix fait par Slow Food dans son projet d ‘amenager 10.000 jardins sur le continent. Le blocage des processus d’accélération de la pauvreté passerait par la, si on voulait nourrir correctement les adultes de demain. Mais, tant que la vocation des présidents encore au pouvoir ne restera que l’exil, les procès, la prison ou la mort, chaque fois que le mandat est fini, on aura du mal à faire même 50 jardins sur ces terres maudites dont parlait Claude Levis Strauss à tort ou à raison. 
 
Parce que ce n’est pas encore la priorité. Les leçons à tirer de ces quelques jours d’échanges sont par conséquent énormes et sources d’espoirs. Tous dans l’humilité mettons-nous au travail, devrait être le mot d’ordre. Pour permettre enfin au continent d’y voir les signes d’un sursaut qui ne résumerait pas à simplement copier ce que l’occident fait de beau et de bien, mais en améliorant les contenus de nos conceptions, de notre vision sur le monde à venir qui ne sera pas de tout repos pour la prochaine génération.

 

source: http://www.sudonline.sn/utopie-et-realites_a_21484.html