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Depuis quelques jours, nous assistons de la part de Monsieur Amadou Ba, Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan (attention à ne pas tendre vers le super ministère d’un désormais domicilié à Reubeuss qui fût ministre « du ciel et de la terre ») et de ses collaborateurs, à un insipide discours sur le supposé poids « anormalement lourd » du régime indemnitaire de la fonction publique sénégalaise.
Cette allégation, en plus d’être basée sur des données fallacieusement et volontairement tronquées(1), jure d’avec les actes posés tous les jours par le régime de Macky sall (2).
I – LA REALITE DES FAITS ET DES CHIFFRES
- Le régime louvoyant de Macky Sall, toujours sous la coupe réglée des bailleurs de fonds internationaux, doit remplir la condition de réaliser, en 2014, une économie de 300 milliards comme contribution au financement du fameux PSE ;
- Or pour ce régime jouissif, il est exclu de toucher au train de vie excessif des institutions budgétivores de l’Etat tels que la Présidence, le Gouvernement, l'Assemblée nationale, le Conseil Economique, Social et Environnemental, le Ministère des Affaires Etrangères, le salaire des dirigeants des multiples doublons que sont les agences et celui des dirigeants des entreprises parapubliques. Et il se susurre le retour d’un certain Sénat ;
- Unique solution alors : procéder à des ajustements sur les dépenses de secteurs stratégiques, mais tout aussi moribonds que l’Education (d’où le problème des bourses des étudiants) et la Santé, mais aussi procéder à des ponctions sur les salaires des agents de l’Etat.
Voila le sens qu’il faut donner à ces déclarations assises sur une manipulation honteuse des chiffres.
En effet, le chiffre avancé des 717 milliards de masse salariale pour 100 540 agents (dont 300 milliards d'indemnités) n’apparaît nulle part dans la Loi de finances initiale pour 2014 qui ne fait mention des Dépenses de personnel qu'à hauteur de 492 milliards.
Pour des recettes fiscales du budget général estimées à 1561 milliards de FCFA, ce qui est présenté par notre ministre en charge des finances comme « une charge insupportable pour la nation » établit un ratio masse salariale sur ressources fiscales de 31,49 % tout à fait en deçà du seuil des 35 % du critère de convergence de l'UEMOA.
Si, pour aboutir au ratio de 43%, il a dû inclure des rubriques budgétaires non inscrites dans les dépenses de personnel (tels les fameux salaires des « volontaires et vacataires » figurant curieusement et à des fins inavouées dans la rubrique «dépenses matérielles », cela pose alors la pertinente question de la sincérité du budget et interpelle notre « vaillante » Assemblée Nationale (ou ce qui semble en faire office).
Ce qui signifierai par ailleurs que le Sénégal a délibérément triché toutes ces années avec l’UEMOA, comme il le fait d’ailleurs avec les bailleurs, en tripotant et en maquillant les chiffres de son budget et de sa comptabilité nationale.
Pour en finir avec la manipulation ministérielle, monsieur Amadou Ba, sait très bien que les catégories qu’il a inclus dans cette masse salariale (agents fonctionnaires et non fonctionnaires de l’Etat, volontaires et vacataires, agents du secteur parapublic…) font bien plus que le chiffre de 100 540 agents avancé. Ce chiffre en réalité exclut les volontaires, les vacataires et les agents du secteur parapublic.
I – UN DISCOURS CONTRADICTOIRE
En posant ce débat du régime indemnitaire, le Ministre pose également celui de la masse salariale, puisque le premier suit la deuxième.
Mais les actes posés depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir n’ont fait que contribuer à gonfler cette masse, d’une part, et à creuser les déséquilibres entre agents de l’Etat de l’autre. Ainsi :
- Recrutements massifs et incontrôlés de contractuels et décisionnaires sans une réelle cartographie des besoins et, surtout, sur des bases politiciennes,
- Au moment où il fait cette déclaration attentatoire à l’image de la fonction publique, le Ministre de l’Economie est entrain de négocier pour le recrutement de cinq milles agents contractuels pour l’année 2015 (hé oui il faut bien récompenser la clientèle politique en direction de 2017);
- Doublement de l’indemnité de logement des magistrats en compensation de leur expulsion inopportune (puisqu’avec le renoncement à leur indemnité de logement l’Etat n’y perdait rien au change) de leur logement de fonction. Mesure dangereuse pour la stabilité sociale si l’on sait que le cycle violent des revendications est parti, en 2006, de l’augmentation substantielle de l’indemnité de judicature de ces mêmes magistrats par le Président Ablaye Wade.
- Ce régime pousse le bouchon jusqu’à accorder aux conjoints des diplomates une indemnité de cinq cent mille francs sans se préoccuper qu’ils soient liés ou pas à l’Etat par un contrat de travail. Le ridicule ne tue pas.
Ne parlons même pas du train de vie gabegique du gotha politique qui constitue autant de reniement du candidat Macky : pléthore de ministres, ministres conseillers, secrétaires d’état… réouverture d’ambassades et de consulats, dédommagement d’alliés politiques….
Le tableau serait presque complet si on y ajoutait la cascade de scandales financiers qui compromettent des intérêts du Trésor public :
la compromission de centaines de milliards de recettes fiscales par des abondons et des amnisties fiscales accordés par ce même ministère des finances, en violation flagrante de la législation, pour les beaux yeux des milieux d’affaires proches du palais et au détriment du peuple sénégalais.
La scandaleuse transaction de l’Etat du Sénégal dans l’affaire ARCELOR MITAL ;
- Il y’eût une première tentative de diabolisation du fonctionnaire « parasite », avec l’audit du fichier de la fonction publique, qui a finalement accouché d’une souris : 121 754 agents en situation régulière (90,6%); 11 629 agents à soumettre à une procédure stricte de vérification « au billetage » (panier jaune) (8,7%); 1 017 agents dont les contentieux sont confirmés (panier rouge) (0,8%). Autrement dit, le fichier de la fonction publique qu’on accusait de tous les maux est sûr à 99,2%, hormis les morts.
- Face à l’échec patent de toutes ces manœuvres, le gouvernement, sous la houlette d’un Président colérique qui ouvre des fronts à tout va, jette son dévolu cette fois ci sur le régime indemnitaire, source de tous les blocages de l’Etat. Mais, pour paraphraser Ibrahima Sène, « Qu'il soit sûr, le cas échéant, que les syndicats concernés ne le laisseront pas faire, et qu’ils auront, sur cette question, tout l'appui de ceux qui militent pour une "gouvernance sobre et vertueuse ».
Déclarations populistes de Amadou Bâ: Monsieur le Ministre, halte à la manipulation (Ousmane Sonko)
Ousmane SONKO
Président de PA.S.T.E.F. – Les Patriotes
Ouest Foire Cité Alia Diéne, route de l’Aéroport L.S.S. /
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