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Encadrer une manifestation est plus facile et nécessite moins de moyens que de réprimer ou empêcher une manifestation interdite. Donc, l’autorité administrative ne doit pas systématiquement interdire la marche puisque le principe c’est de permettre aux individus d’exercer leurs droits fondamentaux. En effet, l’abus d’interdiction peut être un facteur de troubles à l’ordre public. C’est du moins ce que l’on peut retenir des différentes présentations à l’occasion de la deuxième édition des «Mercredis de la Police nationale», tenue hier, mercredi 19 août, à l’Ecole nationale de la police et de la formation permanente.
La deuxième édition des conférences de la Police nationale intitulées «Les mercredis de la Police» s’est tenue hier, mercredi 19 août, à l’Ecole nationale de la police et de la formation permanente (Enp) sous le thème, «L’ordre public et les libertés publiques». Cette conférence, riche de trois présentations, a été présidée par la Directrice générale de la police nationale, Anna Sémou Faye. Ainsi, les débats portaient essentiellement sur le respect des libertés et le maintien de l’ordre.
A ce propos, Pr Samba Thiam, directeur de l’Institut des droits de l’homme et de la paix, dans son exposé sur «Les instruments juridiques internes visés par la Constitution, les problèmes d’incorporation des normes internationales ratifiées par notre pays, la dérogation et ses limites», affirme que «l’autorité administrative ne doit pas systématiquement interdire les libertés. Il doit de permettre aux individus d’exercer leurs droits et c’est garanti fondamentalement». Selon lui donc, le principe c’est d’autoriser les manifestations. Mais, précise-t-il, en amont, il faut vérifier si les conditions sont réunies pour que ces droits, ces libertés puissent être exercés dans la paix et le respect de la société.
En appui au droit de «l’hommiste», M. Guédji Diouf, préfet de Pikine, qui a développé le second thème intitulé «Respect des libertés publiques et préservation de l’ordre public», ajoute qu’«il faut interdire le moins possible car l’autorité doit faire preuve de souplesse». Selon lui, l’interdiction d’une manifestation doit être l’exception. Mieux, poursuit le préfet de Pikine, l’abus d’interdiction peut être même un facteur de troubles à l’ordre public. De tout ce qui précède, il ressort qu’exprimer un droit n’est pas un délit et doit être autorisé par l’autorité civile pour la stabilité sociale.
Cependant, les individus qui le réclament sont aussi soumis à la loi. Surtout qu’«encadrer une manifestation est plus facile et nécessite moins de moyens que de réprimer ou empêcher une manifestation interdite», affirme Ousmane Guèye, directeur du Groupement mobil d’intervention (Gmi) qui a entretenu le public du «Maintien et rétablissement de l’ordre public». Mais, tout dépend du contexte et des contours de la manifestation, s’empresse-t-il de préciser. C’est pourquoi il est difficile de concilier la liberté publique et l’ordre public.
Le préfet de Pikine dira que liberté et ordre semble inconciliables mais ce sont des notions complémentaires et indispensables à la vie en société. Selon lui toujours «dans certains cas, c’est à l’autorité de laisser de côté toute la réglementation et user d’autres techniques pour préserver l’ordre public car certains manifestants provoquent pour chercher le buzz».
En cas troubles maintenant, explique M. Guèye du GMI, «la police et la gendarmerie, chargées du maintien et du rétablissement de l’ordre, doivent ainsi, même si la loi l’autorise, faire usage des armes à la dernière extrémité». Car dans l’usage de la force, il ne faut pas confondre la légalité et l’opportunité. L’idéal est donc, selon le chef du Gmi, de dialoguer avec les manifestants, les écouter. Et, s’il faut utiliser la force, elle doit être suffisamment maitrisée, d’où la graduation dans l’usage de la force.
source: http://www.sudonline.sn/l-abus-d-interdiction-de-manifestations-facteur-de-troubles-a-l-ordre-public_a_25981.html