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Le maraboutage existe bel et bien dans la politique au Sénégal, la situation actuelle de l’ex-ministre de la pêche et des affaires maritimes, Pape Diouf, en est une parfaite illustration. Quelques faits marquants nous amènent en voyage sur ce qu’on peut appeler «une descente précipitée».
Pour rappel, le ministre de la pêche et des affaires maritimes d’alors, Pape Diouf, gérait bien son ministère car il avait supprimé les licences de pêche des bateaux étrangers au grand bonheur des pêcheurs artisanales et plus particulièrement à Ali Haidar qui a consacré toute sa vie à la protection de la nature, d’ailleurs, c’est pour cette raison qu’il occupait ce poste avant de démissionner en juillet 2014.
Mais lorsque le président, Macky Sall, faisait un remaniement, par pur hasard, Pape Diouf devait prendre le poste de l’Hydraulique, celui d’Omar Gueye. Leur passation de service était si émouvante car c’était une retrouvaille entre deux amis de la même formation politique dirigée par Idrissa Seck.
L’œuvre de Satan avait fait éruption dans leur relation amicale, la conduite d’eau de l’usine Keur Momar Sarr avait éclaté juste après quelques jours et toute la population accusait son ministère d’incompétents. On avait l’impression qu’on avait miné son ministère en le cédant une place de feu et non celle de l’eau. En effet, Pape Diouf naviguait sur l’eau de mer c'est-à-dire la pêche mais avec la fuite de l’usine Keur Momar Sarr, il ne savait plus sur quelle eau nager. S’il le pouvait, il choisirait entre l’eau de pluie ou l’eau de source car celle du robinet ne coulait nulle part hélas pendant deux mois et il recevait toujours la grogne des habitants de Dakar. Ce qui était insolite à cette période, aucun politicien n’avait décaissé de ses comptes des milliards pour acheter des bouteilles d’eau minérale soulageant la soif des populations. Doudou Wade avait dit:«Macky Sall n’a pas le droit ne nous assoiffer», est-ce qu’il avait mis son salaire de député sur la table du président. Avec l’autre remaniement qui en ait suivi, Omar Gueye avait fini d’hériter le ministère de la pêche et de l'économie maritime que gérait si bien Pape Diouf. On comprend aisément pourquoi il devrait se méfier de certains politiciens, pour des raisons inexpliquées, tout semble croire que quelqu’un lui a jeté un sort juste pour qu’il cède son fauteuil de ministre de la pêche et des affaires maritimes mais qui est ce responsable politique de cet acte odieux. Ce pendant, «Idy4president» continuait toujours à lancer ses bombes sur la tête du président, Macky Sall, la raison, ce dernier avait déserté les deux places, (Obélisque et Indépendance), lorsque les autres candidats contestaient tous ensemble la décision du Conseil Constitutionnel, celle de permettre à Me Abdoulaye Wade de se représenter une troisième fois de suite. Etant dans le gouvernement, il fallait que les deux lieutenants choisissent leur camp et ils avaient préféré Macky Sall plutôt que leur mentor Idrissa Seck en créant aussi chacun leur mouvement pour continuer leur vie politique sans chef. Et le président, Macky Sall, avait fini de mettre du piment sur le gâteau de Pape Diouf à la place des cerises en le remerciant tout bonnement. Pour le coup bas qu’ils ont fait au futur président Idrissa Seck, il fallait nécessairement un gagnant et un perdant entre les deux frères, hélas, Pape Diouf a payé le prix fort de son départ volontaire. Tout de même, Pape Diouf, ancien ministre de la pêche et des affaires maritimes puis de l’Hydraulique et de l’Assainissement et ex-maire de Bambey, malgré ses déboires, avait revenu sur sa carrière politique par ces termes: «Je sais les voies et moyens par lesquels certains se sont enrichis, pour disent-ils, être à l’abri du besoin. Je l’ai refusé parce que cela n’est pas dans mes principes. Les gens disent que je suis en difficulté mais quel sénégalais n’est pas en difficulté, que je sois en difficulté, je suis honnête avec moi-même, je suis quitte avec ma conscience et ça me grandit. Je ne me suis pas enrichi illicitement mais un citoyen escroc on doit le punir même si c’est mon frère qui m’avait escroqué, j’aurais porté plainte. Je ne suis pas dans la dèche je rends grâce à Dieu». Evidemment qu’il croit au destin de Dieu mais on est en Afrique, il doit revoir sa copie en consultant certains grands marabouts comme Koontoo Kunzun pour savoir ce qu’il en est de sa situation peu commode même s’il sait que tout règne est appelé à disparaitre comme le Terminator.
Serigne Babacar Dieng
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