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Les populations de Djiragone dans le département de Bounkiling éprouvent de réelles difficultés à accèder aux services réguliers de santé. L'infirmerie de la localité est en ruine, celle en construction passe des mains d'un entrepreneur à un autre. Malades et femmes enceintes sont astreints à guetter la vacation d'un infirmier du dimanche. Djiragone abrite des rites traditionnels d'initiation appelés « Boukoute » depuis une semaine mais le village reste toujours sans couverture médicale.
Le village de Djiragone se situe dans le Nord ouest du département de Bounkiling et se dresse sur sept grand sites disparates appelés quartiers mais dont chacun peut faire la taille d’un village. Ici, plus de trois mille âmes, essentiellement composées d’ethnie « Joola » y vivent dans une parfaite harmonie avec en partage les activités agro pastorales très peu florissantes. Ce qu’ils ont également de commun, c’est le calvaire incommensurable pour accéder aux soins de santé primaire.
Le poste de santé de la localité est en ruine, celui d’à côté en chantier a connu trois entrepreneurs fantômes et pendant ce temps, les populations font dans la débrouille. « Depuis deux ans notre poste de santé est sans infirmier encore moins de sage femme. Ce village est formé de sept grands quartiers qui font chacun un village de par sa taille, enclavé et sans ambulance. Comment imaginez-vous des cas de maladie grave, de blessures ou de toute autre urgence à gérer. Les malades souffrent de leur pathologie et du stress face à l’absence de service de prise en charge » a déclaré Adama Manga le président du Mouvement de jeunesse de Djiragone.
Un infirmier du dimanche pour calmer les ardeurs !
A Djiragone, il ne faut jamais souhaiter tomber malade entre le lundi et le samedi puisque l’agent qui vient y assurer la permanence est un infirmier du dimanche, quelque fois même introuvable dans le mois a déclaré Adama Manga « c’est l’infirmier du poste de santé de Diacounda situé à quelques six kilomètres de là qui vient assurer la vacation dans ce site. Souvent il est très occupé qu’il n’a même pas le temps de venir ici à Djiragone. Le malades souffrent et les femmes accouchent souvent à domicile à leur risque et péril mais n’ont pas le choix ». Dans ce taudis de poste de santé qui fait aussi office d’un dépôt de ciment, les hommes cohabitent avec les reptiles tel qu’il nous a été donné de constater leurs traces jusque sous la véranda « vous voyez ces traces ce sont ceux des reptiles, des serpents surtout qui se promènent ici dès la nuit tombée. Ça c’est des risques alors qu’en cas de morsure il n’est même pas possible d’administrer les premiers soins à une victime ».
Djiragone abrite depuis cinq jours des festivités marquant l’initiation ou « Boukoute » en pays « Joola ». Plus de deux milles initiés venant d’horizons divers font ainsi leur entrée dans la case de l’homme. Moment de retrouvaille, de fête traditionnelle et de grande mobilisation sociale, économique et culturelle. Heureusement que le temps du Boukoute, les éléments de la croix rouge sénégalaise leur assurent un minimum standard de couverture médicale. A notre passage au poste de santé de Djiragone, un infirmier de passage a reçu un blessé qui s’est tranché le bras lors des rites de démonstration de blindage humains.
source : http://www.sudonline.sn/le-poste-de-sante-en-ruine-celui-en-chantier-dans-limpasse_a_19003.html