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Kédougou : Les sages-femmes réclament de meilleures conditions de travail

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santéCélébrée pour la première fois à Kédougou, la Journée mondiale de la sage-femme a été l’occasion de mettre un focus sur la mortalité maternelle qui est de 1 611 décès par 100 mille naissances vivantes dans la région. Ces décès élevés ont fait l’objet d’un panel, tout comme les conditions difficiles de travail des sages-femmes. En effet, en plus de l’exiguïté des maternités et un plateau technique au rabais, ces sages-femmes sont con­frontées à un manque terrible de matériels d’accouchement, notamment au centre de santé de Kédougou où la maternité est une «honte».

Diabou Cissokho, sage-femme audit centre, n’y est pas allée avec dos de la cuillère pour faire l’état des lieux. «Nous travaillons dans des conditions très difficiles, car nous ne disposons que de deux tables d’accouchement, avec une qui tient à peine pour 5 000 grossesses attendues dans l’année», fait-elle remarquer. 
Aussi, les sages-femmes affrontent des kilomètres pour certaines, dans des conditions chaotiques et risquées eu à égard à l’état des routes peu praticables. D’ailleurs, dira Diabou Cissokho, «l’accessibilité est un problème» pour sage-femme comme pour les populations. Mme Dan­fakha, matrone au centre de santé de Kédougou, n’a pas dit le contraire de sa collègue. Interrogée, juste après avoir fait accoucher deux femmes, elle dit amère : «Dans la salle d’accouchement, on n’a qu’une table d’accouchement qui est bonne. On travaille dans la chaleur et les femmes accouchent en suant de grosses gouttes, alors qu’il devrait y avoir un minimum de confort. Nous n’avons pas de climatiseurs encore  moins de ventilateurs et les lits dans la salle de garde, sont cassés et les matelas ne tiennent plus.» 
Pour réduire la mortalité maternelle, à défaut de l’éradiquer complètement, elles demandent l’implication de tous et de l’Etat au premier chef, en améliorant les conditions de travail des sages-femmes, tout en facilitant l’accès des populations aux services par la création de routes praticables.

Maternité de Kédougou 
Un cauchemar !
La maternité du centre de santé de Kédougou est synonyme de cauchemar pour les femmes enceintes qui doivent s’y rendre pour donner vie. Si certaines se rendent dans les hôpitaux de Dakar ou de Tamba pour faire leur accouchement, ce n’est pas le cas pour les moins nanties. Ces dernières se rabattent sur la maternité de Kédougou, le cœur meurtri, au motif que la maternité n’a pas de bons lits d’accouchement, mais également que l’accueil laisse sérieusement à désirer. 
Trouvée sur son lit à la maternité, Mariama Diallo, qui y a accouché dimanche à 15 h 39 mn, témoigne le visage dégoulinant de sueur : «Vous avez vu vous-même, les conditions dans lesquelles on donne la vie. Je vous épargne certaines commentaires, parce que vous êtes témoin.» A côté d’elle, une autre femme vient d’accoucher, elle tient son nouveau-né, assise à même le sol faute de lit disponible. 
Mariama Diallo dira par la suite que «malgré les difficultés dans lesquelles elles travaillent, les sages-femmes abattent un véritable travail à la maternité. Seulement, elles doivent être encore plus tolérantes vis-à-vis des femmes enceintes. Puisqu’il y a certaines qui n’ont pas de retenue et des fois, qui augmentent les souffrances des patientes par des propos déplacés. Pis, elles sont à l’origine de beaucoup de problèmes dont vivent certaines femmes après leur accouchement». Pour Mariama, qui fait état de maux de reins ou de dos, après l’accouchement des femmes, le gouvernement ne doit pas laisser le centre de santé de Kédougou dans cet état, car ce sont les femmes qui paient le lourd tribut.

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source: http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/kedougou-les-sages-femmes-reclament-de-meilleures-conditions-de-travail