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« Je suis guidé par l’obligation que j’ai de devoir faire quelques chose pour Podor »

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L’OBS – Pouvez-vous revenir sur le sens de votre candidature et de votre promesse de moderniser Podor en 6 mois?

Il faut saluer le courage de mes collaborateurs, qui ont fait fi des considérations politiques car l’ambition de tout parti politique est la conquête du pouvoir, pour venir travailler à mes côtés. Ils croient en ma vision, puisqu’ils savent que nous avons les moyens de faire bouger les choses à Podor. J’ai répondu à un cri du cœur car je me suis rendu compte que la situation est devenue ingérable à Podor, tout ce qui était bon était destiné aux autres localités. 

Même l’hôpital était implanté à Ndioum. Quelque part, on assistait à un dépérissement qui ne disait pas son nom, à une agonie et une mort lente de Podor. Mon action se situe à ce niveau, il faut inverser la tendance. Je ne cherche pas à être maire de Podor pour avoir un nom, une notoriété ou de l’argent. D’ailleurs, mes indemnités de maire seront intégralement reversées dans les caisses de la commune. Ce que je veux, c’est chercher et trouver des partenaires, en plus de mes propres moyens, pour impulser une dynamique de développement à Podor. Si je dis que les choses vont changer en 6 mois, c’est parce que j’ai obtenu déjà des engagements de certains partenaires et bientôt, il sera même difficile de trouver une place à Podor.

Votre adversaire, le maire sortant, Aïssata Tall Sall, qualifie cette promesse d’imposture. Que lui répondez-vous?

On ne peut pas convaincre quelqu’un qui refuse de voir le soleil. Il y a 6 mois, qui pouvait imaginer l’existence d’une Caisse de sécurité sociale à Podor. Et sous peu, l’Ipres va aussi s’y installer. Ce sont des progrès colossaux car ce sont les deux institutions les plus importantes du pays. Surtout que leur installation sera forcément suivie de celle des banques. C’est un circuit qui polarise les paiements, 2171 allocataires sont déjà recensés. On a aussi les moyens de changer le centre de santé, j’ai déjà amené, par mes propres moyens, une dizaine de climatiseurs tout neufs qui y seront installés pour soulager les patients, qui souffraient de la canicule. J’ai les moyens de mes ambitions, si l’Etat et les partenaires m’accompagnent, tant mieux, sinon je sortirai moi-même de ma poche. Mon ambition est de sortir Podor de sa torpeur et de sa pauvreté. C’est un engagement que je partage avec des hommes de valeur comme Astel Sall, qui a privilégié les intérêts supérieurs de Podor sur ceux du parti démocratique sénégalais. D’ailleurs, l’exemple de Podor doit faire des émules au Sénégal, si les responsables au sommet laissent de côté les intérêts partisans, cela ne peut que profiter au Sénégal. Nous ne sommes contre personne, dans le camp d’en face, il n’y a que nos frères et sœurs. Nous ne sommes que des adversaires, le temps d’une compétition électorale, après, il va falloir que l’on se donne la main, qu’on s’embrasse et que l’on œuvre pour le développement de Podor. Si on gagne, c’est tant mieux, nous mettrons à exécution notre vision. Si ce sont les autres qui l’emportent, nous les accompagnerons sans état d’âme car nous sommes des croyants. Ceux qui sont sur ma liste n’ont pas besoin de la mairie pour vivre. Notre candidature n’est motivée que par un engagement citoyen, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle n’a choqué aucun acteur du secteur privé où j’évolue, à part ceux que cela gêne. Mon amour pour Podor ne date pas d’aujourd’hui, tous ceux qui me connaissent savent que j’ai un rendez-vous annuel avec Podor. Cette année d’ailleurs, beaucoup de personnes étaient étonnées car elles avaient retenu le mois de juin, alors que la manifestation (gamou annuel de Souima) s’est tenue au mois de mai. Je me situe au-dessus de certaines contingences, je veux simplement être un levier pour pouvoir drainer suffisamment de projets pour Podor sur le plan agricole, industriel et concernant les projets structurants.

Justement, concernant les préoccupations des populations, il se dit que vous allez faire une gouvernance par procuration. Qu’en est-il?

Un des intervenants a dit tout à l’heure (lors du meeting de Thioffy) qu’aucun acte administratif délivré depuis 5 ans ne porte la signature du maire sortant. C’est grave qu’à l’ère du développement communautaire en 2014, on puisse tout focaliser sur une seule personne. Nous devons fonctionner de manière collégiale, la gestion par procuration existe partout. Même le chef d’agence de la Caisse de sécurité sociale, il gère par délégation du Directeur général. Moi-même, je délègue mes pouvoirs dans toutes les structures que je dirige. Dans une mairie, on se répartit les tâches. Le maire, le Secrétaire général et les présidents de commission, chacun s’occupe d’une mission bien déterminée. Des comités ad hoc peuvent même être créés. La gestion de cette mairie ne sera pas une gestion politique, nous sommes entourés d’hommes et de femmes qui savent ce qu’est un défi. Concernant la mairie, c’est la gestion d’une collectivité locale. Il faut d’abord une gestion consensuelle. Les moyens doivent accompagner la vision. De ce point de vue, avec le carnet d’adresses que nous avons et toutes les opportunités que nous offrent nos différentes fonctions dans le pays, des ressources additionnelles seront trouvées pour éradiquer la pauvreté et prendre en charge un certain nombre de préoccupations de nos concitoyens. Certains de ces problèmes sont même résolus d’avance. Mon engagement, encore une fois, est seulement citoyen. Je suis président de la plus grosse institution du pays, de l’un des groupes les plus importants au monde. Je suis guidé par l’obligation que j’ai de devoir faire quelque chose pour Podor.

IBRAHIMA DIAKHABY (ENVOYE SPECIAL A PODOR)

SOURCE:http://www.gfm.sn/je-suis-guide-par-lobligation-que-jai-de-devoir-faire-quelques-chose-pour-podor/