VISITE DES CHANTIERS DANS LE CADRE DU PROGRAMME DE DESENCLAVEMENT DANS LA ZONE NORD-L’île à Morphil coupée du reste du monde, crache ses vérités à Thierno Alassane Sall

« Nous n’avons rien de nouveau à vous dire parce que depuis 2009, nous avons déposé un mémorandum dans lequel figure en premier point le désenclavement total de toute l’île à Morphil. Depuis cette date, nous avons organisé plus d’une vingtaine de marches de protestation, de journées d’études pour parler de ce désenclavement. Avec l’ancien régime de Wade, nous avons usé de toutes nos forces pour que cela devienne une réalité mais en vain. Aujourd’hui que nous sommes devant vous, nous vous disons que nos populations sont dans le désarroi. Ceci depuis 40 ans » a pesté M Gaye. Bouillant de colère, le président des associations sportives de l’île à Morphil souligne avec force «C’est quand le fleuve déborde et déverse sa crue  que l’on parle d’inondation mais nous sommes très choqués que l’Etat ne pense qu’à la banlieue de Dakar alors que nous sommes les plus touchés par les inondations. Et c’est pire dans l’île à Morphil puisque nous sommes coupés du reste du monde. Nous vivons cette inondation depuis les indépendances et peu d’efforts ont été faits pour nous soulager. Vous dites que ces sacs qui empêchent la crue d’arriver sont installés par les jeunes de l’île à Morphil et vous semblez vous en féliciter. Mais nous ne voulons pas user de ces sacs. Ce que nous voulons, c’est que le désenclavement soit réglé définitivement » tempête-t-il. Et de rappeler « le Président de la république a dit lors du conseil des ministres décentralisé à Saint-Louis que la route de Saldé Podor sera faite mais il faut que les travaux commencent. C’est juste 17 kilomètres de bretelle mais l’Etat préfère faire des autoroutes à péage ailleurs » tonne-t-il de nouveau sous l’acclamation de ses quelques camarades.

Thierno Alassane donne joue la carte de l’apaisement mais sans convaincre

Imperturbable et tout ouïe, le ministre des infrastructures, des transports terrestres et du désenclavent l’a été sous la chaleur d’étuve durant tout le temps que le président des associations sportives de l’île à Morphil crachait ses vérités. A titre de réponses aux doléances qu’il a prises plein les oreilles « les doléances que j’ai entendues ici sont les mêmes que j’ai entendu à Tamba. C’est une situation qui dure assez longtemps et une situation qui dure assez longtemps avec un pays qui ne dispose pas de ressources importantes, nous ne pouvons pas régler tous les problèmes du Sénégal ici et maintenant. Le dire, c’est faire preuve de démagogie. Cette situation que j’ai trouvée ici je souhaiterai d’un clin d’œil pouvoir la régler. Mais, je dois dire la vérité, qui est celle de nos moyens, la vérité des ressources de l’état de dire que ça ne pourra se faire que progressivement. Aujourd’hui pour aller entre Kédougou et Salémata, il faut 5 heures de temps alors que c’est 70 kilomètres de route. C’est pareil que quand on va dans certaines localités du sud du pays ou certaines populations sont tournées vers la Gambie. Nous sommes dans un pays difficile où il y a peu de ressources. Il faudra malheureusement faire preuve de patience parce qu’aucun état ne peut vous garantir qu’il peut régler tous les problèmes du Sénégal. Maintenant, ce qu’on a fait, c’est différent de ce qui se faisait. Cette année, nous avons produit un programme de 1000 kilomètres de pistes rurales. On l’a introduit dans le budget 2013 et vous verrez bientôt à la fin de la saison des pluies que Cas Cas –Saldé la piste va être réhabilitée et les ouvrages repris. Les marchés ont été lancés. Ca ne sert à rien de pleurer sur le passé. Il nous faut nous tourner vers l’avenir. Nous allons faire chaque année 1000 kilomètres de routes rurales nouvelles soit en réhabilitation ou en construction nouvelle pour prolonger l’accès vers des zones ou l’accès est difficile. Si nous pouvions avoir assez de ressources, nous ferions d’avantage sachant que dans un temps, on a besoin en écoles, en forages et aménagements hydo-agricoles, en hôpitaux, c’est un pays qui est dans une situation difficile. C’est ça la réalité. Nous allons mettre cette année rien que dans le budget de l’année 577 milliards pour le budget d’investissement. Les infrastructures prennent la plus belle part. 86 milliards. Nous aurions souhaité avoir plus pour régler les problèmes. Le gouvernement sait que l’urgence c’est dans la route, les pistes et le désenclavement.  On ne peut offrir que ce que l’on a ».

86 milliards pour désenclaver l’axe Nord

L’état du Sénégal s’est engagé résolument à désenclaver certaines localités du pays. Pour ce faire, c’est une enveloppe de 87 milliards qui sera prélevée dans le budget d’investissement qui s’élève à 577 milliards et affectée à la région de Saint-Louis pour la construction d’ouvrages (ponts, routes etc…) Ce programme a débuté dans la région de Saint-Louis avec la réhabilitation du tronçon Richard-Toll- Ndioum et son élargissement selon les normes de la CEDEAO. Outre ce tronçon, les ponts de Ndioum est en construction pour le désenclavement de l’île à Morphil. Une fois réceptionné, avec les ponts de Fanaye et de Médina Niatbé terminés, l’inaccessibilité de cette île sera un mauvais souvenir. Cependant, l’accessibilité de l’île à Morphil demeure toujours un grand problème pour les populations riveraines. Pour soulager ces populations qui sont coupées du reste du monde  durant la saison des pluies, les ponts de Médina Niatbé et de Fanaye ont été construits. Présentement, le pont de Ndioum en cours de construction connait un niveau d’avancement de 25%. Le ministre des infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement a visité durant ces dernières 48 heures tous les chantiers en cours dans l’axe Nord.

Elh TALL

source: http://www.gfm.sn/actualites/item/5864-visite-des-chantiers-dans-le-cadre-du-programme-de-desenclavement-dans-la-zone-nord-lîle-a-morphil-coupee-du-reste-du-monde-crache-ses-verites-a-thierno-alassane-sall.html