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Collecte et gestion des ordures ménagères la leçon de Podor aux collectivités locales

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Podor ville propre ! Loin d'être un slogan, c'est une réalité. Contrairement au constat un peu partout au Sénégal où des ordures souhaitent la bienvenue et disent au revoir à tout visiteur, à l'entrée et à la sortie des localités, y compris Dakar, la capitale, à Podor, la gestion des déchets solides ménagers est en passe d'être «définitivement» maîtrisée. Grâce d'abord à la coopération luxembourgeoise (Lux-Dev), ensuite l'Union européenne (UE), la commune a mis en place un système de collecte et de transport des ordures qui a porté ses fruits.

 

Il y a quelques années, Kaolack, alors réputée «ville la plus salle» du Sénégal, avait rejeté les ânes de Modou Diagne Fada, à l’époque ministre de l’Environnement et de la Protection de la nature, sous le premier mandat de l’ancien président Me Abdoulaye Wade (2000-2007). Conséquence, ces bêtes qui avaient défrayées la chronique ont toutes fini par mourir, enterrant définitivement le débat sur l’opportunité ou nom de convoyer des ânes pour la collecte des ordures au lieu de camion spécialisées pour cela dans cette ville carrefour située au Centre du pays.

Plus loin de là, au Nord du Sénégal, après Matam qui l’a expérimenté avec succès à partir de 2009 avec la participation des familles qui versent 1000 F Cfa par mois, c’est au tour de Podor d’obtenu son statut de «ville propre» grâce à la mise en service de charrettes tirées par des ânes, acquises avec la coopération européenne (Lux-Dev, UE).   La ville a étrenné un trophée matérialisant cette performance, une couronne qu’elle garde fièrement. «Podor est une petite ville goudronnée, Podor est belle, nous avons réussi le pari de la collecte des ordures. Nous avons remporté une coupe pour le ramassage des ordures. Elle est là», se réjouit, l’édile de Podor.

750 F Cfa par ménage et par mois pour se débarrasser des ordures

Dans la ville dirigée par Me Aïssata Tall Sall (elle vient d’être réélue maire à l’issue des locales du 29 juin dernier), la collecte des ordures est assurée par des charrettes à traction animale (des ânes). Ce projet a été d’abord soutenu par la coopération luxembourgeoise et ensuite par l’Union européenne. Des jeunes en uniformes, les conducteurs de ces charrettes, font le tour de la commune les jours ouvrables, arpentant les différentes rues permettant aux populations de se débarrasser des déchets solides ménagers qu’ils conduisent à des endroits dédiés à cela.

En revanche les populations sont obligées de participer à l’effort de ramassage en versant une contrepartie arrêtée à 750 F Cfa par ménage et par mois pour la collecte. Ce qui fait qu’en dehors des concessions, il est rare de voire des déchets et autres sachets plastiques volants un peu partout comme c’est le cas dans toutes les localités ou presque (villes et villages) du Sénégal. De «Bienvenu à Podor» (tableau surplombant la route nationale à l’entrée de la ville) à Souïma en passant par Law Demba, Mbodjène, Biir Podor, Thioffi, etc. Le constat est presque partout le même: l’image de la ville est reluisante. Mieux, les déchets sont revalorisés au niveau local sous la supervision du service d’hygiène qui intervient dans toute la chaine conformément aux termes de la coopération avec l’UE.

Du biogaz pour 35 ménages

Avec toujours l’aide de l’Union européenne, dans le cadre du projet de revalorisation des déchets et le recyclage des déchets plastiques, deux centres de tri et de fabrication de biogaz ont été installés à Sinthiane et à Thioffi, deux quartier de la commune, au bénéfice de dizaines de familles. «Du biogaz produit à Thioffi et à Sinthiane permet à, au moins 35 ménages, d’utiliser ce gaz pour la cuisine, la préparation du thé, bref pour tout», confie un agent du service d’hygiène impliqué dans le projet.

L’acquisition de matériel roulant, des véhicules de ramassage des ordures et des poubelles, encore à l’état de projet prévu dans le «Pôle Vert» du programme à cinq volets de la candidate Me Aïssata Tall Sall et à soumettre à l’UE viendra compléter le dispositif déjà en place.   «Le cadre de vie ce n’est pas seulement de ramasser et d’enfouir les déchets. Nous avons, toujours, sur financement de l’Union européenne, acquis des poubelles qui seront un ensemble établit. On aura plus besoin de charrettes, d’ânes pour collecter et remorquer, mais que les poubelles se mettent sur place avec un système de tri pour la transformation et la valorisation», rassure Me Aïssata Tall Sall.

En attendant, une journée d’investigation humaine dénommée «Opération d’éradication des dépôts sauvages dans la commune de Podor» a été organisée sur plusieurs jours à partir 25 juin, avec la participation du Programme national de gestion des déchets et sous le signe de «Maintenons notre cadre de vie propre». Plusieurs camions bennes et des pelles mécaniques ont été mobilisés à cette occasion saisie pour transférer tous les déchets solides ménagers à la nouvelle décharge.

 

source :http://www.sudonline.sn/la-lecon-de-podor-aux-collectivites-locales_a_20019.html