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Face à la colère de la population qui dénonce les mauvaises conditions d’hospitalisation et d’accueil, le Centre hospitalier régional de Tambacounda a décidé d’améliorer la qualité de son service pour ramener le calme dans les rangs. Entre recrutement de nouveaux spécialistes et l’amélioration de l’accueil, il sort de son long coma.
Le Centre hospitalier régional (Chr) de Tamba est depuis quelques semaines secoué par une vague de contestations des populations. Récemment, une plainte a été servie à un médecin pour non assistance à personne en danger. Hamidou Diarra, enseignant de 34 ans, décède après avoir séjourné pendant 5 jours au Centre hospitalier régional de Tambacounda pour une fracture du fémur. Meurtrie, abattue et indignée, sa famille parle de négligence et dépose une plainte contre le chirurgien-orthopédiste du Centre hospitalier régional.
En attendant la suite de la procédure, l’enquête est en cours au niveau du Parquet de Tambacounda. Les nombreuses récriminations salissent les blouses blanches. Structure mal accueillante, personnel spécialisé insuffisant, plateau technique défectueux, les maux de l’hôpital sont assez nombreux et variés.
Au niveau de la direction du Chr, les mesures sont prises pour lui donner un visage clinquant et accueillant. Le directeur veut ramener la notoriété et le charme au sein de son service secoué par une série de protestations. Chef Ahmed Bécaye Niasse, directeur du Chr de Tamba, en compagnie des représentants du personnel, des usagers et d’autres responsables de l’établissement, a annoncé une batterie de mesures. Mais, il a tenu à relativiser en rappelant une maxime sur l’origine de la spécialisation dans le domaine de la médecine : «Oh mon Dieu, éloigne de moi l’idée de je peux tout». Cela constitue une façon de soutenir que l’hôpital, à lui seul, ne peut tout faire. Il poursuit en mettant en exergue l’autre célèbre citation du père de la médecine. «Nous traitons, Dieu guérit», dit-il.
11 cas de décès sur prés d’un millier d’hospitalisations.
A travers ces deux maximes fondatrices de la médecine, M. Niasse a voulu faire comprendre aux usagers que les médecins «font de leur mieux pour traiter les malades». En fin de compte, il dit que seul Dieu peut guérir un malade. Néanmoins, il a «pris bonne note des récriminations» des populations et compte «trouver des solutions pour guérir les maux» qui gangrènent sa structure. Et pour cela, il a annoncé l’urgence de mettre en place un bureau des usagers. À travers lequel, les populations pourront déposer toutes leurs doléances et même être guidées et orientées au niveau des différents services. «Notre ambition, c’est de donner des soins de qualité à moindre coût, d’avoir un hôpital sans évacuation sanitaire et sans plaintes des usagers», dit-il. «Nos valeurs, continue le directeur du centre, sont la disponibilité, la sécurité et la satisfaction. Nous voulons, ajoute-t-il, continuer les appliquer pour le grand bonheur des usagers». Cela va de pair avec l’engagement et la détermination du personnel dans le travail afin de relever les différents défis qui les attendent. «Toutefois, reconnaît le patron de la structure, un important et énorme travail est abattu par le personnel du centre», se félicite-t-il.
Convaincu de la qualité des services offerts par son personnel, il cite les résultats de 2013 du Centre hospitalier régional de Tambacounda. Pour lui, ses services s’évertuent à donner le meilleur d’eux-mêmes pour hisser la structure vers les structures de référence. Et les chiffres de l’année dernière confortent évidemment sa position. Le service de la chirurgie qui avait hospitalisé prés d’un millier de patients n’a enregistré qu’une dizaine de cas de morts. «Les cas de pertes en vies humaines sont très douloureux», reconnaît-il. Compte tenu du nombre important de cas d’hospitalisation notés, «c’est une grande prouesse qu’a réussie la structure». «C’est pourquoi, je suggère aux populations de s’approprier l’hôpital qui est le leur», suggère-t-il.
Dans le souci de mieux offrir des services de qualité aux usagers, l’hôpital a contractualisé avec la Croix rouge sénégalaise le transport interne des malades. «Ils sont formés dans cet exercice et savent mieux que quiconque faire ce travail. C’est la raison de notre pacte avec eux, toujours pour le bien-être des usagers», dit-il. En plus, ajoute-t-il, «dans ses réalisations, le pacte lie aussi les sapeurs, dans le cadre de la régulation». «Si vous voyez maintenant, un sapeur est en permanence dans l’hôpital et son rôle consiste à coordonner avec ses pairs qui l’avisent dés qu’ils sont alertés d’un cas d’urgence et à son tour, il en fait de même avec l’hôpital pour que le personnel prenne les mesures nécessaires pour accueillir le cas signalé», dévoile M. Niasse. A ses yeux, cela «consiste en une grande avancée pour le service».
Par ailleurs, il annonce que le chef du service d’accueil «est envoyé en formation pour faire une spécialisation en médecine d’urgence». «Et nous comptons le revoir avec des propositions pertinentes d’organisation et de prise en charge des malades», espère-t-il.
Aujourd’hui, les autorités misent sur la construction de nouveaux bâtiments pour doubler sensiblement la capacité d’accueil de l’hôpital et améliorer les conditions d’hébergement des patients. «L’autre joyau, martèle le directeur, est le centre d’hémodialyse qui fait partie des plus importants du pays. L’hôpital a aujourd’hui une centrale d’oxygène qui lui permet de produire son propre oxygène mais, peut même en livrer à d’autres structures. Le Chr est aussi doté d’un scanner et d’un appareil de radiographie numérisé et récemment, une ambulance médicalisée et un appareil d’échographie a aussi été acquis».
Par ailleurs, le personnel médical a été renforcé par l’affectation d’un second gynécologue. «Il va alléger considérablement la charge du travail. Parce que le seul gynéco qui était là exerçait pour toute la région, voire la sous-région», ajoute-t-il. En outre, la construction du centre d’hémodialyse entraînera l’affectation d’un néphrologue. «L’hôpital, qui a aussi un chirurgien pédiatre, envisage dés la fin de ce mois, de contractualiser avec un autre chirurgien pour relever leur nombre à trois. Tout de même, un cardiologue est annoncé pour bientôt», se réjouit Niasse.
Dans le souci de redonner à la structure un charme et une attraction, il est prévu le recrutement d’hôtesses chargées d’accueillir, d’informer et d’orienter les malades et leurs accompagnants. «Et conformément aux directives du ministère, nous envisageons de mettre sur place un bureau des usagers dans le cadre de l’approche écoute-client et qui sera piloté par leur représentant siégeant dans le conseil d’administration», promet M. Niasse. Heureux de voir son service sortir progressivement de son long coma.
CorrespondantSOURCE:http://www.lequotidien.sn/index.php/societe/item/30934-tambacounda-am%C3%A9lioration-du-plateau-technique-et-recrutement-de-nouveaux-sp%C3%A9cialistes--l%E2%80%99h%C3%B4pital-sort-progressivement-de-son-long-coma
TAMBACOUNDA - Amélioration du plateau technique et recrutement de nouveaux spécialistes : L’hôpital sort progressivement de son long coma
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