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L’avocat sénégalais, Boucounta Diallo, a salué la discrétion dont fait preuve le gouvernement dans sa gestion du dossier de la crise en Casamance, le Sud du Sénégal qui est en proie, depuis 31 ans, à la rébellion du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc).
« Le processus de paix a été restauré. Je crois que les autorités sont dans une bonne voie, car c’est le silence total. Quand vous êtes impliqué dans ce dossier, il faut éviter d’en parler partout », a-t-il dit, qualifiant cette option de « gestion intelligente ». Me Diallo intervenait au cours du séminaire-atelier du Mouvement sénégalais de la paix (Msp), organisé samedi et dimanche à l’Hôtel de ville de Dakar sur le thème : « Les conflits dans la sous-région et les stratégies de résolution pacifique ».
« Le silence notée dans ce dossier (de la Casamance), a-t-il dit, augure quelque chose de bon, particulièrement le silence des armes. Le gouvernement déclare qu’il négocie sans entrer dans les détails. Cela doit nous suffire pour le moment. Je puis même en déduire qu’on est sur la bonne voie ». « Le dialogue est nécessaire », a estimé Me Diallo, auteur du livre « La crise casamançaise : problématique et voies de solutions » dans lequel il préconise de privilégier une approche culturelle pour arriver à restaurer la paix dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda. « Il est préférable d’accepter le dialogue, car c’est par là que peuvent passer les solutions durables. Les solutions ne peuvent qu’être essentiellement culturelles. Dans ce cas, il serait intéressant de donner la parole à la communauté », a-t-il insisté. Ancien président de l’Organisation nationale des droits de l’homme (Ondh), Boucounta Diallo a aussi fustigé l’attitude de ceux cherchent coûte que coûte à tirer un gain quelconque de leur implication dans les négociations de paix avec le Mfdc. « Il y a des gens qui, lorsqu’ils sont impliqués dans ce dossier, veulent tirer la couverture de leur côté. Ce n’est pas important. Ce qui est important c’est de faire preuve de discrétion et d’humilité », a-t-il souligné.
A cet égard, Me Diallo a suggéré l’humilité. « Dans ce dossier, si vous voulez réussir, il faut éviter d’en parler, de donner le sentiment de vouloir mettre cela dans sa comptabilité. Le Casamançais n’aime pas cela », a-t-il prévenu, parlant en connaissance de cause. Cependant, l'avocat et militant des droits humains a fait part de ses craintes de voir l’immixtion des politiciens perturber le plan de paix déroulé par le gouvernement du président Macky Sall. « Dans ce dossier, les risques de reprise des hostilités sont toujours présente ».
« Malheureusement, à chaque fois qu’on a été proche d’un accord de paix, le politique est venu tout remettre en cause », a-t-il constaté pour le déplorer et inviter les affairistes et autres opportunistes à arrêter de se servir du dossier casamançais comme d’un « fonds de commerce ». « Certains ne veulent pas que ce conflit soit résolu sans eux parce qu’ils se sentiront humiliés. Ces gens-là, il faut savoir les gérer », a conseillé Bounconta Diallo. Selon lui, « il reste maintenant à combler l’enclavement aérien, terrestre et fluvial ».
(APS)
SOURCE: http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=36608:gestion-de-la-crise-en-casamance-boucounta-diallo-salue-la-discretion-du-gouvernement-&catid=140:actualites