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Les jeunes chefs religieux de Touba ne décolèrent pas contre Me Abdoulaye Wade et son régime. Ces derniers, regroupés au sein du Collectif des jeunes chefs religieux pour le développement de Touba, qui vient d'être porté sur les fonts baptismaux, ont jeté une pierre dans le jardin de Me Abdoulaye Wade. Lors de leur Ag, ils sont montés au créneau pour décrier l'imposture et la mystification de Me Wade à l'égard de la communauté mouride. Ils ont, en outre, dévoyé le projet de dévolution monarchique que l’on prête au chef de l’Etat.
S’il y a des gens véritablement remontés contre Me Abdoulaye Wade et son régime, c’est bien les jeunes chefs religieux de Touba. Ces derniers, regroupés au sein du Collectif des jeunes chefs religieux pour le développement de Touba, sont montés au créneau pour décrier l’imposture et la mystification de Me Wade à l’égard de la communauté mouride. Serigne Mourtalla Bousso, président du collectif, estime que Me Abdoulaye Wade a trop abusé de la crédulité des mourides pour profiter à leurs dépens. «Abdoulaye Wade n’est pas mouride. Il se sert de la communauté, mais ne la sert pas», a-t-il soutenu. Comme pour illustrer ses propos, il donne l’exemple de la mosquée Massalikoul Djinan et le déguerpissement de «Keur Serigne-bi». Pour le premier, Serigne Mourtalla Bousso a déclaré que la construction de la mosquée reste toujours à l’état de projet. Le démarrage des travaux, maintes fois annoncé, tarde à être effectif. S’agissant de la mosquée Massalikoul Djinan, le président du Collectif des jeunes chefs religieux pour le développement de Touba dira : «Cette demeure existe depuis 1960. Senghor et Abdou Diouf n’ont jamais daigné la détruire. Mais c’est avec l’avènement de Wade, pourtant mouride de confession, que «Keur Serigne-bi» a disparu. Donc, son appartenance à la communauté mouride n’est que leurre.» Et de poursuivre en ces termes : «Il doit savoir que Touba l’a vomi. Sa dernière visite le confirme», a-t-il clamé. Précisant : «20% seulement de la population sont sortis l’accueillir ce jour-là et cela, grâce au «ndiguël» du khalife général des mouride. Sinon, il n’allait voir personne.» Selon Mourtalla Bousso, le Collectif va œuvrer pour le départ de Me Abdoulaye Wade en 2012.
Par ailleurs, le projet de dévolution monarchique, objet de vives supputations, est également dévoyé par les jeunes chefs religieux. De l’avis de Mourtalla Bousso, Karim Wade n’est pas l’homme idéal pour ce projet. «Nous, jeunes chefs religieux de Touba, n’allons guère l’accepté. Qu’il se le tienne pour dit», soutient le président du Collectif. «Celui qui ne peut pas gérer un quartier, comment peut-il prétendre gérer un pays ou une Nation», s’interroge-t-il. Pis, selon lui, on l’a gagné dans son propre bureau de vote. En plus, à son avis, Karim Wade n’est ni propre, ni adapté, encore moins compétent pour qu’on lui confie des responsabilités. L’épisode des chantiers de l’Anoci constitue une preuve palpable. Mieux, il n’est pas encore très bien intégré. Il est loin d’être un bon Sénégalais, encore moins un mouride, même s’il prétend l’être. Il n’en est pas un, conclut Serigne Mourtalla Bousso.
Toutes ces déclarations ont été faites en marge de l’Assemblée générale du Collectif des jeunes chefs religieux pour le développement de Touba. Un collectif qui vient d’être porté sur les fonts baptismaux, pour ainsi enrichir et agrandir le cercle des mouvements déjà existants et en activité dans la ville sainte.
SOURCE : LOBSERVATEUR
