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L’OBS – Deux mois après les premières précipitations enregistrées, l’eau de pluie devient de jour en jour une denrée rare, plongeant producteurs et éleveurs dans un désarroi total. Mi-août, certaines zones attendent désespérément que le ciel ouvre ses vannes pour arroser leurs terres. Cette rareté des pluies engendre des conséquences néfastes sur le quotidien du monde rural. Les producteurs doivent faire face à deux défis majeurs : leur propre survie et celle de leur bétail. Paysans et éleveurs ne savent plus où donner de la tête. La période de soudure dure plus longtemps que prévue et ils doivent trouver de l’aliment de bétail pour le cheptel. Dans le bassin arachidier, la situation est préoccupante. Beaucoup d’éleveurs quittent leur zone à la recherche d’oasis où leurs troupeaux peuvent brouter de l’herbe et étancher leur soif. Dans certaines zones, les paysans n’arrivent plus à assurer les trois repas quotidiens. Pour d’autres, même le repas de midi est un véritable casse-tête.
Pour aider ces populations en difficulté, l’Etat à travers l’inspection à la sécurité alimentaire, distribue des vivres de soudure aux populations les plus vulnérables. Selon El Alioune Thiam, Inspecteur régional à la sécurité alimentaire, le gouvernement a pris des mesures pour soulager les ménages en difficulté. «2 115 ménages ciblés recevront 1 305 tonnes de riz reparties comme suit : pour le département de Nioro, 381 tonnes de riz seront distribuées à 618 ménages, Guinguinéo (401 tonnes pour 650 ménages) et Kaolack aura 523 tonnes pour 847 ménages, indique M. Thiam. Cette aide va permettre à 22 151 personnes de souffler un peu et par la même occasion, d’avoir de quoi terminer la saison, a-t-il laissé entendre. Pour l’élevage, les éleveurs ont anticipé sur les événements. La situation pluviométrique déficitaire n’affecte en rien le cheptel. Selon le président des éleveurs du Saloum, Kalidou Bâ, les éleveurs ont déjà reçu 200 tonnes d’aliment de bétail et attendent une autre dotation de 150 tonnes par département dans les jours à venir. Même son de cloche chez l’inspecteur régional de l’élevage, Dr Soulèye Diouf. Selon lui, les éleveurs du Saloum sont organisés et ont ouvert un compte à la CNCA, qui leur permet à tout moment d’adresser une demande à l’usine après avoir reçu l’ordre de virement préfectoral. Ce système de pérennisation permet aux éleveurs de choisir à quel moment ils veulent avoir de l’aliment de bétail. Pour Dr Diouf, 5 000 sacs d’aliment de bétail ont déjà été distribués dès le 07 août dernier. Le sac subventionné se vend à 3 750 FCfa aux éleveurs, indique-t-il.
MARIE BERNADETTE SENE
ZIGUINCHOR – PAS DE VIVRES DE SOUDURE DISTRIBUES
Les paysans pour des Assises sur la riziculture
Les paysans de Ziguinchor sont très inquiets. Le déficit pluviométrique est passé par-là. Pis, les vivres de soudure se font désirer. Les populations ne savent plus où donner de la tête. Ne sachant plus à quel saint se vouer, elles réclament, depuis quelque temps, des Assises sur la riziculture fluviale pour, disent-ils, trouver des solutions pour une bonne récolte dans la région Sud du pays. Selon Abdou Aziz Badji, président de la communauté paysanne à Ziguinchor, «beaucoup de zones attendent toujours des vivres de soudure. Aujourd’hui qu’un gros retard dans l’installation des activités agricoles a été noté, force est de reconnaître, avec ce régime pluviométrique pas du tout important, que nous allons vers une situation très difficile dans le monde rural». Face à cette situation, poursuit-il, nous ne pouvons que demander à l’Etat d’organiser des Assises sur la riziculture fluviale, car le riz constitue, essentiellement en Casamance, la culture de subsistance. «Nous avions de l’espoir pour cette année, mais il faut dire qu’avec ce retard des pluies, il y a déjà un déficit, et s’il y a encore d’autres arrêts, le pire est à craindre», nous a confié, sous le couvert de l’anonymat, un technicien de l’Agriculture.
Outre les opérations effectuées à Bignona et Oussouye, pas de vivres de soudure distribués cette année dans cette partie Sud du pays.
ABDOURAHMANE THIAM