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Un an après la tuerie dans la forêt classée de Boffa-Bayotte, survenue le 6 janvier 2018, Toubacouta est toujours dans le désarroi, la menuiserie de bois très affectée, l’instruction dans la plus grande discrétion, le processus de paix dans une grande résistance.
Le village de Toubacouta d’où sont originaires les personnes arrêtées dans l’affaire de Boffa-Bayotte est toujours dans l’attente du procès de ces fils. Toujours dans l’expectative, après l’arrestation d’une vingtaine de ces habitants, ce village perdu dans la forêt non loin de la forêt de Boffa-Bayotte, lieu de cette tuerie, Toubacouta continue de vivre au rythme des commentaires de ce drame qui a défrayé la chronique dans cette partie sud du pays où, le 06 janvier 2018, quatorze exploitants forestiers avaient été froidement abattus par des hommes armés. Le village de Toubacouta a encore du mal à se remettre de ce triste feuilleton qui affecte le quotidien des populations de la localité qui a focalisé toutes les attentions au lendemain de cette tuerie. Un climat de méfiance règne dans cette bourgade qui attend d’être édifié sur le sort de ces fils en prison depuis janvier 2018. Une vingtaine d’habitants de cette localité arrêtés et placés sous mandat de dépôt.
Toubacouta a du mal à retrouver son ambiance habituelle. Les populations, jeunes, femmes et vieux, essaient tant bien que mal de contenir leur tristesse, surtout que certains qui ont vu leurs proches transférés des prisons de Ziguinchor vers celles de Dakar éprouvent d’énormes difficultés. «On a arrêté nos soutiens de familles qui ont été transféré à Dakar et c’est très difficile pour nous», nous confie un proche parent d’un présumé auteur de cette tuerie complètement dans le désarroi. Une affaire qui avait plongé tout le pays dans la tristesse et la consternation, après que des exploitants forestiers, quatorze au total, ont été froidement abattus par des individus armés dans la forêt de Boffa-Bayotte dans le département de Ziguinchor. Une vingtaine de personnes arrêtées, inculpées et placées sous mandat de dépôt depuis janvier 2018, le dossier en instruction est géré dans la plus grande discrétion.
L’INSTRUCTION AVANCE... A PAS DE CAMELEON
Un an, après le dossier est entouré de «mystère». Si l’étape de l’enquête a connu une cadence très soutenue, avec le placement sous mandat de dépôt d’une vingtaine de personnes, l’instruction elle avance à pas de caméléon. Le changement du juge d’instruction et la lourdeur du dossier seraient certainement à l’origine de cette lenteur, nous confie une source judiciaire qui ajoute que dans ce genre de situation, les choses doivent être menées méticuleusement. En attendant, la vingtaine de personnes, pour la plupart originaire du village de Toubacouta, croupit dans les prisons de Dakar et de Ziguinchor.
Une partie des présumés auteurs de cette tuerie de Boffa, parmi lesquels un membre du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), Omar Ampoie Bodian, avaient été transférées dans les prisons de Dakar pour des raisons sécuritaires. L’instruction suit son cours, avec la plus grande sérénité, nous confie une source qui est d’avis que cette affaire doit être menée avec la plus grande lucidité. Un an que cette affaire qui a défrayé la chronique même au niveau international attend de livrer tous ses secrets.
Les Forces de sécurités et de défense, sous la houlette de la Section de recherche de la Gendarmerie de Colobane alors dirigée alors par le capitaine Issa Diack, avaient permis dans des délais records de mettre la mains sur des individus présumés impliqués dans cette affaires, presque tous des habitants le village de Toubacouta, non loin de la zone du «massacre» qui a subi un ratissage systématique de l’armée, au lendemain de cette tuerie.
Si le présumé cerveau de cette tuerie de Boffa, le journaliste René Capin Bassène est toujours dans l’attente de son premier face à face avec le juge, certains de ces compagnons d’infortune inculpés dans cette affaire ont défilé devant le juge d’instruction. L’instruction aurait d’ailleurs atteint sa vitesse de croisière si le juge en charge du dossier n’était pas affecté. Son remplaçant qui a hérité du dossier était alors en phase d’imprégnation pour définir sa stratégie d’instruction d’un dossier très lourd de quatre chefs d’inculpation (association de malfaiteurs, assassinats…) qui pèsent sur les personnes arrêtées. Avant l’arrivée du nouveau juge d’instruction, la partie civile a été entendue tout comme une partie des inculpés.
Le présumé cerveau de cette tuerie, le journaliste René Capin Bassène, incarcéré à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ziguinchor, attend toujours son premier face à face avec le juge instructeur. «Je ne peux pas comprendre que depuis des mois je reste là ; je ne suis pas appelé ; le dossier n’évolue pas, il n’avance pas…», avait alors confié René Capin à un proche. Le journaliste se dit convaincu que ce dossier va révéler des choses surprenantes. Boffa qui a ameuté tout le pays.
APRES «BOFFA», LE PROCESSUS DE PAIX RESISTE
Ces événements malheureux ont également sérieusement agressé le processus de paix, mais les acteurs de ce processus se refusent de fléchir et d’abdiquer face à une situation qu’ils qualifient d’accidentel et qui, selon eux, ne peut en rien entamer cette dynamique de paix. Juste après «cette tuerie», les artisans à la paix se sont mobilisés pour démontrer que cette paix qui souffle dans cette partie sud est devenue irréversible.
Le Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance (GRPC), dirigé par l’ancien ministre d’Etat Robert Sagna, a sillonné de nombreuses localités de la Casamance «estampillées» sous contrôle rebelle pour prêcher le message de la paix. Une épreuve qui a même permis à certains combattants d’afficher toute leur volonté à adhérer à cette paix. «Nous sommes disposés à œuvrer pour la paix, mais il faut que cette paix soit accompagnée d’infrastructures socio de base», clame un chef rebelle qui évolue dans le Nord Bignona.
Pour le Professeur Nouha Cissé, ancien Proviseur du lycée Djignabo, membre du GRPC, «la paix doit être consolidée par des actions de développement sur le terrain. Cette paix doit être entretenue car, même les combattants ont affiché leur détermination pour celle-ci», lance-t-il.
LE SECTEUR DE LA MENUISERIE DE BOIS FORTEMENT AFFECTE PAR «BOFFA»
S’il y a un secteur qui tient difficilement, en ce moment, c’est celui de la menuiserie de bois. La décision du chef de l’Etat d’interdire la coupe de bois dans cette partie sud du pays a sérieusement affecté les artisans, surtout les menuisiers qui ne savent plus à quel saint se vouer. «Nous n’avons plus la matière première; nos activités sont complétement au ralenti, pour ne pas dire au point mort», s’insurge un menuisier qui implore l’Etat de trouver un remède à leur mal qui les plonge dans le dénuement total. «Pas de bois, pas de travail; nous allons bientôt mettre la clé sous le paillasson», peste un autre menuisier qui se tourne les pouce dans son atelier en ville.
Boffa qui a donné son nom à cette tuerie survenue dans la forêt de Boffa-Bayotte, le 06 janvier 2018, est encore dans les consciences ici dans cette partie sud du Sénégal qui essaie difficilement d’effacer les stigmates de ces terribles évènements qui continuent de laisser derrière résignation, amertumes et désolations avec leurs lots de conséquences fâcheuses dans certains secteurs de la vie active ici dans cette région sud du pays.
Ignace NDEYE
source:https://www.sudonline.sn/retour-sur-les-lieux-du-crime_a_42430.html