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Les coaccusés de Cheikh Bethio Thioune détenus à la prison de Thiès depuis 2012 dans le cadre du double meurtre de Medinatoul Salam, attendent toujours leur jugement. D’ailleurs, ils menacent même de se suicider si les autorités judiciaires n’organisent pas leur procès. Six ans après le meurtre de Médinatoul Salam, les coaccusés de Cheikh Bethio Thioune sont toujours en détention. A cause de cette affaire, Cheikh Béthio Thioune et 15 Thiantacounes avaient été inculpés et placés sous mandat de dépôt en 2012 pour les meurtres de Bara Sow et Ababacar Diagne, deux disciples du marabout. Les crimes avaient eu lieu au domicile du guide religieux à Keur Samba Laobé à Médinatoul Salam.
Une année après, en 2013, le guide des Thiantacounes pour des raisons de santé, et quelques autres mis en cause, ont bénéficié d’une liberté provisoire, alors les huit autres croupissent en prison depuis plus de six ans. Ces Thiantacounes sont poursuivis pour "association de malfaiteurs, recel de cadavre, inhumation sans autorisation, non dénonciation de crime et meurtre et actes de barbarie".
Par une lettre adressée à l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (ASRED), ce 20 novembre 2018, huit d’entre eux menacent de se suicider pour réclamer un jugement et dénoncer leurs difficiles conditions de détention. Leur détention suscite plusieurs réflexions de la part de la société civile ainsi que les organisations pour la défense des droits de l’homme.
Dans un communiqué de presse rendu public ce 12 novembre 2018, la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) et Amnesty International, avaient appelé l’Etat du Sénégal «à juger sans délai toutes les personnes poursuivies dans le cadre de l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam».
AMADOU ALY KANE, AVOCAT ET MEMBRE DE LA (RADDHO) : «L’autorité ne peut pas mettre des gens en prison et ne pas les juger»
Joint hier, vendredi 23 novembre, au téléphone par la rédaction, Me Amadou Aly Kane, estime que la détention provisoire des disciples de Cheikh Béthio, poursuivis dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Medina Salam à Mbour ne se justifie pas.
L’affaire des Thiantacounes de Médinatoul Salam n’a pas encore connu sont épilogue. Arrêtés depuis 2012, pour meurtre supposé de deux de leurs condisciples, des talibés de Cheikh Béthio sont toujours en attente de leur jugement. Interrogé sur la question, l’avocat et défenseur des droits humains, Me Amadou Aly Kane affirme qu’«il y’a des principes en droit, par lesquels toute personne qui est recherchée en responsabilité pénale, doit être jugée dans les délais raisonnables».
L’avocat ajoute que le non jugement de ces personnes constitue une violation de ces principes, d’autant plus que l’enquête est bouclée. «Chacun a le droit d’être jugé, et d’être entendu par un avocat en tenant compte des difficultés de l’affaire». Pour lui, il n’ya pas de difficultés qui devraient constituer une entrave à leur jugement car ce ne sont des problèmes de collecte, des preuves et peut-être l’arrestation des mises en cause qui pourraient justifier une telle lenteur.
Selon lui, rien ne justifie que cette affaire reste en l’état où elle est actuellement. S’agissant de la justification que le ministre de la justice, Ismaila Madior Fall a donnée pour le non jugement de ces Thiantacounes, le défenseur des droits de l’homme, bat en brèche l’argumentaire. «Le tribunal de grande instance de Mbour est installé», dit-il. Pour le cas de Cheikh Béthio qui est en liberté provisoire, Me Kane estime que «les autorités auraient pu mettre tout le monde en liberté provisoire pour faire bonne mesure et attendre tous, le temps qu’ils voudront pour les juger». Il insiste sur le fait que «l’autorité ne peut pas mettre des gens en prison et ne pas les juger». En revanche, «pour les menaces de suicide que les Thiantacounes ont proférées, il souligne que c’est à l’administration pénitentiaire de prendre toutes les dispositions pour ne pas que l’irréparable se produise. Car dit-il, c’est à «elle de veiller sur leur sécurité ».