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Dim, Déc

Ouverture du procès sur l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam - Heure de vérité pour Cheikh Bethio Thioune et coinculpés

Ouverture du procès sur l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam -  Heure de vérité pour Cheikh Bethio Thioune et coinculpés

Ouverture du procès sur l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam - Heure de vérité pour Cheikh Bethio Thioune et coinculpés

JUSTICE
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Le Tribunal de grande instance de Mbour statue, à partir de ce mardi 23 avril 2019, sur l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam, commis en 2012. L’ouverture de ce procès mettra fin à 7 ans de détention préventive plusieurs «Thiantacounes», coinculpés de leur guide religieux, Cheikh Béthio Thioune, en liberté provisoire et présentement en France pour raison médicale, dans cette affaire. En tout une vintaine de personnes sont incriminées dans ce dossier.

 La Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Mbour tiendra, ce mardi 23 avril, son audience. Parmi les 13 affaires inscrites au rôle figure le dossier des Thiantacounes relatif au double meurtre de Médinatoul Salam. Le tribunal de Mbour est donc attendu sur cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Cela fait maintenant 7 ans que certains des accusés sont en détention préventive. Les mis en cause sont poursuivis pour «meurtre avec usage d’actes de barbarie, complicité desdits homicides aggravés et association de malfaiteurs, recel de cadavres, inhumation sans autorisation administrative, non dénonciation de crimes, détention d’armes sans autorisation et recel de malfaiteurs».

Après son ouverture, le mardi prochain, ce procès, s’il n’est pas reporté, sera poursuivi le mercredi 24 avril et le jeudi 25 avril. Il sera suspendu le vendredi pour être repris le lundi 29 avril et le mardi 30 avril.  Parmi la vintaine de personnes incriminées dans cette affaire, il y a  Cheikh Bethio Thioune, Cheikh Faye, Pape Ndiaye, Ablaye Diouf, Serigne Khadim Seck,  Alassane Ndiaye, Samba Ngom, Mame Balla Diouf, Demba Kébé, Mamadou Gueye, Ass Mbacké Ndour,  Pape Ndiaye, Aliou Diallo, Al Demba Diallo, Momar Talla Diop, Samba Fall et Mouhamed Séne.

OUVERTURE DU PROCÈS SANS CHEIKH BÉTHIO, PLUS DE 20 AVOCATS CONSTITUÉS

Le guide des Thiantacounes, qui a bénéficié d’une liberté provisoire ne comparaitra pas, selon une information relayée par le quotidien Les Echos, révélant que ses avocats ont déposé sur la table du juge un dossier médical le dispensant d’une comparution.  Il est présentement à Bordeaux, en France, pour se soigner. Certains de ses coaccusés notamment Samba Ngom, Alassane Ndiaye et Ass Mbacké Ndour avaient aussi bénéficié d’une liberté provisoire. Les autres détenus impliqués dans cette affaire croupissaient encore à la maison d’arrêt et de correction (Mac) de Thiès, avant d’être transférés récemment à Mbour dont le Tribunal de grande instance va connaître du dossier. Un procès qui risque de tirer en longueur compte tenu du nombre des accusés et d’avocats constitués. Selon des sources de Emédia, plus de 20 avocats plaideront dans ce procès.

A signaler que l’ouverture de ce projet répond à une vielle doléance des prévenus. En effet, des grèves de la faim et des mouvements d’humeur ont été organisé à plusieurs reprises par les 8 prévenus encore en détention provisoire (7 ans) dans cette affaire pour exiger leur jugement.  Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice sortant, Ismaïla Madior Fall, interpellé une fois sur la question, avait justifié le délai par la nouvelle répartition de la carte judicaire. «Dans cette affaire, c’est Thiès qui devait en connaître. Les faits se sont passés à Mbour, qui dépendait de Thiès. Entre temps, j’ai installé le Tribunal de grande instance de Mbour, qui va bientôt inaugurer sa Chambre criminelle. Et cette affaire sera évoquée», avait-il dit.  Le Tribunal de grande instance de Mbour a été installé le 6 mars 2018.

La première session de la chambre criminelle sera dirigée par le juge Thierno Niang.

DOUBLE MEURTRE DE MEDINATOUL SALAM : Retour sur les faits

Le rapport du substitut du Procureur de Thiès, Cheikhna Anne, parcouru par le quotidien L’Observateur, en juillet 2012, est revenu en détail sur l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam, dans le département de Mbour. 

Le rapport du substitut du Procureur de Thiès, Cheikhna Anne,  informe que c’est dans la soirée du dimanche 22 avril 2012,  que les éléments de la brigade territoriale de Mbour ont reçu un appel téléphonique de Cheikh Faye, un chambellan du guide des Thiantacounes, les informant d’une bagarre entre talibés au village de Médinatoul Salam, communément appelé Keur Samba Laobé. Selon la source,  une fois sur les lieux, les gendarmes ont constaté, à la devanture de la concession de Cheikh Béthio Thioune, d’importantes traces de sang sur le sol, mais également une chemise tachetée de sang et étalée par terre. A l’intérieur de la maison, des traces étaient aussi visibles, ajoute le document.

Les enquêteurs avaient également constaté du sang sur un véhicule appartenant au propriétaire des lieux (Cheikh Béthio Thioune) et conduit par Mamadou Hanne, dit Pape, note le rapport du substitut du Procureur, Cheikhna Anne. Le rapport précise, en outre, que le chauffeur du véhicule en question,  interpellé sur la présence de sang dans le moyen de locomotion,  a dit ignorer la provenance. Quant à Cheikh Béthio Thioune, il déclare, selon le document, «avoir été informé d’une bagarre qui avait opposé Bara Sow et ses compagnons à ses disciples et que les premiers nommés étaient repartis».

UNE DECOUVERTE MACABRE RELANCE LA PROCEDURE

L’enquête de la Gendarmerie de Mbour s’est poursuivie, après qu’une personne l’eut informé de la présence suspecte de traces de sang sur son circuit de sport matinal. Après s’être rendus sur les lieux, à en croire le rapport, les gendarmes ont constaté des traînées de gouttes de sang longeant la piste située derrière le domicile de Cheikh Béthio Thioune, jusqu’à l’intérieur d’un bâtiment en construction où d’autres traces de sang étaient nettement visibles. Le ratissage du périmètre suspect permet de constater la présence de crottins masquant un retournement de terre. La fouille minutieuse de l’espace concerné, avec l’aide de pelles, a permis la découverte de deux corps sans vie, superposés et croisés, enterrés dans une fosse commune avec des traces de violence occasionnée par des armes contondantes, tranchantes et à feu. Les corps se sont révélés être ceux de Bara Sow et d’Ababacar Diagne, écrit le substitut du Procureur, Cheikhna Anne, dans son rapport.

Le même document dont les journalistes de l’Observateur ont reçu une copie, informe aussi qu’après cette découverte, les gendarmes sont retournés au domicile de Cheikh Béthio Thioune où ils ont découvert à nouveau «des traces de sang sur un pick-up de marque Ford immatriculé DK-2559-AN et sur le flanc droit du 4X4 Hummer immatriculé DK-9210-AF appartenant à celui-ci, avant de procéder à leur saisie». Des opérations de détections chimiques de traces de sang opérées sur les deux véhicules de Cheikh Béthio Thioune se sont révélées positives. Le Centre d’analyse et de recherche moléculaire (Cdrm) de Dakar a ainsi été saisi pour un examen biologique, afin de déterminer l’origine sanguine des traces détectées. Forts de ces éléments, les gendarmes, renforcés par des éléments du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (Gign) encagoulés, procèdent à l’arrestation de Cheikh Béthio Thioune et de quelques-uns de ses disciples, soupçonnés d’avoir participé à ce double meurtre.

L’AUTOPSIE ECARTE UNE MORT NATURELLE

Le certificat de genre de mort de Bara Sow, établi par le professeur Victor Mendes du pavillon Bichat de l’hôpital Aristide Le Dantec, fait état de «plaies contuses au niveau frontal et occipital (…), de fractures de tous les os de la boîte crânienne, avec hématomes sous cutanés et hémorragies (…) dues à des coups et blessures avec un objet tranchant, dur et contondant».  Celui d’Ababacar Diagne, quant à lui, fait état d’une «plaie contuse (…) au frontal droit (…), de fracture de la boîte crânienne (…), de volumineux hématomes sous cutanés du cuir chevelu (…), de plaies pulmonaires (…)». Le médecin a ainsi conclu à «une mort à la suite de coups et blessures par arme à feu et objets durs et contondants», ce qui fait penser au meurtre.

 

source:https://www.sudonline.sn/heure-de-verite-pour-cheikh-bethio-et-coinculpes_a_43670.html