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La première session 2019 de la Chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Mbour a démarré hier sous la direction du président Thierno Niang. L’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam ayant entrainé le décès de Bara Sow et Ababacar Diagne est au rôle. Les inculpés, Cheikh Béthio Thioune absent et une vingtaine de ses disciples, ont défilé à la barre.
L es échanges relatifs à l’absence de Cheikh Béthio Thioune, le guide des Thiantacounes dont le dossier médical a été introduit ont donné un avantgoût aux plaidoiries lors du procès sur le double meurtre de Médinatoul Salam ouvert hier, mardi 23 avril, à la Chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Mbour. Me Ousmane Séye, pour la défense, s’est inscrit dans une dynamique soutenant que «la partie civile n’a pas droit à la parole à ce stade de la procédure», suite à la volonté de cette dernière de soulever la question du dossier médical de Cheikh Béthio, appelant à le juger par contumace.
Au bout du compte, la critique du dossier n’a pas été retenue car il est considéré comme un document conçu par des professionnels. Le Procureur Youssou Diallo, a promis de communiquer le dossier aux conseils. Me Sèye a soutenu que son client a cessé d’être sous contrôle judiciaire. Pour Me Mouhamadou Moustapha Dieng, le dépôt du dossier médical de Cheikh Béthio Thioune s’est fait dans la transparence au parquet. Il a soutenu le droit à un procès pour ses clients dans les liens de la détention depuis sept ans.
S’agissant du Cheikh des Thiantacounes, les conseils ont demandé à ce que ses intérêts soient préservés. Cet avocat de la défense a avancé, à l’endroit du Procureur Youssou Diallo: «J’ai été vous voir dans votre bureau, le lundi passé. Et je vous ai proposé de vous donner séance tenante le certificat médical. Je vous regarde les yeux dans les yeux et vous m’avez dit d’attendre de le remettre le jour de l’audience. De qui se moque-ton pour permettre à la partie civile de se mêler de ce qui ne la regarde pas». Le Procureur Youssou Diallo s’est ému des propos émis. «Je suis surpris d’entendre parler d’un dossier médical qu’on ne m’a pas donné. Au moment où je vous parle, le ministère public n’a pas le dossier médical dont on me parle. Que le ministère public vienne à l’audience et y apprenne l’existence d’un dossier médicale, cela est inacceptable. Quand un dossier médical n’est pas porté à la connaissance du ministère public, je m’abstiens de tout commentaire». «Cheikh Béthio est placé sous contrôle judiciaire depuis le 21 février 2013 et la Chambre criminelle n’a jamais accepté de lever cette mesure et je ne m’attendais pas à cela», se désole l’un des conseils de la défense.
A l’en croire, «l’argumentaire aujourd’hui balancé n’est pas du tout recevable». Et le procureur de revenir à la charge: «un prévenu doit répondre au même titre que les autres c’est pourquoi l’affaire doit être poursuivie et le prévenu jugé par contumace», argue le ministère public. En plus, il a rappelé, la demande de la levée du contrôle judiciaire de Cheikh Béthio Thioune depuis 2014. Me Khassimou Touré de la partie civile se dit meurtri d’entendre ses confrères évoquer «la préservation des intérêts d’une des personnes qui est impliquée dans ce meurtre. On ne nous a jamais associé à quoi que ce soit. On nous parle d’un dossier médical qui ne nous a jamais été communiqué. Aujourd’hui, selon Hassim Touré, la tendance est à l’oubli car une veuve et des orphelins doivent être entendus», selon la partie civile qui poursuit en disant: «la loi aurait voulu que l’on communique ce dossier aux plaignants car leurs proches ont été froidement tués et ensevelis». Il a convoqué des dispositions du Code pénal pour relever que la non présence de codétenus ne peut interdire ou entraver la tenue du procès. «La personnelle morale de cette affaire était sous contrôle judiciaire. Tous les hommes naissent égaux en droit, devant la loi. Il ne doit pas y avoir d’accusé de première classe et d’accusé de seconde classe. Nous nous interrogeons sur le dossier médical. C’est un dossier qui a été fabriqué de façon confidentielle, sans que certains principes ne soient respectés», a conclu la partie civile.
MBOUR – IMPLICATION AU DOUBLE MEUTRE DE BARA SOW ET ABABACAR DIAGNE : Des prévenus dégagent en touche
Le procès des Thiantacounes a démarré, hier mardi à Mbour en l’absence de leur guide morale, avec la tenue de la première session 2019 de la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance (de Mbour - voir édition Sud quotidien du 23 avril 2019 pour l’historique des faits). Après la lecture des chefs d’accusation: «meurtre avec usage d’actes de barbarie, complicité de dits homicides aggravés et d’association de malfaiteurs, recel de cadavres, inhumation sans autorisation administrative, non dénonciation de crimes, détention d’armes à feu sans autorisation et recel de malfaiteurs», les auditions ont démarré, sans Cheikh Béthio Thioune absent. Les mis en cause dans le double meurtre de Médiantoul Salam ont commencé à défiler à la barre. Il s’agit de Cheikh Faye, Pape Ndiaye, Ablaye Diouf, Serigne Khadim Seck, Alassane Ndiaye, Samba Ngom, Mame Balla Diouf, Demba Kébé, Mamadou Guèye, Aziz Mbacké Ndour, Pape Ndiaye, Aliou Diallo, Al Demba Diallo, Momar Talla Diop, Samba Tall, Mohamed Sène, Adam Sow, Serigne Saliou Barro et Aly Diouf.
En effet, Cheikh Faye, le Chamberland de Cheikh Béthio Thioune, Pape Ndiaye, Ablaye Diouf, Moussa Dièye et Adama Sow ont été les premiers à êtr appelé à la barre. Cheikh Faye, le second de Cheikh Béthio Thioune, dans son fief de Médinatoul Salam, a dégagé en touche toute implication dans le double meurtre de Barra Sow et d’Ababacar Diagne. Il dit ignorer toute mort d’homme et soutient avoir été avisé par la Gendarmerie des incidents survenus le 22 avril 2012, suite à des agissements d’une des victimes. A l’en croire, Barra Sow était banni par le Cheikh car proférant des insanités et des mots déplacés à l’endroit de Serigne Saliou Mbacké, le mentor du guide des Thiantacounes. Ces mis en cause, tout comme le Chamberland du Cheikh ont tous nié leur implication dans les deux meurtres mais aussi dans la bagarre ayant entraîné des morts d’hommes. Même s’ils reconnaissent être des membres d’un «commando». Ils soutiennent aussi que l’appellation de «commando» ne renvoie pas à la violence, mais à une volonté de travailler dans la rapidité et l’efficacité.
Si Cheikh Faye soutient être informé des faits par la Gendarmerie, lors de son arrestation, et nie être le donneur d’ordre ou le patron du commando supposé avoir tué les victimes, Pape Ndiaye, le conducteur de tracteur ayant amené les renforts lors de la bagarre se perd en conjecture en niant les faits. Le charretier Moussa Dièye regrette ses actes car c’est lui qui a convoyé les cadavres inhumés dans une fosse commune. Les autres cités dans cette affaire se confondent dans des explications en justifiant leur présence sur les lieux du drame tout en ignorant les faits de meurtre. Ils ont, par conséquent, reconnu être vus avec des gourdins. Cheikh Faye, le Chamberland de Cheikh Béthio a ravi la vedette lors du procès par la constance de sa reconnaissance des faits incriminés, tout en demandant au président du Tribunal d’être regardant à leur endroit en matière de restauration, après une journée marathon.
source:https://www.sudonline.sn/le-dossier-medical-de-bethio-au-menu_a_43694.html