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La lutte sénégalaise doit nécessairement aller vers la catégorisation. Le président du CNG l'a réitéré. C'était à l'occasion d'un atelier sur l'ouvrage collectif consacré à la lutte sénégalaise intitulé «corps en lutte, l'art du combat au Sénégal». La rencontre à l'initiative de la fondation Sococim s'est tenue mercredi dernier au cercle Maurice Guèye de Rufisque. Au cours des débats le professeur Abdoul Wahid Kâne, un des coauteurs de l'ouvrage, a posé le problème de la lutte comme sport national.
Le président du CNG de lutte a réaffirmé son option pour une catégorisation des lutteurs dans l’arène. Une telle perspective permettra selon lui, de régler un gros problème qui met en danger la santé des lutteurs.
Il s’agit du dopage qui est en train de prendre des proportions inquiétantes. «J’ai l’intime conviction que la catégorisation se fera un jour. Et cela va aider à régler le problème du dopage. Et à partir de ce moment les prouesses techniques feront forcement leur retour dans l’arène.»
Le président du Comité national de gestion de la lutte fonde sa conviction sur le fait qu’à partir du moment où, tout le monde est fort et à peu près de même poids, «le problème de la puissance physique ne se posera plus, c’est la prouesse technique qui fera la différence».
Toutefois, le président du Cng de lutte se dit conscient que cela va prendre du temps car il est difficile de changer les habitudes, «Il n’y a rien de plus têtu qu’un groupe et des habitudes. Aujourd’hui, les sports dits venus d’ailleurs sont bien codifiés mais cela ne s’est pas fait en une année mais plutôt sur des décennies et des décennies. Le football pratiqué aujourd’hui n’est pas ce que les anglais ont inventé, le basket, le handball, le judo… on utilise les moyens modernes pour arriver à tout cela. »
Mais le Dr Sarr estime qu’il faudra en ayant recours à ces techniques, éviter aussi de dénaturer la discipline.
Au cours de cette rencontre le professeur Abdoul Wahid Kane a également posé la problématique de la lutte comme sport national. L’enseignant chercheur à l’institut national d’éducation populaire et sportive (INSEPS) de l’UCAD a émis des réserves quant à la revendication de sport national, en parlant de la lutte.
M. Kane estime que la lutte est une discipline qui, bien que relevant des pratiques traditionnelles va subir l’influence du sport et s’inscrire dans un processus de transformation de normalisation sportive.
«Au départ, la lutte en tant que pratique corporelle, relève des pratiques traditionnelles, mais elle va s’imprégner et se réorganiser, se normaliser à partir du sport. Ce qui fait que qu’il est actuellement difficile de faire la part des choses entre le sport et la lutte», a expliqué Abdoul Wahid Kane en marge de la cérémonie de présentation de l’ouvrage collectif «corps en lutte, l’art du combat au Sénégal».
Un livre consacré à la lutte sénégalaise et coécrit par des universitaires sénégalais et français.
Pour l’ancien capitaine de l’équipe nationale de Handball, la lutte telle qu’elle est pratiquée actuellement s’inscrit de plus en plus dans la dynamique d’une discipline sportive du point de vue des critères qui servent habituellement à définir le sport.
C’est ainsi qu’il posé le problème des critères de désignation du roi des arènes. «En sport, on désigne les équipes championnes, la première, la deuxième division etc. Mais en lutte, on ignore les éléments objectifs à partir desquels éléments, on désigne les champions», a dit le professeur Kane.
«Il nous faut arriver un jour à mettre des points après les combats, parce qu’il y a un problème de classification qui se pose» a-t-il conclu.
source:http://www.sudonline.sn/la-categorisation-pour-eradiquer-le-fleau_a_20303.html