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Sam, Déc
lundi, 18 février 2019 15:21

La démocratie sénégalaise : un acquis à pérenniser

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À l'instar de l'élection présidentielle à Madagascar, en République Démocratique du Congo, au Mali, au Cameroun, de nombreux scrutins ont été contestés et accompagnés de violences meurtrières en Afrique. L’année 2018 a ainsi été marquée par plus de dix élections présidentielles dans le continent. Certaines ont connu des violences post-électorales. 


  
Des éruptions mortelles  qui s’inscrivent  dans une longue et vielle tradition de violences politiques. 
  
En Afrique de l’ouest, le Nigeria   a connu sept coups d’état. En effet, ce pays anglophone a essuyé  deux coups de force en 1966, ensuite en 1975, 1976, 1983,1985 et 1993. Le Burkina Faso et le Ghana  ont subi cinq fois un coup d’état. La Guinée Bissau et le Niger  en ont engrangé 4. Depuis, quelques années, les pays voisins, vivent  des crises politiques sans précèdent. La Guinée Conakry (2), la Gambie (1), la Cote d’Ivoire (1) et le Mali (3). Presque tous les pays de l’Afrique de l’ouest ont connu des crises politiques sanglantes dont les plus récentes  (Kenya, Gabon, RDC, Zimbabwe, Conakry, Bissau, Mali, Togo),  ont fait de nombreuses victimes et des milliers de déplacés. 
  
  
  
Au Sénégal, depuis notre accession à la souveraineté internationale, notre pays est épargné par les violences électorales  de grande envergure, et n’a connu aucun coup d’Etat. Même s’il faut rappeler que nous avons connu, deux crises politiques : 
  
En 1962, l’antagonisme entre les deux  têtes de proue du régime bicéphale, Senghor et Mamadou Dia, aboutit à la condamnation à perpétuité du second. Senghor en profita pour imposer un régime présidentiel fort où le président concentre tous les pouvoirs. Mamadou Dia sera gracié en 1974 et amnistié en 1976. 
  
En 2011, le président Abdoulaye Wade posa deux actes forts qui allaient plonger le Sénégal dans une grande turbulence politique, menaçant sa stabilité et son équilibre : sa volonté de se présenter à un troisième mandat alors qu’il n’en avait pas le droit, et le vote en procédure d’urgence de la loi sur le quart bloquant qui jetait les prémisses de la dévolution monarchique du pouvoir au profit de son fils Karim. La réaction populaire fut au diapason de l’affront, car  le 23 juin 2011, des milliers de Sénégalais descendirent dans les rues et bloquèrent l’assemblée nationale pour empêcher le vote de la loi scélérate. Prenant la mesure de la colère populaire, Abdoulaye Wade retira le projet de loi. Les Sénégalais, dans leur immense sagesse lui permirent de participer à la présidentielle et lui infligèrent une défaite mémorable.    
  
De cette épreuve, notre démocratie sortit triomphante,  sous les projecteurs de la communauté internationale. Ce qui fait de nous, aux yeux de cette dernière, une référence de démocratie en Afrique. 
  
  
  
Pourtant, nous nous sommes posé la question à savoir pourquoi organiser des élections dans la précipitation, si l’on sait que la loi des urnes serait contestée ?  Aujourd’hui, 59 ans après, pourquoi autant de violences notées au sein de la classe politique sénégalaise ? Sont-ils obnubilés par les ressources naturelles notamment le pétrole et le gaz ? Le jeu en vaut-il la chandelle ?  En tous cas, les récentes violences verbales et physiques enregistrées ces derniers temps à Tambacounda, lors du passage du candidat à la présidentielle du Parti de l’Unité et du Rassemblement, El hadj Issa Sall a suscité de nombreuses polémiques et contradictions.  On pointe souvent un doigt accusateur, sur la coalition Benno Bokk Yakaar, avec à sa tête, le président sortant Macky SALL. 
  
  
  
Dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle du 24 février 2019, des actes de violences ont entrainé la mort de plus de trois jeunes lors d’une bagarre opposant la garde rapprochée du PUR et les « Apéristes ». Aujourd’hui, le bilan fait état de plus de 7 morts après une semaine de campagne électorale. De cette bagarre, au moins quatre journalistes ont été blessés et des voitures incendiées.  Toutes les associations de presse et les organisations de la société civile, ont condamné avec la plus grande fermeté ces violences perpétrées contre les journalistes. 
  
Des cycles de violences, malgré  l’appel conjoint de l’Association des Imams du Sénégal, du clergé catholique et diverses associations de la société civile, qui ont  invité au calme et à la retenue. Au contraire, la situation semble dégénérer et devient de plus en plus incontrôlable. 
  
  
  
L’ancien chef de l’état Me Abdoulaye Wade et Abdoul Mbaye, ex premier ministre, ont, à mon humble avis, fait   des sorties incendiaires , car ils prônent la violence et veulent imposer coute que coute, au président sortant, Macky Sall, une situation qui le pousserait à renoncer ou à reporter l’élection présidentielle. Malheureusement, les candidats à la présidentielle, se sont vite démarqués des postures de ces derniers. Le Sénégal est un petit pays de l’Afrique de l’Ouest mais très respecté, sur le plan continental et international. Notre pays jouit d’une bonne image et plusieurs faits le démontrent à suffisance. Notre diplomatie à travers les différentes politiques étrangères mises en place depuis l’indépendance, fait du Sénégal un pays attractif et une destination privilégiée des grandes puissances. Le Sénégal s’est  distingué surtout, au niveau africain par la promotion de la paix et de la stabilité. Notre pays est présent quasiment, dans tous les théâtres d’opérations de maintien de la paix de L’ONU en Afrique. Une représentation saluée et remarquable des soldats, toujours avec une image positive. Le respect et la protection des droits l’homme, sont des valeurs auxquelles le Sénégal s’est toujours attaché depuis 1960. 
  
  
  
C’est pourquoi, nous n’avons pas le droit de perdre cette identité historique et symbolique pour la pérennisation de notre système démocratique. Nous devons nous inscrire dans une dynamique de performance pour sortir notre pays de l’ornière. Si le Sénégal vous intéresse réellement, vous devrez avoir un langage modéré et prêcher pour la paix et la stabilité. Les hommes politiques  de la sous-région qui, dans un passé récent, à travers des discours incendiaires, ont plongé leurs pays respectifs, dans une crise aux conséquences inestimables doivent servir de contremodèles et non d’exemples.  Le Sénégal est assis sur une bombe qui, à tout moment, peut exploser. 
  
  
  
Nous n’avons pas encore fini, de régler le problème de la Casamance, qui perdure depuis plus de 36 ans. Aucune perspective rassurante ne se dessine dans le sud du pays malgré les nombreuses réponses économiques apportées par le Président de la République Macky Sall.   Le double jeu de la Gambie et de la Guinée Bissau sur la crise Casamançaise ne facilite pas le retour de la paix définitive. Tout le monde sait que ces pays n’ont pas intérêt à ce que cette partie du pays qui est le grenier du Sénégal retrouve la paix.  A cela s’ajoute, la question du pétrole et du gaz entre le Sénégal et la Mauritanie qui suscite déjà des interrogations et des polémiques. Le Sénégal  n’est pas à l’abri  des groupes terroristes, et ces gens profitent des pays instables pour perpétrer leurs actes barbares.  Voilà autant de questions que nos politiciens doivent tenir en compte, afin d’éviter que ce pays ne bascule dans la violence ou ne prenne feu.  Le monde nous observe et nous jugera. Nous n’avons pas le droit de rater cette opportunité de rentrer définitivement dans l’histoire.  Chacun de vous, tôt un tard, rendra compte de ses faits et gestes. Le peuple souverain sera le seul juge. 
  

 


Omar Mendy, Journaliste à la 2stv

 

source: https://www.dakaractu.com/LA-DEMOCRATIE-SENEGALAISE-UN-ACQUIS-A-PERENNISER_a165756.html

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