Abdou Karim Sall : "Wade, c’est un monstre qui est en train de dévoiler ses vraies facettes!"
Me Wade s’est attaqué violemment au Chef de l’Etat Macky Sall en le traitant d’esclave et de mangeur de chair humaine. En tant que proche du président, quel est le sentiment qui vous anime ?
iGFM – (Dakar) Les avocats de l’État sont en conférence depuis ce matin dans un hôtel de la place. Ils ont demandé à Karim Wade de présenter ses excuses aux sénégalais et de restituer les biens qu’il avait acquis illicitement.
Les plaidoiries des avocats de la partie civile se poursuivent au tribunal dans le cadre du procès Karim Wade. Les avocats de ce dernier ont boycotté eux ce procès, depuis le 20 janvier dernier.
Ce qui n’enlève en rien le caractère contradictoire du procès si on en croit le Pr de droit public, Mady Boiré interrogé par la Rfm. Il précisera que la décision qui sera rendue par la Crei peut être contestable et critiquable. " La position de la défense concernant ce procès est une stratégie de rupture. Elle vise ne pas défendre au fond mais à contester la légalité d’une juridiction déterminée. Ces avocats peuvent bien ne pas plaider devant la juridiction pénale", informe le Pr Mady Boiré.
Le patron de « Taxaw Temm » est revenu sur son absence de la scène médiatique, précisant bien que c’est volontaire, pour faire une rétrospection et une remise en question, parce que trop de communication tue la communication, raison pour laquelle « Taxaw Temm » s’était tu pour réfléchir sur les questions importantes pour le pays.
Mais aussi, en plus de ses occupations locales, il appartient à la communauté internationale. Ibrahima Fall se déclare homme politique mais politicien, non sans préciser qu’il n’a jamais compté faire de la politique, son métier.
L’avocat de l’Etat, Me Yérim Thiam se dit convaincu que Karim et Cie ont «mangé avec les deux mains et les deux pieds». Il estime que l’ancien ministre ne restera pas dans le pays à sa sortie de prison.
Les avocats de la partie civile rivalisent de formules imagées. Après Me Moussa Félix Sow qui a parlé de toile d’araignée tissée par Karim et Cie, Me Yérim Thiam ouvre son vocabulaire. «On a plongé notre administration dans un aquarium infecté de requins que sont les mis en cause. Et il y en a d’autres», a-t-il dit. Selon lui, la Crei a affaire à «des personnes qui ont mangé avec les deux mains et les deux pieds» et avec «mépris et arrogance».
DAKARACTU.COM -Vous avez récemment fusionné votre mouvement, Acad avec l’Alliance pour la République. Pourquoi ce choix ?
J’ai connu le président Macky Sall quand il était très jeune. C’est un ami. On a grandi ensemble. Ce qui a facilité notre adhésion à Macky 2012. Je venais pour soutenir un ami. Le mouvement Alternative citoyenne-And defar sunu rew (Acad) que j’ai l’honneur de diriger, a participé à l’élection présidentielle de 2012.
Il assimile l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), qui croupit sous le poids du sureffectif, à une université-parking, avec une concentration d’étudiants «contenant en son sein les germes de sa déstabilisation». Pour le Pr El Hadj Niang, enseignant à la Faculté de médecine de l’Ucad et Chef du département de radiologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Le Dantec, «aujourd’hui, nul ne peut régler le problème de l’université. Le pays n’a pas les moyens de subvenir aux besoins d’une université de vedettariat, une université-parking où les étudiants restent pendant quatre ou cinq ans, à «cartoucher» d’une faculté à une autre, pour se retrouver après dehors». L’universitaire s’insurge contre la création de nouvelles Facultés de médecine dans les régions (CHR) sans mesures d’accompagnement et décrie la vocation qu’on leur a donnée. Comme solution à la crise universitaire, il préconise une réforme en profondeur du système éducatif, avec une orientation, dès le bas âge, aux métiers. Car, pour lui, tout le monde ne peut devenir universitaire.
Après l’audition des témoins, le procès Karim Wade va aborder le dernier virage avec la plaidoirie de la partie civile dès lundi. Mais les avocats de la défense, à l’instar de Me Seydou Diagne qui parlent d’un complot politico-judiciaire continuent toujours de boycotter la Cour de répression et d’enrichissement illicite (Crei).