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Départ de Mimi Touré de la Primature : La cadence d’une séparation programmée

Sénégal

C’est fini ! Macky Sall s’est séparé de son Premier ministre Aminata Touré. Un divorce qui était pourtant prévisible bien avant la défaite des Locales à Grand Yoff et le tsunami dans les grandes collectivités. Retour sur une fin programmée.

Pas de surprise. Mimi Touré devait partir bien avant les Locales. Sa défaite à Grand Yoff et face à Khalifa Sall n’est que le coup d’accélérateur d’une séparation ralentie par un contexte politique délicat. La crise était déjà là lorsque le Premier ministre recevait les premiers missiles des proches du Président qui la bousculaient vers la sortie.

 Elle avait compris le message, sans doute, mais avait préféré la méprise et le silence, cependant, trop bavard. Son conseiller en communication expliquait son mu­tisme, dans les colonnes de L’Obser­vateur, par le fait que «le Premier ministre ne (voulait) pas faire de l’ombre à ses ministres». C’est que la stratégie du pourrissement entre­tenue par les deux camps, mais couverte d’une certaine «élégance républicaine» ne pouvait continuer. 

Le Pse
Les petites précisions rassurantes ne l’étaient en réalité que de façade. Puisque l’absence du Premier ministre au Groupe consultatif de Paris était d’autant plus flagrante qu’il était difficile de la justifier par «l’importance que le Président accordait à ce rendez-vous». Et encore, que Ami­nata Touré ne soit pas le bosse du Plan Sénégal émergent (Pse) sonnait comme un désaveu ou, du moins, comme le signe d’une confiance présidentielle qui s’érodait au fil du temps. Quoique, à l’émission Grand Jury de la Rfm, Mimi Touré était obligée de rassurer le Président et de confirmer qu’il était le seul décideur. «Il faudrait être d’une intelligence tout à fait petite, moyenne, pour s’inscrire dans un schéma autre que celui d’accompagner (le Président Macky Sall) pour qu’il soit réélu et que son ambition se matérialise : c’est mon ambition. Il est évident qu’il ne peut y avoir d’autres schémas ; ça ne correspondrait à aucune forme de raison», avait-elle précisé et rétorqué à ses détracteurs. Réduite à un «Premier ministre des conseils interministériels», Mimi Touré pouvait entrevoir sa chute du 9ème étage du Building administratif. Lorsque Macoumba Mbodj précisait que Aminata Touré «a toujours un pied à la Primature et un pied à la Présidence», c’est que cela suggérait aussi qu’elle avait un pied dedans et un autre dehors !

Le calme pré-Locales et la tempête post-Locales
Donc, c’est le calme préélectoral qui précédait inéluctablement la tempête post électorale. La confiance entre Macky et Mimi était morte. Renvoyer un Premier ministre près de cinq mois seulement après sa nomination aurait été une mauvaise image d’un Président qui s’accommode mal de ses hommes. Mais surtout à quelques encablures d’une échéance électorale, l’on aurait installé une crise qui, de toute évidence, aurait des répercussions sur le calendrier républicain. 

source:http://www.lequotidien.sn/index.php/politique/item/32851-d%C3%A9part-de-mimi-tour%C3%A9-de-la-primature--la-cadence-d%E2%80%99une-s%C3%A9paration-programm%C3%A9e

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