L’ex ministre de la jeunesse soutient dans le même sillage que le premier responsable dans cette affaire, c’est Abdoulaye Wade. Par ailleurs, il aborde la question des supposées retrouvailles de la famille libérale et celle de la cuisante défaite des «apéristes» aux dernières locales et apporte son grain de sel dans le débat sur la nouvelle orientation à donner à l’Alliance pour la République (Apr).
M. le ministre, les libéraux considèrent qu’il y a du deux poids deux mesures dans le procès de Karim Wade. Ils soutiennent que le fils de l’ancien Président est un prisonnier politique. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Personnellement, j’ai toujours considéré que le détournement de deniers publics devait être passible de la cour pénale internationale. Je l’ai théorisé avant d’arriver au pouvoir, car j’ai toujours considéré qu’il était plus grave de détourner 1 milliard, que de prendre une arme et de tirer sur tout le monde. Parce que celui qui détourne 1 milliard, prive des millions de personnes, d’écoles, d’éducation, de santé, entre autres. Dans ce cas, la reddition des comptes est une exigence de bonne gouvernance. C’est une commande publique des Sénégalais et le président de la République s’est engagé dans cette dynamique et je ne vois en quoi cela est sélectif.
Il y a des personnalités qui ont rejoint l’Apr et qui pourtant traînent des casseroles. Comment vous l’expliquez ?
Il y a des institutions qui sont mis en place et au fur et à mesure que les enquêtes avancent des gens sont ou seront convoqués et le Président a été clair : il ne protègera personne.
Pour le moment, il n’y a que Karim Wade qui est en prison et les autres vaquent à leurs occupations.
Jusqu’après 2022 d’autres continueront à répondre, il faut laisser la justice suivre son cours. Ce n’est pas le président de la République qui décide du dossier à privilégier ou pas. C’est quelque chose que je peux témoigner, puisque je suis à ses côtés et je sais comment il travaille. Le président de la République est décidé à aller au bout de la commande des Sénégalais et pour cela, il veillera à ce que la justice se fasse pour tous.
Le Président a fait récemment une sortie en disant que si ceux qui sont poursuivis avaient accepté de transiger, nous n’en serions pas là. N’est-ce pas une façon de condamner les prévus alors qu’il y a la présomption d’innocence ?
La possibilité de transiger fait partie des instruments juridiques. Au lieu d’aller en procès, les mis en cause peuvent rembourser, après avoir reconnu leur faute. Cela éviterait les longs débats et épargnerait de plonger le pays dans des questions qui, aujourd’hui, devraient être dépassées et se concentrer sur l’essentiel : la construction du pays.
A vous entendre parler, c’est comme si étiez convaincu que Karim Wade a pris l’argent de ce pays?
Personnellement, en tant que responsable
politique, j’ai toujours attiré l’attention des Sénégalais sur les conséquences graves de la gestion d’Abdoulaye Wade au pouvoir. Et de l’immixtion fracassante de son fils dans la marche de l’Etat. Ma conviction est donc que Karim Wade est coupable. Et s’il ne l’est pas, qu’il soit alors libéré. Mais, je reste persuadé que Karim Wade s’est amusé avec les ressources de l’Etat, tout comme ses amis. Et malheureusement, celui qui devrait être au devant, c’est Abdoulaye Wade, car c’est lui qui a permis tout cela. C’est lui qui a installé dans ce pays les conditions de la gabegie.
Donc vous êtes pour des poursuites contre l’ancien Président ?
Je dois dire qu’aujourd’hui, par ma posture, je n’ai pas à dire si je suis d’accord ou pas. Mais, si la justice décide qu’il doit être poursuivi, je ne vois pas pourquoi il ne le sera pas. Je ne vois pourquoi ça ne le serait pas. Ce que j’ai dit sur l’affaire Me Sèye tout le monde le connait, ce que je pense de ce qu’il a fait du pays, tout le monde le connait. Abdoulaye Wade a fait beaucoup de mal à ce pays.
La plupart des gens interpellés se défaussent sur Abdoulaye Wade qu’ils présentent comme principal «bâilleur». Est-ce que vous le considérez comme le premier responsable de cette situation?
Bien sur qu’il est le premier responsable de la situation parce que c’est lui qui gérait le pays. Et s’il avait tapé sur la table tout cela n’arriverait pas.
Mais tout cela remet sur le tapis ces fameux fonds spéciaux pour lutter contre cette gabegie ?
Ça n’a rien à voir et dans tous les pays du monde, il y a des fonds spéciaux, car la marche d’un Etat est très complexe et la préoccupation que nous devons avoir c’est que chaque ressource puisse servir à quelque chose.
Comme vous, beaucoup de Sénégalais avaient dénoncé l’immixtion des Wade dans la gestion du pouvoir. Aujourd’hui aussi, des compatriotes parlent de la forte présence des Faye-Sall au cœur du pouvoir, notamment celle de l’épouse du chef de l’Etat. Qu’en pensez-vous ?
Je suis très heureux de répondre à cette question. Parce que pour ce qui concerne la Première dame, je crois qu’on lui fait un très mauvais procès et les gens pensent qu’en s’attaquant à elle, ils pourront atteindre le président de la République. C’est totalement faux ce que l’on raconte.
Nous avons, pour la plupart, bénéficié de son apport et de son attachement à servir les Sénégalais. Par ses actions, les populations ont pu adhérer à la
politique du président de la République et par ricochet, des responsables à la base ont pu en profiter. C’est ce que Mbagnick Ndiaye a voulu signifier et magnifier. Peut-être qu’il y a eu une erreur de communication. Mais, il faut rester dans l’esprit de ce qu’il a voulu dire et qu’on arrête de faire ce procès ignoble à la Première dame.
Une «militante» qui met sa fondation - censée servir tout le monde - au service de son parti. La démarche n’est-elle pas à la fois contradictoire et partisane ?
La fondation est au service des Sénégalais. J’ai toujours dit que les militants ou responsables de l’Apr ne sont pas le Sénégal, mais ils font partie du Sénégal. Quand la Première dame agit dans une localité, forcement le responsable locale de l’Apr doit en bénéficier et c’est normal. Elle n’agit pas pour les responsables de l’Apr, mais plutôt pour les Sénégalais. Il faut que les amalgames cessent, il faut que les gens arrêtent de pensez qu’en s’attaquant à la Première dame, ils peuvent atteindre le président de la République, ça ne marchera pas.
Lors des locales du 29 juin 2014, le Président Macky Sall avait pris la décision de sanctionner tous les perdants de l’Alliance pour la République (Apr), pensez-vous que c’était la bonne décision ?
Le président de la République, Macky Sall a été mal compris par les gens sur ce qu’il a voulu faire ou ce qu’il a voulu dire. La sanction, c’était plus pour lui l’occasion de créer de l’émulation et de la compétitivité autour des différents leaders de l’Apr, mais aussi une exhortation à l’unité.
Il voulait faire comprendre aux uns et aux autres qu’avec nos comportements fractionnistes et nos divisions, nous pourrions courir le risque de perdre dans certaines localités. C’était peut-être pour créer les conditions de retour à la raison de certains et comprendre que c’était de l’émulation, mais aussi une exhortation à être ensemble.
Ce qui s’était passé après les élections, c’était un repositionnement du leadership de l’Apr, un changement de direction à donner au nouveau Premier ministre Mahammed Dionne. Et très sérieusement, je n’ai pas pris mon départ du gouvernement comme une sanction, mais plutôt comme une redéfinition de ma mission. Donc, on est à l’écoute d’autres missions.
L’ex premier ministre, Mimi Touré estime qu’il faut aujourd’hui donner une nouvelle orientation à l’Apr. Quel est votre point de vue sur cette question ?
L’orientation n’a pas changé. La dynamique et la vision du président de la République ont été de construire de larges consensus autour du pays et des questions interpellant les Sénégalais. J’en veux pour preuve, en arrivant au pouvoir, il y avait une large coalition de partis politiques autour de lui et dans son premier gouvernement. Je me rappelle que les ministres de l’Apr étaient ultra minoritaires. A l’Assemblée nationale, les députés Apr ne constituent pas la majorité. C’est donc la volonté d’un homme qui a très tôt compris que pour construire ce pays, il faut aller au-delà des contingences partisanes et de l’égoïsme partisan.
Le Président Macky avait-il le choix ?
Pensez-vous que quelque chose pouvait empêcher l’élection du Président Macky Sall ? Rien ne pouvait l’empêcher et en sortant 2ème au premier tour, il était clair que dans le débat qui avait agité l’opposition en ce moment, il fallait régler la question du leadership.
Quels types de rapports l’Apr doit aujourd’hui avoir avec les alliés de Macky 2012 et Bennoo Bokk Yakaar ?
Nous sommes 14 millions de Sénégalais et chacun peut prétendre à exercer des responsabilités. Mais il est clair que ce serait une utopie de penser que tout le monde peut participer à tous les niveaux à l’exercice du pouvoir.
Maintenant, c’est vrai qu’il y avait un déficit de communication avec les alliés de Macky 2012 et de Benno Bokk Yakar, mais le Président en a pris conscience. C’est pourquoi, il a repris l’initiative du débat
politique d’abord en les invitant à la table pour faire le point sur l’état de la coalition ; échanger sur les actions qui sont en train d’être menées au sein du gouvernement et sur les grands chantiers que lui-même a engagés dans le cadre du PSE.
Et aujourd’hui, nous sommes en train de construire avec eux ce qui sera notre démarche en vue de l’élection présidentielle de 2017. A ce niveau, nous sommes des hommes politiques et chacun à le droit de s’exprimer de manière démocratique et d’avoir des prétentions.
Est-ce que ce n’est pas le moment pour ces alliés de se déterminer par rapport à 2017 ?
2017 n’est pas encore là. Ce qui est important aujourd’hui, c’est de suivre le canevas qui a été tracé, des échanges autour des grands principes, la structuration de la coalition etc. Maintenant, au sortir des séminaires que nous sommes en train d’organiser, nous aurons une ligne directrice pour 2017.
Est-ce pertinent de continuer à entretenir des rapports avec deux camps qui se regardent en chiens de faïence, en l’occurrence Macky 2012 et Benno Bokk Yakaar ?
Forcement. Aujourd’hui l’espace des gens qui souhaitent accompagner le président de la République va s’élargir et cela n’empêche pas Macky 2012 de continuer à fonctionner en tant que premier groupe de partis à avoir accompagné le président de la République dès le premier tour.
Tout comme l’Apr va continuer à exister en tant que parti
politique. Mais, il clair que l’alliance va être élargie, le dispositif organisationnel va davantage se construire. Et il s’agira de ratisser au-delà de Benno Book Yakar. Il y a des partis ou mouvements qui ne sont ni de Macky 2012 ni de Benno Book Yakaar qui viennent nous rejoindre. Et tout cela va être une dynamique nouvelle. L’appellation de ce vaste rassemblement importe peu, le plus important c’est de faire en sorte que ceux qui sont dans Macky 2012 jouent leur rôle d’avant-garde ; que Benno Bokk Yakaar puisse être un cadre structurel, organisationnel prenant en charge les préoccupations du président de la République dans la mise en œuvre de ses projets.
Des «apéristes» se mettent à attaquer les alliés et en l’occurrence le parti socialiste. Est-ce qu’ils ne sont pas en train de créer les conditions de rupture ?
Le débat ne doit pas se situer à ce niveau. Il faut savoir respecter la marche des partis et les fonctionnements de différentes structures qui se retrouvent autour de Benno Book Yakar. Aujourd’hui, ce qui est important, c’est le respect que nous leur devons. Nous n’avons pas à dire à qui que ce soit de se déterminer. Moustapha Niass l’a fait, il en a le droit, mais il n’était pas obligé de le faire. Le président de la République n’a exigé de personne de se déterminer. Ce qui est important, c’est le respect que nous devons leur accorder et surtout créer les conditions qu’ils se retrouvent dans les combats que nous menons pour un Sénégal émergent aux côtes du président de la République.
D’aucuns parlent de dualité Macky Sall-Khalifa Sall, en perspective de la présidentielle de 2017. Vous y croyez ?
Le Président l’a rappelé : il ne saurait avoir d’antagonisme entre les deux hommes. Ce n’est pas possible. Ils sont partenaires dans le cadre de la coalition et dans la prise en charge des préoccupations des populations. Et je sais que
Khalifa Sall a assez d’intelligence pour ne pas tomber dans les pièges de ceux qui veulent l’ériger en adversaire du Président Macky Sall. Ils ne sont pas adversaires, ils sont partenaires. Macky Sall bénéficient de la confiance de tous les Sénégalais. Khalifa Sall est le maire de Dakar. Forcement, il y aura des convergences sur la scène politique. Maintenait, il y’a des questions sur lesquelles, ils peuvent ne pas être d’accord. Chacun à sa vision et ses méthodes. Mais, il n’y a pas d’antagonisme et il n’y en aura pas, encore moins de rivalité et dualité entre
Khalifa Sall et le Président Macky Sall.
L’on reproche à votre parti sa boulimie lors de la constitution des listes pour les dernières locales du 29 juin. Une attitude qui aurait amené le maire sortant de Dakar à former sa propre coalition qui a battu le parti présidentiel et ses alliés. L’Apr ne devrait-elle pas s’en prendre à elle-même ?
L’on ne peut pas parler de boulimie.
Khalifa Sall était un maire sortant et le président de la République a toujours appelé nos camarades à travailler en parfaite collaboration avec tous les partis de la coalition pour construire des listes uniques et victorieuses de manière à prendre en charge les préoccupations des citoyens en vue d’une large victoire aux élections locales.
Maintenant, forcement il y a des camarades qui avaient de l’ambition et qui voudraient prendre la place de
Khalifa Sall. Et c’est normal. Et lui-même l’a compris. Pour le reste, ça n’empêche pas le parti socialiste et l’Apr d’être des partenaires. Ils sont allés en compétition. Il a gagné et on l’a félicité.
Vous avez vendu aux Sénégalais le programme Yonou Yokouté et aujourd’hui Macky Sall a embrassé le Pse. N’est-ce pas un tâtonnement qui ne dit pas son nom ?
Ah non ! Vous vous êtes trompés lourdement. Yonou Yokouté est la vision du président de la République pour la construction d’un Sénégal meilleur. Arrivés au pouvoir, nous avons trouvé d’autres dispositifs, d’autres projets et des programmes qui étaient mis en place avec les partenaires, notamment le document de la stratégique de réduction de la pauvreté (Dsrp).
Vous le saviez, non ?
Oui, l’on peut bel et bien avoir une vision ou un projet qui vous porte au pouvoir, mais arrivé à cette station, la réalité vous contraint de faire la conjonction de différents projets et programmes. Le Pse n’est pas contradictoire au Yonou Yokouté. Au contraire, il va au-delà et c’est cela l’intelligence
politique du président de la République. Mais, sur la question de la priorité donnée aux jeunes et aux femmes, au monde rurale, sur la question de la reforme des institutions, de la mise en place des conditions d’une bonne gouvernance, mais rien a changé. Et c’était ça l’essence du Yonou Yokouté. Donc, nous sommes dans la mise en œuvre du Yonou Yokouté et aujourd’hui le Pse est l’instrument de cette vision du président de la République.
Quels commentaires sur les supposées retrouvailles entre Abdoulaye Wade et le Président Macky Sall ?
Des gens parlent de retrouvailles de la famille libérale mais, l’Apr et le Parti démocratique sénégalais (Pds) n’appartiennent et n’ont jamais appartenu à la même famille. Le Pds est l’incarnation d’une personne : Abdoulaye Wade. L’Apr est la convergence d’hommes et de femmes, de jeunes et de vieux, de simples citoyens. C’est la convergence de points de vue de gens qui ont rejoint un homme dans son combat pour la République, qui ont adhéré et ont fait le choix de l’accompagner dans la conquête du pouvoir. Ce qui est important comme le rappelle souvent Macky Sall, il n’a jamais envoyé qui que ce soit pour rencontrer l’ancien Président Abdoulaye Wade. Maintenant, s’il y a des responsables ou des militants de notre parti qui ont la nostalgie d’Abdoulaye Wade et qui vont le voir pour échanger avec lui, c’est leur droit. Mais, ça ne peut en rien annoncer de quelconques retrouvailles car nous n’avons jamais été ensemble. Il faut tourner la page Abdoulaye Wade. Il appartient au passé et à l’histoire. Le Président Sall est résolument tourné vers la construction du bien-être des Sénégalais à travers le Pse. Maintenant, dans la grande construction de ce grand mouvement, cette grande alliance qui doit accompagner la mise en œuvre de la construction de notre pays, il peut y avoir des responsables qui quittent d’autres partis comme AJ, le Pds ou d’autres formations pour rejoindre notre parti, ça on peut l’accepter et le comprendre.
Pourtant lors de la prière de la Tabaski, le Premier ministre Mahammed Dionne a délivré un message à la presse disant que Macky Sall a présenté ses vœux à Abdoulaye Wade. Ce geste est-il anodin ?
Quel problème y-a-t-il à ce que Macky Sall présente ses vœux à Abdoulaye Wade? Ça montre juste la grandeur d’âme de Macky Sall, son respect envers les hommes, ça n’a rien à voir avec la
politique. Vous le voyez tous les jours aller vers les citoyens, présenter des condoléances, parler à des alliés et des adversaires. Mais, la construction du Sénégal, dans la posture qu’il occupe, il est le Président de tous les Sénégalais et il n’a pas à avoir d’ennemis à ce niveau là. Il faut que les gens comprennent que le fait de transmettre ses civilités à Abdoulaye Wade, n’a rien à voir avec des retrouvailles.
A vous entendre parler on a comme l’impression que tout va très bien sous l’ère Macky Sall. Que faites-vous alors des critiques qui dénoncent l’immobilisme de votre régime ?
On n’a jamais dit que tout allait très bien. La construction du Sénégal ira au-delà du Président Macky Sall. Ce pays a été géré de façon catastrophique depuis bien longtemps et le gouffre est énorme. Les disparités, les inégalités et les difficultés sont là. Le Président Sall s’est engagé dans une dynamique de reprise en main du pays, mais surtout dans la mise en œuvre de projets et de programmes structurants. Il n’a jamais dit que tout allait être réglé en un seul jour, bien que nous comprenions aussi, l’impatience des Sénégalais qui ont beaucoup souffert.
Mais, il ne faudrait pas que l’impatience ou les résistances des uns et des autres par rapport au changement ou rupture nous découragent ou nous fassent peur. C’étaient des choses à appréhender et auxquelles on s’attendait. Le Président Sall en homme d’expérience et de pouvoir comprend que des difficultés persistent. C’est tout à fait normal. Ce qui est important, c’est l’état dans lequel il va laisser le pays au soir de son départ. En 2012 quand on arrivait le déficit budgétaire était de 8,2% et on s’est battu pour le ramener à 4,9%. Le Sénégal était un pays extrêmement endetté, les ressources ont été littéralement dilapidées. Aujourd’hui, nous sommes dans la construction de nouvelles dynamiques, en faisant en sorte qu’il y ait beaucoup plus de transferts de ressources vers les couches défavorisées, que les Sénégalais puissent être mieux accompagnés etc. Peut-être que notre génération n’en tirera pas profit, mais quand on gère un Etat, on le fait pour les générations futures. Et ça, le président de la République le comprend et le plus important aujourd’hui, c’est que les uns et les autres le comprennent aussi. Mais, il faut reconnaitre que le Sénégal a fait d’énorme bond. Et c’est ce qui nous vaut la confiance de la communauté internationale, le respect et l’attention accordée au Président Sall. Cependant, il faut continuer ce combat car il est permanent. Des habitudes qui étaient là persistent, des résistances s’organisent, il y a des lobbies qui ne veulent pas perdre leurs privilèges, mais ça c’est un combat de tout le monde.
SOURCE: http://www.sudonline.sn/karim-wade-est-coupable_a_21267.html