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Sam, Nov

Sénégal - La défense après sa décision de se pourvoir en cassation : La Crei a été le «bras armé» du pouvoir exécutif

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CREIEn réaction à la condamnation de 6 ans de prison ferme assortie d’une amende de 138 milliards de francs Cfa infligée à Karim Wade, les avocats de ce dernier compte saisir la Cour suprême pour se pourvoir en cassation. Face à la presse hier, ils ont tiré à boulets rouges sur la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).

Visages fermés. Mines sereines. Au moment de faire face à la presse hier, quelques minutes après le verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), les avocats de Karim Wade s’efforcent de laisser transparaître un quel­con­que sentiment dépressif. D’em­blée, Me Ciré Clédor Ly relaie le comportement de Karim Wade au terme du procès. D’une voix gonflée d’amertume, il relaie : «Nous venons de la prison. Je vous apprends qu’il a accueilli cela avec beaucoup de sérénité, beaucoup de calme et sans surprise.» Loin d’être ébranlés par les six ans de prison ferme et les 138 milliards d’amende infligés à leur client, les robes noires comptent saisir la Cour suprême pour se pourvoir en cassation. «Il ne faudrait pas que le procès le plus important de l’histoire du Sénégal ne puisse pas être repris. Nous allons, dès cet après-midi (Ndlr : hier), saisir la Cour suprême», décrète Me Seydou Daigne. 

Pour les conseils de Karim Wade, la lutte va aujourd’hui se poursuivre à l’échelle internationale. «Sur le plan international, nous avons des voix de recours qui ne sont pas encore épuisées. Nous attendons des décisions des organismes internationaux ou des juridictions internationales. Nous avons aussi des recours que nous allons former immédiatement dès que nous sortirons d’ici sur le plan international», informe Me Ly. Qui précise que Karim Wade et ses avocats «sont toujours sur le pied de guerre pour faire respecter de la justice». «La procédure commence aujourd’hui. Nous allons faire en sorte que force reste à la loi», tempête Me Demba Ciré Bathily, qui estime que le Peuple sénégalais reste le «grand perdant» de ce procès de la «honte».

«Le Sénégal a démontré au monde qu’il vit un recul démocratique»
Comme une catharsis, les avocats font le procès de la Crei. Me Ly mène la danse : «Tout le monde a la conviction que c’est une juridiction politique qui poursuit des infractions de nature politique avec un objectif à atteindre, avec une condamnation que nous vous avions déjà annoncée.» Pour lui, la condamnation de Karim Wade est l’épilogue d’une «comédie judicaire qui avait commencé avec 4 000 milliards pour dégringoler jus­qu’à 117 milliards au moment du jugement avant d’accoucher d’une misérable som­me de 5 milliards». En somme, il en déduit que la Crei a été le «bras armé» du pouvoir exécutif et vient d’accomplir sa mission. 
Venu directement de la prison, Me Madické Niang est au bord des larmes. Le phrasé amer, il a le cœur meurtri : «Cette décision de la Crei vient de fouler au pied les règles fondamentales du droit et de la justice. Le Sénégal aura démontré au monde entier qu’il vit un recul démocratique énorme.»

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source: http://www.lequotidien.sn/new/index.php/component/k2/la-defense-apres-sa-decision-de-se-pourvoir-en-cassation-la-crei-a-ete-le-bras-arme-du-pouvoir-executif