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Jeu, Nov

Feux de brousse ravageurs, coupes abusives du bois, surexploitation du charbon de bois,… : La forêt se meurt à Tambacounda

SANTÉ & ENVIRONNEMENT
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Tambacounda

A Tambacounda, Est du Sénégal, la forêt, jadis reluisante et très peuplée d’espèces animales comme végétales, est aujourd’hui plus que jamais menacée. La faune et la flore menacent de disparaître. La cause ? Les feux de brousse détruisent le tapis herbacé, tuent les arbres et déciment la faune. Les activités d’exploitation du charbon de bois ne sont pas aussi en reste, la coupe abusive et à outrance des arbres pour des raisons d’habitat et de confort n’est pas à occulter. Bref, la forêt agonise, et si l’on y prend garde, elle risque de disparaître à jamais.

La forêt de Tamba souffre. Et de la pire des souffrances d’ailleurs, du fait de l’action de l’homme, pourtant principal bénéficiaire des ressources forestières. Faisant partie des derniers bastions forestiers du Sénégal, Tamba a aujourd’hui une forêt qui n’est plus digne de ce nom. Elle est menacée pour ne pas dire qu’elle agonise. Sa faune a disparu, sa flore en déliquescence, entre autres maux dont elle souffre. D’où la nécessaire et urgente implication de tout le monde (agents des Eaux et forêts, populations, collectivités locales, etc.), clame le lieutenant Babacar Dème, chef de la division protection forestière au niveau de l’Inspection régionale des eaux et forêts (Iref) de Tamba, pour la sauver. C’est en marge d’une rencontre de sensibilisation des élus locaux, organisée par le bureau de sensibilisation et d’information de la direction des Eaux et forêts que se prononçait le lieutenant Dème. 
A l’en croire, l’objectif de la mission est de sensibiliser les élus et les populations à lutter contre les feux de brousse qui ravagent la végétation.  Le lieutenant dira que la sensibilisation doit être le maître mot. «Il faut encore et toujours sensibiliser, avant toute tentative de répression», soutient-il. Car les feux de brousse constituent un fléau régional, se désole l’officier des Eaux et forêts.  Raison pour laquelle, argue-t-il, la situation de la forêt est très alarmante. Les feux de brousse ont tout ravagé et détruit tout le tapis herbacé, déplore-t-il. 

Près de 25 000 ha  brûlés par les feux de brousse en 2012/2013
Les feux de brousse constituent un véritable danger pour le tapis herbacé. Ils ont fini de détruire la forêt et anéanti ses différentes ressources, confie Dème. C’est d’ailleurs ce qui a fait que la situation de la forêt reste très alarmante et même inquiétante. Tout le tapis herbacé est emporté par les flammes qui ne laissent rien sur leur passage. Rien que pour la saison 2012/2013, ce sont quelque 23 500 ha de la surface régionale de la forêt qui ont été détruits par les feux de brousse. Et même si la surface brûlée a connu une légère baisse, comparativement à la campagne précédente, car ayant été de 25 000 ha (en 2011/2012), une explosion des feux de brousse a tout de même été notée, fulmine M. Dème avec plus de 250 cas recensés contre 176 pour la campagne précédente. 
Mais cette baisse de la surface brûlée s’explique par le fait que les populations interviennent surtout quand les feux menacent les concessions, ce qui a impacté sur la baisse de la surface brûlée. N’empêche, pour ce qui est des causes, elles continuent de grimper. C’est pourquoi, lance le lieutenant Dème, il va falloir aujourd’hui que les populations s’impliquent davantage dans la lutte en faisant de sorte que les causes soient réduites et même éliminées. 
Les élus locaux présents à la rencontre ont tous avancé que les récolteurs de miel, les chasseurs, les éleveurs et autres chauffeurs qui jettent les mégots de cigarette dans la nature constituent les principales causes des feux de brousse. Et raison de plus de continuer à mettre l’accent sur la sensibilisation des populations, pour une meilleure sauvegarde des ressources forestières.

Une surexploitation du bois
A Tamba, les populations vivent du bois, a soutenu l’officier des Eaux et forêts. Son exploitation constitue la principale ressource des populations, poursuit le lieutenant Babacar Dème. Et une étude faite déjà en 2011 révélait  que 1 334 menuisiers étaient recensés dans la région. «Figurez-vous que chacun d’entre eux confectionne un seul lit par mois, et voyez ce que cela va donner en volume de bois», regrette le protecteur de la nature. 
En plus, plus d’une trentaine de scieries y sont établies, sciant chacune en moyenne entre 10 et 15 troncs d’arbre par jour. «Faites le calcul, suggéra le protecteur de l’environnement, vous vous retrouverez avec un chiffre inquiétant», se désole-t-il. Et l’on sait qu’un arbre, pour atteindre la maturité, a besoin de 20 voire 30 années. Se lever un jour pour en abattre une dizaine ou même une centaine relève de la méchanceté et de l’ignorance, rouspète Dème.

Plus du 1/3 du quota national de charbon exploité à Tamba
En plus du bois, il y a aussi le phénomène du charbon de bois qui aussi constitue une véritable source de déboisement et de dégradation de la forêt. Le quota alloué à la région fait plus du tiers du quota national. Selon Dème, la région fournit les 300 000 quintaux sur les 700 000 autorisés dans tout le pays. Cela veut dire que la forêt est surexploitée, combinés à cela, les coupes abusives de bois et les effets des feux de brousse. «C’est pourquoi je l’ai dit aux élus locaux, il faut qu’ils repensent la chose et prennent en charge la question, car c’est une compétence transférée». «Aujourd’hui, la forêt a besoin de leur implication et de leur accompagnement. Ils sont les plus grands bénéficiaires de ses retombées. Elles (les collectivités locales) bénéficient de 70% des recettes tirées de la forêt. Et quand on sait que pour cette campagne, les services des Eaux et forêts ont fait entrer près de 2 milliards dans les caisses du Trésor public (1,5 milliard pour être juste)», martèle l’officier en charge de la protection de l’environnement. «Voyez maintenant la part des collectivités dans cette manne financière», elles devaient normalement être en mesure d’accompagner et de protéger la forêt dont la gestion leur est transférée. «En retournant seulement 5% de la somme récoltée par chaque collectivité à l’environnement, il n’en sortirait que ragaillardi et reverdi», conclut Dème, visiblement courroucé par la situation forestière de la région.

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Correspondant

source :http://www.lequotidien.sn/index.php/societe/item/30431-feux-de-brousse-ravageurs-coupes-abusives-du-bois-surexploitation-du-charbon-de-bois--la-for%C3%AAt-se-meurt-%C3%A0-tambacounda