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« Calots bleus » hier, « Marron de feu » aujourd’hui, des milices privées sont créées dans le souci, soi-disant, pour assurer la sécurité d’hommes politiques.
Il s’agit d’adouber les forces de défense et de sécurité en recrutant à moindre frais de gros bras pour, soi-disant, assurer une forme de sécurité privée par des non-professionnels faits de lutteurs désœuvrés et de sportifs en mal de succès.
La réalité est qu’il faut avoir des biceps, qu’importe le reste.
D’ailleurs, cette création dans laquelle excellent les partis au pouvoir, n’est pas leur apanage. Sans doute, dans d’autres partis politiques, de l’opposition également, une sécurité privée existe, une protection de proximité qui peut être élargie en fonction des moments sans que cela ne s’apparente à une milice.
Pis, ce n’est pas seulement dans les cercles politiques que le phénomène s’observe. Dans le milieu religieux, notamment islamique et confrérique, cette tendance a été parfois notée, surtout s’agissant de marabouts de moindre calibre que les califes généraux qui tiennent, là, à étaler leur singularité. On a vu, il y a de cela quelques années, l’État interdire à une de ces milices le port de tenues.
Comme quoi, le phénomène existe. Une idée d’Abdoulaye Wade qui, depuis, a casé la plupart de calots bleus à Malika, dans des cités modestes, en banlieue de Dakar, surtout pour service rendu.
Aujourd’hui, l’Alliance pour la République (Apr) s’inscrit dans cette même dynamique. Le Ministre Mame Mbaye Niang l’a déclaré publiquement et par voie de presse. A savoir qu’ils ont recruté de gros bras pour faire face à l’opposition qui, elle aussi, semblait s’inscrire dans la dynamique de résistance populaire ou de révolte tout court après que plusieurs de ses ténors aient été empêchés de participer à la présidentielle du fait du parrainage.
Le Ministre Pape Gorgui Ndong se targue même d’être à l’origine de la mise en place de ces marrons de feu.
En tout état de cause, au Sénégal, il s’agit de jouer à créer la peur dans le camp adverse, mais aussi à dissuader l’adversaire, à s’en prendre à soi.
Un équilibre de la terreur dont l’objectif n’est pas forcément de faire mal. Mais, ce n’est pas pour autant une raison pour laisser prospérer des milices privées du fait du danger qui s’attache à leur existence.
En effet, pour assurer la sécurité des citoyens, les pouvoirs de police appartiennent à des corps spécifiques que sont la Gendarmerie et la Police avec, actuellement, l’appui de l’Agence de la sécurité de proximité (Asp).
Ces corps détiennent leur légitimité de l’État qui a le pouvoir public de coercition et qui en est le seul détenteur.
En conséquence, toute constitution de milices privées est illégale et constitue un fait grave attentatoire à la sécurité publique.
Que cet acte soit le fait de régimes en place ne saurait le légitimer. On n’a jamais vu les Présidents Diouf ou Senghor avec des milices privées. Parce qu’ils étaient des hommes d’État.
On a vu le phénomène en Afrique, Willie Mandala avec sa milice, Charles Blé Goudé en Côte d’Ivoire, pour ne citer que ces exemples. Avec un seul dénominateur commun, la volonté de saper l’unité et la sécurité publique en transférant le pouvoir légitime de coercition à des entités privées. C’est une façon de créer un État dans l’État. Et en conséquence, c’est inacceptable.
C’est pourquoi toutes les milices privées doivent être détruites. Quelles soient d’obédience religieuse ou politique.
L’État peut et doit assurer la sécurité des personnalités politiques, notamment des candidats admis par le Conseil constitutionnel. C’est son pouvoir régalien. Il ne doit en aucune manière le déléguer.
Assane Samb
source: http://www.rewmi.com/tensions-politiques-securite-publique-menacee-milices-privees.html