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DERNIEREMINUTE.SN – Le trafic des jeunes filles mineures en direction des sites d’orpaillage est devenu de nos jours, une juteuse affaire. Dans ces lieux, les filles souvent mineures, sont soumises à la prostitution forcée. C’est avec beaucoup de courage que Damilola, une jeune fille nigériane de 17 ans, a faillit verser dans cette pratique malsaine si elle n’avait pas décidé de dénoncer sa supposée patronne. Elle nous raconte son calvaire à travers ce récit émouvant. Elle a été trompée par des proxénètes véreux.
« J’étais allée rendre visite à une de mes sœurs établie dans une autre ville du Nigéria. Un jour, une amie m’a invitée chez elle. De là j’ai fait un tour dans le marché. C’est sur le chemin du retour que j’ai rencontré un homme qui m’a demandée si je pouvais accepter de partir avec lui travailler dans une société de fabrication de bracelets en or au Sénégal. J’ai sauté de joie quand il m’a fait cette proposition. Par la suite l’homme m’a conduit chez son ami un certain Henry. Ce dernier m’a demandé si j’étais vraiment intéressée par cette proposition, d’aller travailler pour une femme qui possédait une compagnie fabriquant des bracelets en or au Sénégal. J’ai répondu par l’affirmative en lui demandant d’attendre que j’aille chercher mes vêtements à la maison. Mais Henry m’a promis qu’une fois au Sénégal, il m’achèterait d’autres habits. L’homme qui m’avait conduit jusque là, s’est aussitôt fondu dans la nature. Quelques temps après, je l’ai vu revenir avec une autre fille. J’ai pris le temps de demander à cette fille si elle connaissait bien cette dame propriétaire de la société. Elle m’a dit qu’elle le connaissait bien. Cela m’a réconforté davantage. Henry et son ami nous ont conduites dans un endroit que je n’arrive pas à me remémorer puis, ils nous ont demandé de jurer. Nous avons juré de faire correctement le travail qui nous sera confié une fois au Sénégal. Nous étions deux filles à faire le voyage pour le Sénégal en compagnie de Henry. Au Bénin, nous avions passé la nuit dans un hôtel, Henry a voulu coucher avec nous. Nous avons refusé d’obtempérer. Arrivés au Togo, Henry m’a acheté une tenue et nous a conduites jusqu’ au Mali où nous avions pris connaissance avec Gloria qui devrait nous conduire à destination ».
Du jour au lendemain, Damilola commença à comprendre qu’elle avait mal agi en acceptant cette proposition qui était bien loin de la réalité.
Tu dois te prostituer pour me restituer mon argent…
« Une fois à Sambaranbougou (au Sénégal), j’ai été surprise quand j’ai vu les lieux et aussitôt, je me suis rendue compte qu’on nous avait trahies. En compagnie de Gloria, nous sommes allées dans un poste de santé. Elle nous a demandé de nous faire consulter par le médecin qui, par la suite, nous a remis des carnets. Je ne savais pas quoi faire avec ces carnets. Mais, une autre personne m’a fait comprendre que ces carnets n’étaient livrés qu’aux prostituées. La nuit venue, Gloria m’a demandé d’aller me prostituer, j’ai aussitôt refusé. Elle m’a fait savoir que je devrais me prostituer pour lui rembourser tout l’argent qu’elle a dépensé pour que je sois là .Que je ne serai libre que lorsque j’aurai fini de lui verser un montant 1 500 000 FCFA. C’est à partir de ce moment que j’obtiendrai ma liberté ».
Le premier jour, Damilola refusa de coucher avec le premier client mais pas pour longtemps. Ce dernier usera de tous les astuces pour la découvrir.
Au premier client, elle cède
« Lorsque Gloria m’a demandé d’aller travailler, mon premier client qui s’était présenté, fut un jeune homme. Le premier jour, ce dernier a proposé une somme de 15 000 FCFA mais j’ai refusé de m’offrir à lui. Le lendemain, il m’a offert 10 000 FCFA et s’est montré très attentif et sensible à ma situation. Cette fois-ci j’ai accepté de coucher avec lui. Cela ne s’est pas bien passé car j’ai souffert pendant tout le reste de la nuit. Bien qu’il ait mis un préservatif au moment de nos rapports intimes, le lendemain je suis retournée au poste de santé pour me faire consulter à nouveau. J’ai pleuré pour tout le reste de la journée. » .
Touchée au plus profond d’elle-même, Damilola veut se battre pour ne point devenir une fille-jouet, une machine à satisfaire la libido des hommes.
« C’est par la suite qu’une dame m’a offert une somme de 4000 FCFA, alors j’ai acheté un billet pour venir dénoncer ma patronne Gloria à la gendarmerie de Kédougou ».
Le commandant de la brigade de la gendarmerie de Kédougou a aussitôt déployé quelques uns de ses hommes .Accompagnés de la victime, ils sont retournés à Sambaranbougou pour cueillir Gloria qui a aussitôt été déférée.
Elle devient pensionnaire du centre d’accueil de l’ong la lumière
La bande de proxénètes avait pris le soin de majorer l’âge réel de Damilola pour lui permettre de se prostituer. Son courage et la sauvegarde de sa dignité lui ont permis d’échapper à ce trafic. La jeune fille qui n’a que 17 ans en réalité a été mise à la disposition du centre d’accueil de l’ong la lumière en attendant le procès.
« Mon combat, je le poursuivrai jus qu’à l’épuisement de mes forces car je ne peux plus supporter que des jeunes filles nigérianes puissent continuer à être trompées de cette manière. Dans ce centre d’accueil, je suis bien traitée, aussi bien que les enfants sénégalais. Je me sens très bien, mais je souhaiterai vite retourner auprès de mes parents au Nigeria ».
L’opinion publique doit s’impliquer davantage dans cette lutte contre le trafic des enfants qui constitue une entorse aux droits humains.
(Reportage). Adama Diaby/Kédougou.xibaaru.com