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Un terrain de 68 800 mètres carrés appartenant à l’Asecna, situé aux Almadies, est la pomme de discorde entre le ministre des Transports aériens et l’Asecna. Alors que la moitié en est déjà occupée par Serigne Mansour Sy.
C’est une vieille histoire remise au goût du jour par le ministre Karim Wade, qui a jeté un drôle de charivari sur le terrain de 68 800 mètres carrés de l’Asecna et mis ses cadres dans tous leurs états. Après une première sollicitation pour lui céder le terrain qui abrite son siège au centre-ville de Dakar, rejetée par le Dg de l’Asecna, Amadou Ousmane Guitèye, le «fils de…» Me Wade a remis ça.
En demandant à l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar de lui céder son terrain situé aux Almadies de Dakar, entre le «Dioulikaye» de la communauté layène et la cité des Almadies de Dakar. Pourquoi ? «Le ministre des Transports n’a pas motivé sa demande», informe-t-on du côté de l’Asecna. Autre problème dans cet imbroglio foncier, une partie du terrain réclamé par Karim Wade appartiendrait au Khalife général des Tidianes, Serigne Mansour Sy. Pis, le Président Wade, lors de sa visite de la zone maritime protégée en compagnie de l’architecte Pierre Goudiaby «Atepa», avait ordonné qu’on laisse intact le terrain. De quoi faire dire à ceux qui suivent de près ce conflit foncier que «Me Wade» avait des vues sur le terrain.
Il y a quinze jours, le ministre des Transports aériens a appelé le Directeur général de l’Asecna pour lui faire part de son désir de prendre ce terrain appartenant à l’Agence africaine, à qui il compte affecter un autre terrain. Ce que M. Guitèye refusa de faire. Décidé à aller jusqu’au bout de sa volonté, Karim Wade le convoque dans son bureau. Même son de cloche chez le Malien : un refus poli, mais ferme. «A son retour de son entrevue avec le ministre, le directeur a informé les hauts responsables de la volonté de Karim Wade, explique-t-on à l’Asecna. Et depuis, tout le personnel est sur le pied de guerre.»
C’est le 29 mars 1974 que Jean De Lipkowski, secrétaire d’Etat du ministre des Affaires étrangères de la France, a signé avec Assane Seck, alors ministre des Affaires étrangères, un transfert du terrain à l’Etat du Sénégal, qui à son tour, l’a transféré à l’Asecna comme convenu par une convention signée par le Sénégal. Mais avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, le terrain n’abrite plus du matériel aéronautique. Et les cadres de l’Asecna regroupés au sein de la coopérative d’habitat, «Mamelles aviation», avaient même demandé à la direction de leur octroyer ce terrain pour y construire des villas. Mais la direction avait refusé, sous prétexte qu’elle voulait plutôt y construire des bureaux.
Alors que la commission de service, composée de représentants de la haute autorité de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar, de l’Anacs, du ministère de l’Economie et des Finances et de l’Asecna, chargée de lever les servitudes sur ces terres ne s’est pas réunie, une partie du terrain est utilisée par Serigne Mansour Sy, khalife général des Tidianes depuis plus de 10 ans. Le marabout avait même commencé à y bâtir une mosquée dont la construction a été bloquée. Pourtant, renseigne-t-on : «Le Khalif général des Tidianes dispose de papiers en règle.» La volonté de Karim Wade de récupérer le terrain vient davantage compliquer un dossier foncier qui avait déjà tout d’un embrouillamini.
LATIR MANE
SOURCE: L'OBSERVATEUR
