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L’arrêt des travaux de déminage en Casamance, constaté depuis la prise d’otages des préposés à cette tâche, indispose les populations. Alors que César Atoute Badiate, chef d’une aile combattante du Mfdc, lie le traitement de cette question à la conclusion d’une paix définitive dans cette région méridionale du Sénégal. Cette option n’enchante guère le nouveau directeur du Centre national d’action anti-mines du Sénégal (Cnams) pressé de retrouver le terrain.
«Le déminage humanitaire s’impose aujourd’hui plus que jamais. Il n’a ni une coloration militaire, ni une coloration de quelque faction que ce soit». C’est le cri du cœur du nouveau directeur du Centre national d’action anti-mines de Ziguinchor.
Las de constater l’arrêt de cette activité humanitaire constaté depuis la prise d’otages (le 3 mai à Kailou), Barkham Thiam rappelle qu’il s’agit d’une urgente question humanitaire à satisfaire. Il étalait ses inquiétudes lors d’une rencontre avec l’Association des victimes de mines stupéfaite par la situation actuelle prévalant dans le Sud. «Il s’agit du bien-être des populations, de leur liberté de mouvement, de déplacement des personnes et des biens. Cette hantise qui habite les populations des villages, des communautés doit être levée», demande-t-il.
Dans le Sud, l’arrêt des travaux de déminage est une question de sécurité. «L’élève qui va en classe doit vaquer tranquillement à ses études sans risque d’accident. En allant aux champs le matin ou à l’église, le père de famille doit faire chemin sereinement sans perdre un membre de son corps», dit Barkham Thiam. «C’est cela la vocation du Centre national d’action anti-mines, un organisme civil qui n’a aucune connotation, ni de penchant et qui travaille surtout exclusivement pour les populations», martèle-t-il.
Il pense que le sanglant conflit qui mine la Casamance ne doit pas entraver cette activité de déminage et impacter sur le processus de paix. Alors que César Atoute Badiate subordonne le déminage humanitaire à la conclusion d’une paix définitive en Casamance. «Cette épée de Damoclès qui plane sur la tête des communautés doit être levée. Tout comme cette hantise qui freine toutes les activités, l’épanouissement des populations et ralentit leurs allées et venues», plaide M. Thiam.
Aujourd’hui, l’insécurité a fini de rogner la confiance des populations. Elles sont obligées de s’exposer à la recrudescence des bandes armées et l’insécurité des routes minées sur toutes les largeurs dans plusieurs zones rurales. Le bilan l’atteste : 800 personnes victimes des mines. «Si rien n’est fait, alerte Barkham, si le déminage doit être subordonné à la conclusion d’une paix définitive en Casamance, le nombre de victimes va hélas augmenter», assène-t-il. «Ceux qui s’attachent à lier le déminage à la paix définitive auront une responsabilité dans la société demain, ils auront dans leur conscience des milliers de victimes qu’ils auront à gérer à bras le corps», ajoute-t-il. Interloqué par cette frilosité. Il craint de se retrouver au milieu d’une comunauté d’éclopés incapables de prendre en charge le développement de cette verdoyante partie du Sénégal. «A la place des populations aptes à travailler pour le développement de leur terroir, on se retrouvera avec une masse énorme d’handicapés, de déshérités, de désespérés qu’il va falloir dès lors assister et gérer demain pour le reste de leur vie», prévient-il. Hagard ! «Les enfants qui vont sauter encore sur des mines et se faire assister vont se dire que ce sont leurs parents qui ont cautionné leur handicap», rajoute-t-il.
Correspondant
ZIGUINCHOR - Arrêt des travaux de déminage : Le cri de douleur des populations
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