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Les Maisons d’arrêt et de correction souffrent des mêmes maux : Surpeuplement, mauvaise qualité de la nourriture et infrastructures vieillottes. A Diourbel, les plaintes et les complaintes des responsables pénitentiaires ont trouvé un écho favorable auprès des membres de la Commission des lois de l’Assemblée nationale qui visitent les différents centres de détention du Sénégal. «Ces prisons datent de l’époque coloniale et le personnel est vieillissant et insuffisant», se plaint-on.
Inspecteur de l’Administration pénitentiaire, Saliou Fall a clairement exposé les difficultés de la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel. Le cahier est noirci de doléances. «Du point de vue logistique, matériel de bureau, c’est très insuffisant. Idem pour la literie des détenus.
Les matelas, les couvertures et les moustiquaires font défaut», dit M. Fall. «Les conditions d’hygiène sont très graves. Ceux qui habitent Diourbel savent que les fosses septiques ne cessent de déverser leurs contenus tout au long des abords immédiats de l’établissement. L’eau se déverse devant le portail de l’établissement. Ce qui avait irrité les populations riveraines qui avaient organisé une marche pour manifester leur mécontentement», ajoute-t-il. Cette situation s’explique sans doute par la modicité du budget de cette Maison d’arrêt et de correction. Il faut faire une véritable gymnastique pour contourner les contraintes financières. Elle ne dispose que d’un budget de 75 millions 748 mille de Francs Cfa pour entretenir 350 détenus. «Dans la note (administrative), on dit que c’est 600 francs, mais c’est moins de 600 francs. Parce que dans les 600 francs, il faut prendre en charge la nourriture, la prise en charge médicale et au niveau de l’hôpital, ce n’est pas gratuit», alerte le régisseur de la Mac de Diourbel, sans adjoint depuis novembre 2012. Face à l’augmentation des effectifs des détenus, le personnel pénitencier n’est pas renouvelé pour une meilleure prise en charge de ce personnel particulier. «Nous sommes évidemment en sous-nombre. Nous ne sommes que 33 agents tous grades confondus. Justement, 4 gardes vont partir à la retraite d’ici le 31 décembre prochain. Finalement, j’ai été contraint de retenir 3 agents qui ont été affectés», dévoile le régisseur.
Surpeuplement
Aujourd’hui, il est obligé «d’héberger» un surplus de 126 détenus. «Ce qui ne facilite pas le travail. Nous étions à 516 détenus mais on a transféré ici des détenus de Bambey et Mbacké», informe-t-il. Conçu pour accueillir 100 détenus, l’établissement pénitencier cloue sous le poids du surpeuplement en «accueillant plus de 4 fois sa capacité». A la prison de Diourbel, on dénombre 209 détenus provisoires dont 09 femmes et 15 mineurs. Incarcéré depuis 5 ans, Adama Fall est le «doyen de cette prison».
Hier, les longues détentions ont indisposé les parlementaires et les prisonniers pressés d’être édifiés sur leur sort. Détenue pour trafic de drogue, Fatoumata Nguer confie «que cela fait trois ans que je suis là et j’attends qu’on m’édifie sur mon sort». En vain ! «Je suis là depuis 18 mois pour infanticide mais le juge ne m’a appelé qu’une seule fois et c’était au mois de janvier. Depuis lors, je suis dans l’expectative», confie Aïssatou Faye qui fait partie des 9 femmes en détention.
A Diourbel, les principales pathologies dont souffrent les détenus se constituent essentiellement de dermatoses, de céphalées, de fractures et de paludisme. Aussi, on a recensé 7 tuberculeux dans ce centre de détention comprenant 13 dortoirs pour les hommes, un dortoir pour les mineurs et un dortoir pour les femmes.
Par ailleurs, la toiture en tuile des chambres 10,11 et 12 a de sérieux problèmes d’insécurité. Alors que les chambres 1, 3, 7, 8, 9 et 10 ont des défauts d’étanchéité qui nécessitent des réparations urgentes. Membres de la Commission des lois, les députés ont offert à la Mac du riz, des détergents, des médicaments et de l’eau de javel. Imam Mbaye Niang, chef de la délégation parlementaire, a évidemment relevé les évidences avant de s’en désoler. Il dit : «Nous avons constaté des problèmes de surpeuplement, de santé et de promiscuité. L’état des fosses est particulier et spécifique à Diourbel. Il faudra s’y pencher. Le personnel travaille dans des conditions difficiles et les détenus souffrent de sérieuses difficultés.» «Pour que le détenu ne reste pas longtemps ici, il faut disposer au niveau du Tribunal de juges qui puissent faire le travail en un temps record. Ce n’est pas le cas. Il faut que l’Etat fasse un effort pour apporter des solutions, il faut dépasser ce stade», ajoute M. Niang.
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CONSTAT - Maison d’arrêt et de correction de Diourbel : Les députés touchent l’horreur
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