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Sam, Nov

CITE SOCABEG A TIVAOUANE PEULH Ce n’est pas encore la terre promise

Tivaouane
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CITÉ SOCABEG

La cité Socabeg se trouve à quelques encablures de Tivaouane Peulh, dans la commune de Keur Massar. Mais pour les habitants qui viennent tout juste de débarquer en ces lieux, leur nouveau lieu d’habitation est loin d’être le havre de paix qu’ils s’imaginaient.

Entre manque d’eau, d’électricité, et l’enclavement, ces nouveaux habitants ne savent plus à quel saint se vouer. 
En général, lorsqu’on quitte une maison où on louait, pour une nouvelle qui est sienne, on se sent pousser des ailes. Mais les tout-nouveaux habitants de la nouvelle cité Socabeg vers Tivaouane Peulh ont vite déchanté. Même si désormais ils habitent leurs propres maisons, le lieu où leurs habitations sont implantées est loin d’être la terre promise. Les espaces s’y étalent. Donnant à la zone des allures de désert contrasté par quelques herbes qui poussent çà et là.

 Et dès 10 heures du matin, le soleil devient le maître tout puissant des étendues piquetées de borne. A part une verdure occasionnée par la pluie, aucun arbre ne pousse à la cité Socabeg. Mais ces quelques désagréments cités ci-dessus ne sont que des broutilles, comparés à la difficulté d’accéder à la cité. En effet, c’est la croix et la bannière pour se rendre dans la cité à partir du village de Tivaouane Peulh, le point le plus proche. Pour rallier la cité à partir de ce village, il est très fréquent de rencontrer des piétons qui font de l’auto-stop. Eh oui ! Parce qu’aucune route ne relie la cité du village de Tivaouane Peulh où les habitants font toutes leurs courses. Et c’est sûrement la raison pour laquelle aucune ligne de bus ne la relie à Tivaouane Peulh. Ici, ce sont les charrettes et les taxis «clando» qui font la navette entre la cité et le village qui font la loi. Et ils sont obligés d’emprunter une piste latéritique pour se rendre au marché le plus proche qui se trouve dans la localité de Tivaouane Peulh. Pour s’y rendre, «c’est la croix et la bannière», s’exclame Marie Cama, habitante des lieux depuis le mois de janvier. En effet, les habitants de la cité Socabeg déboursent jusqu’à 2 500 francs Cfa, pour le transport en clando. La dame a quitté, avec sa famille, l’unité 15 des Parcelles assainies de Dakar pour venir s’installer ici. Employée à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, elle dit se lever à 4 heures du matin pour pouvoir rallier, à temps, son lieu de travail. Et ceci, dans une relative insécurité. Marie confie sa peur : «Quand je me lève le matin pour aller au travail, c’est à mes risques et périls, car il n’y a pas d’éclairage public». 
5 000 francs pour le transport en charrette
En outre, la nouvelle cité ne dispose pas encore d’école. Alors, pour que les enfants ne perdent une année, «nous sommes obligés de les confier à des parents en ville, pour qu’ils puissent aller tranquillement à l’école», confie Marie Cama. Pour ceux qui n’ont pas la chance d’être casés chez des parents en ville, leurs géniteurs sont obligés de casquer à chaque fin du mois 5 000 francs Cfa, par élève, pour payer le transport en charrette jusqu’à leur école. Marie s’indigne. «Imagines si tu as plus de deux élèves, c’est intenable» dit-elle. Et pourtant le tarif de la charrette est abordable, comparé à celui des taxis clandos. En effet, pour ceux qui ont décidé de s’abonner à ces taxis clando, le tarif est de 8 000 mille francs par élève. Une vraie aubaine pour ces conducteurs, qui sans doute, ne sont pas pressés pour l’établissement d’une ligne de bus de sitôt. 
Cependant, les écoles et les commerces ne sont pas les seules infrastructures qui font défaut à la cité Socabeg. Fatou Sène Sow, enseignante et habitante de la cité, complète la liste. Elle énumère : «Nous n’avons pas de poste de santé, et certaines maisons n’ont ni eau ni électricité. En plus, les niches des maisons n’ont pas de portes.» La jeune femme lance un appel aux promoteurs de la cité : «Nous demandons de l’eau et de l’électricité. Mais nous voulons également qu’ils nous trouvent des portes aux niches, car ce n’est pas sûr pour nos enfants.» 
Face à cet appel à l’aide, Astou Guèye, la responsable commerciale de Socabeg, apporte des précisions. Concernant les maisons dépourvues d’eau, la commerciale rapporte : «Certaines personnes ont demandé des branchements sociaux et ce n’est pas aussi rapide.» Selon elle, les dossiers sont en cours de traitement au niveau de la Sénégalaise des eaux. Concernant les postes de santé et d’école, la dame assure qu’ils ont déjà tout prévu. Maintenant, «c’est à l’Etat d’accomplir sa part». Mais en attendant que l’Etat le fasse en équipant les postes de santé et autres structures indispensables en ces lieux, les habitants vont devoir prendre leur mal en patience. Ce que Ndèye Diouf a apparemment compris. Pour cette dame, ces manquements ne sont que temporaires. Elle se veut optimiste: «Bientôt la Vdn passera par ici, et nous ne serons plus enclavés. Ce sera un lieu où il fera bon vivre».


Diomma DRAME 
Légende : A la cité Socabeg, il n’est pas exagéré de dire qu’ont vit au Moyen âge