ALERTE - Cri du cœur de la communauté chrétienne : Cathédrale Saint-Louis, un monument en péril

De mémoire de Saint-louisien,  c’est la première fois qu’on assiste à une manifestation de la communauté chrétienne pour dénoncer son mal être. D’habitude réservée et effacée, elle est sortie en masse pour tenter de sauver son  lieu de culte. Abbé Ferdinand Sambou, curé de la paroisse de la cathédrale, n’a pas mâché ses mots en lançant un cri de cœur pour dénoncer ce mépris.  «Il s’agit pour nous, de faire entendre notre cri de cœur à tous, à propos de la situation de délabrement catastrophique de notre Cathédrale et des actes irresponsables posés par des personnes mal intentionnées qui ternissent le caractère sacré de cet édifice religieux», dénonce le religieux. 
L’indignation est palpable dans les rangs des fidèles. Ils ont surtout peur pour leur sécurité au moment de célébrer leur prière. «La célébration est devenue aujourd’hui un risque pour les fidèles qui courent quotidiennement le risque de voir l’église s’effondrer sur eux», dit l’abbé, passablement agacé.  «Depuis quelques années, cette église est sous la menace permanente d’un effondrement», poursuit le curé. 
En 2005, rappelle-t-il, la tête de la statue de Saint-Louis IX  a cédé sous le poids de l’âge avant de s’écraser sur la chaussée. «Depuis longtemps plusieurs failles graves sont visibles sur le bâtiment qui durant l’hivernage, est comme un entonnoir qui accueille l’eau de pluie. Ce qui constitue un problème pour une célébration dans le recueillement et la quiétude des différents offices sacrés», renchérit M. Sambou. 
Ecœuré par cette indifférence, Ferdinand Sambou dénonce l’attitude des autorités étatiques. Alors «qu’il n’y a pas une seule autorité étatique jusqu’au plus haut sommet de l’Etat qui ignore la situation de la Cathédrale Saint-Louis». Il révèle que des démarches sérieuses «ont été entreprises par des membres respectables de la communauté chrétienne pour la réhabilitation de cet édifice». 

Guerre des affiches
Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, la Cathédrale n’a connu aucun coup de lifting malgré les nombreuses sollicitations. Pourtant, souligne-t-il, «les catastrophes qui ont frappé notre pays il y a de cela quelques années, devraient interpeller les autorités pour qu’elles viennent au chevet d’une communauté qui célèbre son culte sacré dans un bâtiment à risques».
Par ailleurs, les fidèles regrettent la transformation de leur lieu de culte en tableau d’affichage. En passant devant ce vieillot bâtiment, les hommes politiques, candidats à la mairie, déclinent leur programme en noircissant de slogans politiques sa peinture défraîchie. «C’est une profanation», fustige-t-il. «Les autorités administratives ont été d’ailleurs saisies et invitées à y mettre un terme», informe-t-il. 
Construite à partir de février 1827 et achevée le 4 novembre 1828, la Cathédrale Saint-Louis  est la première Cathédrale d’Afrique occidentale. Elle ploie sous le poids  de ses 185 ans, selon les autorités de l’église qui ont aussi fait savoir que c’est le plus grand lieu de culte du diocèse de Saint-Louis qui regroupe les régions administratives de Saint-Louis, Louga et Matam.

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SOURCE:http://www.lequotidien.sn/index.php/societe/item/30965-alerte-cri-du-c%C5%93ur-de-la-communaut%C3%A9-chr%C3%A9tienne--cath%C3%A9drale-saint-louis-un-monument-en-p%C3%A9ril