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C'est la forte affluence au cimetière de Touba (Centre), à 24 heures du Magal. De nombreux pèlerins viennent se recueillir sur la tombe des parents, amis et proches. Beaucoup d'émotion...Au Magal de Touba, qui marque le départ en exil (1895-1902) du fondateur du mouridisme, le cimetière est l’un des principaux points de convergence des pèlerins. Cet immense site situé à quelques dizaines de mètres de la grande mosquée refuse du monde.
De longues files d’attente se dirigent vers la porte d’entrée. Plusieurs éléments de la Police, gourdins en main, veillent au respect de l’ordre. ''Cela fait plus d'une heure que je suis dans les rangs, mais ça vaut la peine d’attendre, parce que c’est un gâchis de venir à Touba sans visiter la tombe de ma mère'', explique un jeune pèlerin avant de franchir la porte principale du cimetière. A l’intérieur du site, les visiteurs sont frappés par la forte mobilisation des ''Baye Fall'' autour du mausolée de leur guide, Cheikh Ibrahima Fall. Ils s'emploient à mettre de l'ordre et à faire régner la discipline parmi les nombreux visiteurs. Les ''Baye Fall'' sont habillés en patchwork. Ils ont des cheveux longs et blancs. Chapelets et talismans attachés autour du cou, ils encerclent le mausolée de leur guide pour faciliter l’accès des fidèles. Des jeunes assurent l’animation par une séance de ''zikr'' (chants), autour du mausolée.
Avec beaucoup d’entrain, ils déclament des ''khassida'' (poèmes religieux), avec des mouvements du corps. Les curieux venus assister à la scène jettent des pièces de monnaie à travers les grilles du mausolée, provoquant une pluie d’argent vite récupéré par des disciples préposés à l'intérieur du mausolée. ''Le mausolée de Cheikh Ibrahima Fall est la porte d’entrée du cimetière de Touba. C’est une étape importante pour les milliers de visiteurs'', explique Bara Mboup, la voix à peine audible en raison de la séance de ''zikr''. Après s'être recueillis sur le mausolée de Cheikh Ibrahima Fall, les pèlerins se dispersent dans le cimetière, à la recherche de la tombe -ou des tombes- d’un parent, proche ou ami. Que de difficultés pour retrouver une tombe dans une forêt de lits de morts ! ''Maman, il faut maintenant rentrer. Depuis ce matin, on se promène sans pour autant pouvoir nous retrouver'', lance une jeune fille voilée à sa mère. Cette dernière a de la peine pour localiser la tombe de son mari enterré à Touba depuis longtemps. C'est le contraire pour Malick.
Ce jeune homme âgé d’une trentaine d’années reste immobile devant une tombe. Les bras tendus, la tête baissée, les pieds nus et le bonnet vissé autour de la tête, il psalmodie des prières devant la tombe de son père. ''J’ai perdu mon papa en 2010. Depuis lors, à chaque Magal, je visite le cimetière. [...] Je ne peux pas vous dire ce que je ressens quand je suis devant la tombe de mon père. Il était mon complice dans la vie et depuis sa disparition, j’ai l’impression de vivre dans un vide total'', explique Malick, la voix triste et les yeux embués de larmes. Abdoulaye, un autre pèlerin, tient un morceau de brique sur lequel sont écrits des lettres arabes. Il le fait lire à des passants, pour s’assurer que c'est bien le nom de son père qui est écrit.
''Malheureusement, je me perds un peu. Je n'arrive plus à me retrouver parce que mon père a été enterré sous un arbre qui a été déraciné. Je n’ai plus de repère'', s'inquiète Abdoulaye. Il continue son chemin à la recherche de la tombe de son père. Dans un cimetière qui s'étend à perte de vue !