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Malgré le dispositif important déployé par les services de l’hydraulique, l’eau reste encore une denrée prisée en cette période de Magal. Les populations des quartiers périphériques de Touba s’affairent depuis deux jours pour s’en procurer et des camions citernes sont déployés pour palier les dysfonctionnements constatés dans la distribution du liquide précieux.
La sous-préfecture de la ville de Touba a été, le temps du Magal, le mur des lamentations de certains habitants des zones périphériques de la cité religieuse. Privées d’eau depuis quelques semaines, ces populations ne savent plus à quel saint ou autorité se vouer pour passer un bon Magal. Et elles n’ont pas hésité à afficher leur désarroi à la veille du Grand Magal célébré hier dimanche, dans la cité religieuse. Le liquide précieux avait totalement disparu des demeures au grand dam de nombreuses populations.
Il ne leur restait alors que d’aller se faire inscrire et bénéficier des camions citernes que les services de l’hydraulique ont réquisitionnés pour desservir les zones en pénurie. Mbaye Lô, habitant du quartier Madyana est de ceux là. Faisant le pied de grue comme bon nombre d’habitants de zones périphéries, il reste à ce sujet des plus incrédules et s’interroge encore de ce paradoxe qu’il dit vivre à chaque événement du Magal.
« Il y a de réels problèmes d’eau à Touba. Paradoxalement, c’est à la veille du Magal qu’on constate cette situation. Je me suis rabattu sur les citernes qui nous étaient destinés. Je suis à la sous-préfecture pour m’inscrire et en bénéficier. Pour le moment, nous sommes laissés en rade. Nombreux sont ceux qui pensent comme moi, que l’eau est détournée et même vendue par certains », renseigne-t-il.
La même complainte est notée du coté de Modou Diop du quartier Garou Darou. Cet autre quinquagénaire du quartier Khayra, soutient avoir été privé du liquide précieux depuis 10 jours.
«Je n’arrive même pas à donner de l’eau à mes invités qui vont venir de Dakar et de Thiès. C’est une situation désolante. Je compte m’en procurer avec un des camions citerne qui vont nous alimenter le temps du Magal».
Distribution satisfaisante, selon le chef de l’hydraulique régionale
La demande en eau en période de Magal a pourtant connu une nette amélioration si l’on en croit à Alassane Sam, chef du service hydraulique de la région de Diourbel, même s’il note qu’elle est insuffisante.
« La situation est très encourageante. Au niveau de la production, l’ensemble des forages fonctionnent normalement et il n’y a pas de dysfonctionnements constatés. Ces forages sont sécurisés par la mise en place de groupes électrogènes qui ont été dotés de gasoil pour palier d’éventuelles perturbations dans la distribution de l’électricité. Il faut noter que nous comptions beaucoup sur le forage de Dijanatou Mahwa. Ce forage a été raccordé et a permis de satisfaire globalement les manques d’eau qui étaient constatés des années durant avant la réalisation de cet ouvrage», souligne t-il.
Le responsable de l’hydraulique reconnait cependant l’existence de perturbations dans les zones à hautes altitudes notamment au niveau Khayra 2, un des quartiers situés dans la périphérie de Touba.
«La résolution de ces pénuries exige une pression importante dans le réseau de distribution. Ce qui ne peut pas se produire à des périodes de pointe. Ailleurs, ce sont des cas isolés. Soit, il n’existe pas des réseaux d’adduction d’eau ou alors des gens se sont branchés sur des réseaux qui ne sont pas adéquats et appropriés», explique le chef du service régional, avant d’indiquer qu’ «on ne peut pas maîtriser totalement la gestion de l’eau dans la cité religieuse».
Pour régler les pénuries, le chef de l’hydraulique régionale estime que 103 canions citernes ont été réquisitionnés pour satisfaire certaines zones touchées par le Magal. «On s’était engagé sur 120 camions citernes. Les services comptaient dépasser le quota de camions qui leur était demandé. La direction de l’exploitation et de la maintenance avait amassé 140 citernes sans compter les 17 camions des eaux et forets. Malheureusement sur les 140 camions, les 37 ont été rejetés à cause de problèmes mécaniques ou d’hygiène», informe M. Sam
ABDOUL AHAD MBACKE CHARGE DE COMMUNICATION DU MAGAL
«Il faut des mesures hardies pour trouver une solution au problème de l’eau»
Abdou Ahad Mbacké, le chargé de la communication du Magal 2013 préconise des mesures hardies pour résoudre définitivement le problème de l’eau à Touba.
«Il faut des mesures hardies pour trouver une solution au problème de l’eau à Touba. C’est une batterie de forages que l’on doit installer à Touba Bogho afin de permettre à la ville sainte d’avoir suffisamment de l’eau pour l’ensemble des pèlerins», a-t-il souligné au vu des problèmes d’eau qui persistent dans la cité religieuse.
«Il y a quelques problèmes parce que à Touba, il y a quatre millions de personnes qui sont là. Est-ce que la ville a la capacité d’offrir de l’eau à toutes ces personnes là. On l’avait dit l’année dernière et on le dira cette année. Ce ne sont pas les bâches, ni les citernes qui vont régler le problème. C’est plus profond que cela», reconnait-il.
Le chef religieux pense que c’est le réseau de distribution qui est vétuste. «C’est le réseau qui est vétuste et il ya beaucoup de pertes. Donc, l’un dans l’autre, il y a forcément une pénurie d’eau », précise-t-il.
Abdoul Ahad Mbacké reconnait les efforts qui sont toutefois fournis du côté des autorités. «On reconnait les efforts et la volonté manifestée de la part de l’Etat de trouver une solution. Cela est important. C’est pourquoi nous lui accompagnons dans la recherche de solution. C’est pourquoi également nous sommes tolérants et patients tout en disant la vérité. On a un devoir de le dire au peuple sénégalais», a-t-il déclaré.
REGLEMENT DEFINITIF DE L’EAU A TOUBA
Horizon 2025
Le règlement définitif de l’eau agité depuis plusieurs années sera effectif en 2025. C’est du moins le sentiment, d’Alassane Sam, chef du service régional de l’hydraulique, qui a rappelé le chronogramme mis en place par les autorités pour trouver une solution à la cité de Khadimou Rassoul, Cheikh Ahmadou Bamba.
«Un système d’adduction d’eau comprend plusieurs volets. Il y a d’abord le volet production et on se rappelle que l’on avait initié le plan directeur de l’hydraulique de Touba qui avait fait un chronogramme. On avait dit qu’en 2015, on allait faire un champ de captage à partir d’un centre bien identifié qui est celui de Touba Bogo et amené l’eau vers Touba. C’était pour augmenter la production mais également pour améliorer la qualité de l’eau», indique-t-il. «Ce même programme, précise-t-il, fixe les délais à 2025 pour faire venir l’eau à partir du fleuve Sénégal». «Jusqu’ici, la République du Sénégal est suffisamment engagée dans cette voie. On a assisté à la réunion du conseil interministériel qui s’est tenue à Diourbel. Parmi les programmes prioritaires qui ont été retenus, il y a le programme alimentation en eau de Touba dont le programme recherché s’élève à 46 milliards de Cfa», renseigne-t-il.
SERIGNE TOUBA ET LA FAMILLE D’EL HADJI DAOUDA DIA
Le trait d’union de Mbeuleukhé
La caravane sur les traces de Serigne Touba a été à Mbeuleukhé, une cité religieuse où Cheikh Ahmadou Bamba effectuait deux fois par an des visites d’amitié.
Serigne Touba avait des relations particulières avec Mame Thierno Dia, le fondateur de la localité de Mbeuleukhé. Ce dernier avait été envoyé par El Hadji Omar Foutiyou Tall pour enseigner le Coran dans cette partie du Djolof. Cheikh Ahmadou Bamba venait régulièrement rendre visite à Mame Thierno Dia. Il quittait Mbacké Bari en passant par Diewol, Mboula puis Yang Yang. Dans ces périples, Serigne Touba échangeait des connaissances religieuses avec les érudits de l’Islam.
Un jour, il est venu rendre visite à Mbeuleukhé auprés de Serigne Thierno Dia. Celui-ci lui dit que ses priéres ont été exaucées car son fils Elhadji Daouda Dia a maitrisé le Coran.
Il lui répond qu’ « il faut confier son éducation spirituelle à Elhadji Malick Sy qui va lui enseigner toute la connaissance requise».
Ce qu’il a accepté de faire. Ainsi, Elhadji Malick Sy prendra en charge son éducation et lui donnera en mariage sa fille ainée Sokhna Oumy Sy. Ainsi, Serigne Touba continuera à entretenir des relations d’amitié avec Elhadji Daouda Dia après le rappel à Dieu de son père.
Lorsqu’il était en résidence surveillée à Diourbel, il continuait de lui rendre visite. Aliou Dia, des Forces Paysannes, membre de la famille Dia déclare : «cette visite est une fierté pour tous les talibés d’Elhadji Daouda Dia et pour les musulmans. Dieu nous recommande de nous unir et de ne jamais nous désunir. Cette délégation de la caravane a montré, à la face du monde, une leçon que tous les musulmans doivent apprendre par cœur, c’est-à-dire l’union fait la force».
Il ajoute que «cette visite vient consolider les liens de fraternité, d’amitié entre la famille de Serigne Touba, la famille de Serigne Thierno et d’Elhadji Daouda Dia”. Ce sont les traces de Serigne Touba qui ont permis d’elargir le champ de l’Islam et de consolider les relations avec les musulmans tout en renforcant les pouvoirs des chefs religeux.
Pour renforcer ces relations, Serigne Touba effectuait chaque année deux visites d’amitié dans cette commune de Mbeuleukhé.
SUR LES TRACES DE SERIGNE TOUBA
Thiéyéne, un bastion du Mouridisme
Thieyène occupe une place importante dans le Mouridisme. C’est dans cette localité de la communauté rurale de Boulal, dans la région de Louga, que Cheikh Ahmadou Bamba a sejourné de 1907 à 1912. Il avait été isolé dans cette partie du Ndiambour par le colonisateur, victime de toute une manœuvre qui visait à contraindre l’expansion de la confrérie mouride.
Mais cette tentative d’isolement du Cheikh s’est soldée par un échec. La preuve, les populations de Thieyene croient profondément aux enseignements du fondateur du mouridisme car la localité dispose aujourd’hui de 6 daaras. De retour d’exil en Mauritanie, Serigne Touba s’est consacré cinq ans durant à la lecture du Coran et aux enseignements religieux. Là, Cheikh Ahmadou Bamba a récité mille fois le Coran.
Serigne Abdou Lahi Mbacké Borom Deulbi est né dans cette localité du département de Louga. Il a fallu attendre jusqu’en 1981 pour que le petit fils de Serigne Touba, Serigne Mbacké Madina, réhabilite la maison où logeait Cheikh Ahmadou Bamba et dans laquelle habitait son petit-fils Serigne Mbacké Madina.
Ceux qui voulaient lui rendre visite devraient impérativement s’acquitter de leurs impôts vis-à-vis de l’administration coloniale.
En quittant Thiéyène, les Français avaient mis le feu au village pour effacer toute trace de la vie de Khadimou Rassoul. Chaque année, ce sont des milliers de fidèles qui convergent vers la localité pour la célébration de son Magal prévu le 27 mars.
Ces talibés en profitent pour se recueillir aux cimetières où reposent Sokhna Faty Issa Diop, mère de Mame Thierno Birahim, le frère cadet de Serigne Touba et Sokhna Marième Diop, mère de Cheikh Issa Diène qui a supervisé les travaux de construction de la grande mosquée de Diourbel. Il faut rappeler que Thiéyène a été la derniére étape de la premiere partie de la caravane sur les traces de Serigne Touba.
source: http://www.sudonline.sn/l-eau-ne-coule-pas-a-flot_a_16822.html