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L'OBS - Pour un budget de 139 000 450 FCFA prévu pour 600 détenus, la Maison d’arrêt et de correction de Thiès avec ses 905 pensionnaires ploie sous le poids de l’endettement. Les membres de la commission des lois de l’Assemblée nationale ont pu apprécier les conditions de détentions exécrables, hier, des détenus de la citadelle du silence.
Le régisseur de la prison de Thiès, Adama Diallo, a reçu hier les membres de la commission des lois de l’Assemblée nationale venus s’enquérir des conditions de détention des détenus. M. Diallo a fait visiter les moindres recoins de la prison de Thiès aux parlementaires qui ont constaté les conditions difficiles de détention des pensionnaires de la Mac. «Les établissements pénitentiaires du Sénégal rencontrent des difficultés sur le plan du surpeuplement. Ce qui pose le problème de l’alimentation des détenus et de leur gestion sanitaire. Il y a des partenaires extérieurs qui nous aident à supporter les charges.
Nous avons d’énormes problèmes parce qu’avec la lenteur des procédures du Code des marchés, nous contractons des dettes avant même l’approbation du budget. Nous ne gérons pas du matériel. Nous gérons des êtres humains. Il faut qu’au 1er janvier qu’ils mangent. Nous sommes obligés de nous endetter un peu partout et cela nous porte préjudice. A la Mac de Thiès, chaque année nous avons un déficit de 70 millions FCfa. Nous avons un budget calculé sur 600 détenus. A la date d’aujourd’hui, nous sommes à 905 détenus. Le dépassement, c’est l’effectif d’une prison hors classe. Les établissements pénitentiaires doivent avoir des dérogations. Nous attirons l’attention des autorités qu’il faut calculer le budget par rapport aux effectifs des administrations pénitentiaires. A Thiès, il y a toujours presque plus de 1 000 détenus alors qu’on nous donne un budget de 600 détenus. Le taux journalier d’un détenu, c’est 600 FCfa mais à Thiès, on est à 360 FCfa. Avec ce montant, on ne peut pas nourrir un détenu, lui procurer des soins médicaux et lui donner les produits d’entretien. Certaines détenues incarcérées viennent avec leurs enfants qui ne sont pas pris en charge», a-t-il souligné. A la sortie de leur visite dans les cellules des détenus, les parlementaires se sont dit très affectés par les conditions exécrables de détention des détenus, liées au surpeuplement, aux longues détentions, entre autres. «Nous avons constaté un surpeuplement de l’univers carcéral. C’est la situation la plus partagée au niveau des établissements pénitentiaires du Sénégal. Cette prison qui devait accueillir 600 détenus en est à 905. Avec ce dépassement, forcément il y a des bouleversements à tous les niveaux. L’Assemblée avait eu à se saisir de cette affaire avec une mesure qui avait élevé la ration quotidienne qui est passée de 360 FCfa à 600 FCfa. S’il y a un surpeuplement, cela affecte le budget. Ce qui fait que les détenus ne sentent pas le relèvement de la ration quotidienne. Ils ont posé le problème des moyens de locomotion. Ca se pose à Dakar et un peu partout. Lors de la prochaine rentrée, il faudra que les députés puissent évoquer le problème des longues détentions. Nous avons vu des personnes qui sont restées presque 10 ans sans être jugées. Les longues détentions ne participent pas à régler ces problèmes récurrents du surpeuplement des prisons et leur réinsertion. Même si dans le passé, ils ont eu à s’écarter des règles de conduite, ils n’en sont pas moins des citoyens comme nous tous. Dans la préparation des votes du budget des ministères de la Justice et de l’Intérieur, il appartiendra aux députés d’attirer leur attention sur ces questions. Pour les longues détentions, il y a des dispositions textuelles qui ne semblent pas convenables, s’il y a lieu de revoir les dispositifs textuels, on le fera», confie Djibril War, président de la commission des lois de l’Assemblée nationale.
OUSSEYNOU MASSERIGNE GUEYE
THIES - LE REGISSEUR DE LA PRISON AUX PARLEMENTAIRES - «A la Mac de Thiès, chaque année nous avons un déficit de 70 millions FCfa»
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