Fast backlinks and Guest-post hosting
A la barre, le deuxième adjoint au maire de Dakar et maire des Parcelles Assainies, Moussa Sy, a témoigné de l’existence de fonds politiques à la mairie de Dakar. Mieux, il a ajouté avoir, lui-même, donné de l’argent issu de ces fonds politiques à des familles religieuses sauf Touba, sous le magistère de Pape Diop. Période pendant laquelle il a représenté l’ancien maire et patron de Bokk Gis Gis à plusieurs soirées de Bercy organisées par Youssou Ndour.
Les fonds présumés détournés par le maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall et ses co-prévenus sont allés à la population comme ce fut toujours le cas depuis le magistère de Pape Diop.
L’avis est du deuxième adjoint à la ville de Dakar et maire des Parcelles assainies, Moussa Sy. Attrait à la barre pour témoigner de la gestion de la caisse d’avance, Moussa Sy a dit que pendant 7 ans sur ordre de leader de Bokk Gis Gis et ancien maire de Dakar, il lui est arrivé de distribuer des centaines de millions aux différentes familles religieuses du pays sauf Touba. « Pendant 7 ans, j’ai distribué partout sauf Touba de l’argent. A Touba, Pape Diop y allait lui-même parce qu’il est talibé. Sous le magistère de Pape Diop, je distribuais au moins 10 millions par famille religieuse chaque année. J’ai disposais de presque 400 millions pendant 7 ans et je savais que les fonds étaient issus de la caisse d’avance », a-t-il dit.
Par ailleurs répondant aux questions du conseil de la défense, Me Ousseynou Fall sur un supposé bénéfice de l’artiste Youssou Ndour des fonds politiques en question, le maire des Parcelles assainies, qui soutient ne vouloir pas donner de détails a réaffirmé ses dires selon lesquels il a eu à représenter le maire Pape Diop à de nombreuses soirées de l’artiste Youssou Ndour tenues à la salle Bercy de Paris. « J’ai eu à représenter le maire Pape Diop dans beaucoup de manifestations religieuses et artistiques. Je l’ai représenté entre 2001 et 2008 à tous les Bercy. Bercy a toujours bénéficié du soutien de la ville de Dakar. Ce n’est seulement que cette année qu’on n’a pas reçu une sollicitation » a-t-il soutenu. Moussa Sy soutiendra de même que des délégations du maire de Dakar ont eu à prendre part à toutes les soirées de ce genre.
MOUSSA SY AVOUE AVOIR BENEFICIE DE LA CAISSE D’AVANCE
« Dans le cadre de mes activités politiques, moi-même j’ai bénéficié de ces fonds. Je ne les ai pas sollicités. Mais Je suis un homme politique et personnellement, j’en ai besoin pour mes activités. Je le dis pour être quitte avec la conscience. Tous les fonds politiques servent à des activités politiques même s’il y a du social», a-t-il avoué. Sous Pape Diop, la caisse d’avance a servi à l’organisation de beaucoup de manifestations politiques et c’est l’Etat du Sénégal même qui orientait les demandeurs à la ville de Dakar. Interrogé sur la fin de l’argent qu’il qualifie de fonds politiques, Moussa Sy, très en verve, a demandé aux avocats de l’Etat à quoi servent les fonds spéciaux de la Présidence de la République sinon de financer des activités politiques.
Interrogé sur la légalité de la justification avec de fausses factures de l’argent incriminé, Moussa Sy a répondu que dès l’instant que la faisabilité est acceptée par l’Etat du Sénégal qui, a chaque occasion, procède au renouvellement du financement, il n’y a pas de problème. Moussa Sy va plus loin en disant que même à l’Assemblée Nationale, les fonds politiques ne sont pas justifiés. Les dépenses qui ont été faites et qui sont supérieures à 300.000 f frs ne peuvent être réglées qu’avec l’argent de la caisse d’avance. Interpellé sur la différence d’appellation de la caisse d’avance, Moussa Sy dit que la caisse d’avance est un fourre-tout dont dispose le maire pour régler tous les problèmes qui lui sont posés. Me Ousseynou Fall voulant savoir si Moussa Sy a été témoin de la remise de 50.000.000 f frs au président Macky Sall par l’ancien maire Pape Diop a eu une réponse négative du maire des Parcelles qui lui a notifié que la question devrait être posée au maire concerné.
CAISSE D’AVANCE DE LA MAIRIE DE DAKAR : Des témoins mouillent Khalifa Sall et Cie
Les deux témoins cités dans le cadre de la procédure et attraits à a barre ont été devant le juge hier, vendredi 9 février, pour apporter leurs témoignages. Cependant, leur passage ne semble pas fournir des preuves qui disculperaient Khalifa Sall et ses co-prévenus. Pour le comptable-matière, Abdoulaye Diagne, avant le passage de l’Inspection générale d’Etat (Ige), il n’y avait aucun document précisant les membres de la commission de réception. C’est après le passage de l’Ige que le maire a sorti un communiqué pour désigner les membres de la commission de réception de la ville de Dakar. Pis, ajoute-t-il, il n’a jamais reçu de riz ou du mil comme indiqué dans les factures incriminées. A sa suite, le président du Gie Tabaar, Ibrahima Traoré, a récusé les factures supposées appartenir à son Groupement d’intérêt économique (Gie). « Je n’ai jamais émis de factures. Je n’ai pas fait de délégation de Gie », dit-il. Dans sa déclaration, il ajoute par ailleurs n’avoir jamais remis son cachet au co-prévenu de Khalifa Sall Fatou Traoré, qui se trouve être sa sœur. Des références de son permis de conduire dont font état certaines factures ne correspondent pas aussi aux siens. Le chef de protocole de la ville de Dakar Benoit Sarr, témoin cité par la défense, n’a pas eu un comportement favorable au maire de Dakar et aux autres prévenus. Attrait à la barre, il a opposé un refus catégorique à presque toutes les questions qui lui sont supposées. La seule déclaration qu’il a eu à faire, c’est que la mairie de Dakar a eu à financer le pavage lors de la visite du président Barack Obama au Sénégal. Le président Malick Lamotte ironisant sur l’attitude de ce témoin a jugé que finalement « il n’est témoin de rien. Il dit n’être en mesure de répondre à rien, qu’on le laisse partir ». L’attitude du témoin a offusqué Me Seydou Diagne qui trouve qu’il n’a pas le droit de refuser de parler en conformité avec le code de procédure pénale.
TEMOIGNAGES A DECHARGE : Des élus locaux à la rescousse de Khalifa Sall
Ils étaient nombreux les élus locaux qui ont défilé à la barre du tribunal de Dakar pour apporter un témoignage en faveur de Khalifa Sall. L’ancien maire de la Patte d’oie, Ibrahima Diamé, a reconnu l’existence de fonds politiques à la ville de Dakar. « De l’argent qui a servi à aider les nécessiteux », a-t-il dit. Le maire de la commune des Hlm Babacar Sadikh Kane a, quant à lui, dit avoir connaissance d’une rubrique appelée dépenses diverses et qui sert à appuyer les populations de Dakar. « J’ai eu à intervenir auprès du maire de Dakar, pour des personnes qui sont revenues pour me dire qu’elles sont contentes », a-t-il soutenu. « J’ai eu aussi à conduire des missions à des familles religieuses et à chaque occasion j’ai eu à donner des montants à ces gens-là ». Il a trouvé par ailleurs que la suspension de la caisse d’avance est préjudiciable aux populations. L’ancienne maire de Fass Gueule Tapée Colobane Seynabou Wade s’est présentée à l’audience pour apporter son témoignage. « J’ai eu à intervenir pour la cause de malades du cancer du sein et du cancer du col de l’utérus et le maire leur venait en aide », dit-elle. L’ancienne parlementaire a tenu à préciser par ailleurs que pendant son passage à l’Assemblée Nationale, elle a eu à connaitre des fonds politiques destinés à la mairie de Dakar. Aliou Tall, conseiller à la ville de Dakar a trouvé même qu’il est indécent de demander au maire de rendre compte. Le maire de la commune de Dieuppeul Derklé a comparu en insistant sur l’importance de la caisse d’avance dans le bien-être des populations. Mieux, il a salué la démarche de Khalifa Sall qui a eu à deux reprises à faire une déclaration de patrimoine.