Entre jeudi et samedi, ces affrontements ont fait 67 blessés, dont 31 immigrés et le pape Benoît XVI a lancé un appel hier au respect de ces travailleurs.
"Un immigré est un être humain, différent de par sa provenance, sa culture et (ses) traditions mais c’est une personne à respecter et qui a des droits et des devoirs", a-t-il dit. "Nous avons plusieurs enquêtes en cours mais elles ne viennent que de commencer", a dit à l’Afp un officier des Carabiniers à Rosarno sous couvert de l’anonymat à propos d’un rôle possible de la mafia calabraise, la N’drangheta, la plus violente des quatre mafias italiennes.
La N’drangheta est également soupçonnée d’avoir fait exploser en signe d’avertissement une bombe artisanale, il y a une semaine, devant l’entrée du Parquet de Reggio de Calabre, chef-lieu de cette région."Ce n’est pas une coïncidence. Quelques heures après la décision d’envoyer des renforts de policiers et de magistrats à la suite de cette explosion nous avons le début des émeutes de Rosarno", a estimé le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Alfredo Mantovano à la radio publique Rai, assurant que la réponse de l’Etat serait "forte". "Des enquêtes sont en cours", a déclaré hier plus prudemment sur la chaîne d’information en continu Sky TG24, Roberto Maroni, ministre de l’Intérieur, à propos de l’origine des violences à Rosarno.
"Ce sont certainement les hommes de la N’drangheta qui ont tiré sur les immigrés pour prouver qu’ils contrôlent le territoire", a estimé Alberto Cisterna, magistrat du Parquet national anti-mafia dans une interview au quotidien catholique « Avvenire ».