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Le Président Abdoulaye Wade en rit encore en petit comité. Idrissa Seck lui a «TOUT» proposé. «Tout avec grand T», s’amuse-t-il. Pour obtenir les faveurs de Abdoulaye Wade pour l’élection présidentielle du 24 février 2019, Idrissa Seck s’est proposé à faire voter une loi d’amnistie en faveur de Karim Wade, de lui confier le poste de Premier ministre et de lui donner carte blanche pour choisir les membres de son gouvernement.
Aussi, Idrissa Seck se dit prêt à laisser des «Stations essentielles», comme la présidence de l’Assemblée nationale et celle du Conseil économique social et environnemental (Cese) aux bons soins de ses alliés du Pds. Idrissa Seck l’a dit et répété, seul le poste de président de la République l’intéresse. Aux yeux de Me Abdoulaye Wade, cela semble être «trop beau pour être vrai».
Quel crédit pourrait-il accorder à des promesses ou engagements de Idrissa Seck ? Me Wade n’a pas encore oublié que pour sortir de prison, Idrissa Seck avait «TOUT» accepté, comme rendre à Abdoulaye Wade le pactole de 40 milliards de francs Cfa qu’il reconnaissait lui avoir pris. Il avait aussi accepté de revenir dans la maison du père, le Pds, et de soutenir Abdoulaye Wade à la présidentielle de 2007. «Le protocole de Rebeuss», arrangé grâce à l’intermédiation de la notaire Me Nafissatou Diop Cissé et de l’avocat Me Ousmane Sèye, en attestait.
Une fois sorti de prison, Idrissa Seck déchira ce fameux protocole. Ses relations avec Abdoulaye Wade s’en trouveront davantage détériorées. Les «audiences de midi», à la veille de l’élection présidentielle de 2007, n’auront pas permis de rabibocher les deux hommes. Les efforts dans ce sens de Abdoul Aziz Sy Al Amine seront vains. Abdoulaye Wade ne veut rien oublier de tout cela.
Il ne croit pas non plus aux nouvelles promesses de Idrissa Seck car au Pds, on croit savoir que Idrissa Seck a eu à faire des promesses identiques à son allié Malick Gakou du Grand parti. Il y a donc quelque chose qui cloche. C’est le «côté jardin». Mais Abdoulaye Wade a opposé une fin de non-recevoir à la proposition de Idrissa 04/02/2019.
Les Wade refusent leur soutien à Idrissa Seck pour une nouvelle alliance politique en direction de l’élection du 24 février 2019 pour une raison de cohérence politique. Pour «le côté cour», Abdoulaye Wade estime en effet qu’il ne saurait soutenir un quelconque candidat à l’élection présidentielle prochaine car, ce serait participer, d’une manière ou d’une autre, à un processus électoral qu’il a déjà jugé comme inéquitable, injuste et non transparent.
Abdoulaye Wade ne voudrait donner aucune caution qui crédibiliserait l’élection du 24 février 2019. Il préconise l’abstention de ses troupes en dépit de nombreuses pressions qui sont exercées sur sa personne. La question, vue du «côté arrière-cour», révèle que Me Wade trouve qu’une réélection de Macky Sall permettrait «un plus rapide retour de Karim Wade dans le jeu politique sénégalais». L’analyse voudrait qu’en cas de réélection, Macky Sall pourrait engager une dynamique d’apaisement et de réconciliation, d’autant qu’il n’aura plus à courir après un autre mandat présidentiel.
Le Pds qui n’aurait pas tenté d’empêcher ou de contrecarrer une réélection de Macky Sall, pourrait espérer une sorte de retour d’ascenseur. Cette attitude nous donne quelque part raison quand nous écrivions, dans une chronique en date du 9 juillet 2018, que le «Pds prépare le boycott de la présidentielle de 2019». Pourtant, il se trouvait des porte-parole du Pds pour nous dire que le parti de Me Wade participera activement à ces joutes… Il reste que, quand il s’opposait farouchement au Président Abdou Diouf, Abdoulaye Wade avait toujours participé activement à des élections dont il avait déjà jugé les «dés pipés d’avance».
Il refusait systématiquement de souscrire à des appels à un boycott formulés par des alliés de l’opposition. On peut donc chercher l’erreur, cette fois-ci, du côté de Doha, auprès de Karim Wade. Karim Wade n’a pas encore pardonné «ce que Idy avait fait à Karine». Nous n’avons jamais voulu nous tromper sur l’état des relations entre Karim Wade et Idrissa Seck. Le 4 avril 2018, Idrissa Seck se félicitait d’avoir reçu un coup de fil de Karim Wade, qui lui confiait qu’il travaillerait à refaire les relations de son père avec son ancien Premier ministre. Dans une chronique en date du 9 avril 2018, intitulée «l’impossible coalition autour de Idrissa Seck», nous avisions que ce coup de fil procédait «d’un jeu de dupes».
Nous écrivions notamment : «On a de grandes raisons de craindre que ce ne soit qu’un mirage. On peut affirmer, sans aucun risque de se tromper, que Idrissa Seck lui-même, ne croit pas, en son for intérieur, à la sincérité d’une volonté de rapprochement exprimée par Karim Wade. La haine est si tenace entre les deux hommes que Karim Wade avait rechigné à recevoir, le vendredi 17 avril 2009, jusqu’à des condoléances que Idrissa Seck venait lui présenter, suite au décès de son épouse Karine Wade.»
C’est Idrissa Seck qui le raconte lui-même dans les colonnes de Week End Magazine en août 2011: «Karim Wade est arrivé à un tel degré de haine qu’il n’a pas voulu recevoir mes condoléances lors des funérailles de Karine. S’il y est parvenu, c’est grâce à Wade qui a organisé une cérémonie additionnelle. Et même là, il me dit: “Devant la mort tout se pardonne, mais je ne vous pardonnerai jamais ce que vous avez fait à Karine.”»
Idrissa Seck rendra à Karim Wade la monnaie de sa pièce car, il aura été le seul homme politique sénégalais, à s’offusquer de la grâce que le Président Macky Sall avait accordée à Karim Wade le 24 juin 2016. Idrissa Seck, toutes griffes dehors, dénonçait ce qu’il appelait le «protocole de Doha» qui aurait permis à Karim Wade de sortir de prison.
En outre, c’est un secret de polichinelle que les «Cd» intitulés «Toi et moi», publiés par Idrissa Seck pour pourfendre Abdoulaye Wade au moment de leur guerre pour «le partage du butin», avaient outragé Karim Wade au plus haut. Il ne manque pas de voix dans l’entourage du Président Wade pour leur faire remarquer l’outrecuidance d’un soutien à Idrissa Seck au détriment par exemple d’un autre candidat, en l’occurrence Me Madické Niang, qui n’a jamais insulté Abdoulaye Wade.
Bien au contraire, depuis 1988, Me Madické Niang a été sans discontinuité aux côtés de Abdoulaye Wade et de sa famille. C’est dire que seul Idrissa Seck avait voulu croire à un éventuel soutien de la famille Wade pour accéder à la présidence de la République.
La coalition Idy 2019, intruse dans le cortège de Wade le 7 février 2019
Il reste que Idrissa Seck cherche à tromper l’opinion publique sur un tel soutien des Wade. Des confidences faites à certains médias indiquaient faussement déjà, que Idrissa Seck avait obtenu le soutien des Wade. Abdoulaye Wade est annoncé à Dakar pour le 7 février 2019 et il aurait prévu de faire une procession dans les rues de Dakar et de sa banlieue.
Idrissa Seck souhaite se joindre au cortège pour, disent ses proches, «rééditer la marche bleue triomphale de 2000» lors de l’élection présidentielle qui avait porté Abdoulaye Wade au pouvoir. C’est surtout Malick Gakou, qui a apporté son soutien à Idrissa Seck, après avoir été recalé par le système de parrainage des candidatures, qui est monté au créneau.
Malick Gakou a l’avantage d’être l’un des rares hommes politiques à avoir pu préserver ses relations avec les différentes chapelles politiques et sans doute penserait-il que son offre spontanée «d’accueillir triomphalement Abdoulaye Wade» ne sera pas boudée par ce dernier. Il va de soi que Abdoulaye Wade ne devrait refuser d’être applaudi tout au long de sa parade, mais de là à se faire forcer la main pour soutenir Idrissa Seck, il y aurait un bien long chemin à faire.
A la vérité, si Abdoulaye Wade a décidé de marquer cette élection présidentielle de sa présence, sans pour autant qu’il y ait un candidat de son parti, c’est uniquement dans le but de préserver son électorat. Il chercherait ainsi à éviter que son électorat ne tombe dans les bras d’un Madické Niang ou d’un autre candidat. Abdoulaye Wade ne voudrait pas insulter l’avenir, il ménagerait ainsi les échéances électorales futures afin, peut-être, de concrétiser son rêve de porter son fils Karim Wade au pouvoir. Si son électorat bascule vers un autre candidat, il pourrait s’avérer difficile de le faire revenir en cas de besoin. Idy 2019, dans les habits étroits de la coalition Manko des élections législatives de 2017
L’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, n’a pas lui non plus, donné une consigne de vote pour l’élection du 24 février 2019. Il attendrait le sort que la Cour de Justice de la Cedeao donnerait à son recours, contestant l’invalidation de sa candidature par le Conseil constitutionnel du Sénégal. Il reste que, sans être dans le secret des dieux, on ne voit pas comment, dans son éventuel arrêt du 7 février prochain, la Cour de la Cedeao pourrait imposer une décision au Sénégal pour repêcher un candidat à prendre part à une élection dont la campagne a déjà commencé et dont tous les préparatifs ont été engagés sans ce candidat.
Faire participer Khalifa Sall à cette élection ne pourrait se faire qu’en décidant de stopper le processus électoral. Franchement, on ne voit pas une telle éventualité. La Cour de la Cedeao n’en a pas les moyens. Il reste donc que Khalifa Ababacar Sall devrait apporter un soutien à un candidat. Idrissa Seck qui était avec lui dans la coalition de Manko lors des élections législatives de 2017 devrait naturellement bénéficier de son soutien. Cela donnerait un peu plus de relief à la coalition Idy 2019, mais il n’en demeurerait pas moins que cette envergure serait à relativiser.
En effet, qui ne se rappelle pas que Manko avait fait le plein de ses voix en 2017 dans une coalition, pour les 04/02/2019 Les Wade refusent leur soutien à Idrissa Seck qui regroupait Idrissa Seck, Khalifa Sall, Malick Gakou, Jean-Paul Dias, Cheikh Bamba Dièye entre autres, et n’avait pu obtenir que 388188 voix soit 11,73% des suffrages. La coalition Manko avait pu mobiliser toutes ses forces. On peut bien se demander le degré d’engagement, de mobilisation et de dévouement des autres leaders qui, cette fois-ci, ne rouleraient pas pour eux-mêmes mais pour un autre candidat.
Les électeurs obéiront-ils massivement et comme un seul homme aux consignes de vote. Rien n’est moins sûr, surtout que le camp du Président Macky Sall a réussi à leur arracher des voix et des soutiens de nombreux responsables politiques, comme des maires de communes d’arrondissement dans la région de Dakar par exemple.
La coalition «Idy 2019» ne devrait véritablement pas faire peur. Elle a les allures d’un conglomérat de petits candidats recalés par le filtre du parrainage. Force est de dire que si ces personnalités politiques avaient une certaine envergure, elles auraient participé à la présidentielle sous leur propre bannière. Il est vrai que d’aucuns peuvent avoir peur même de «Minus» ou de leur ombre.