L’idée de répartir les naufragés d’Afrique dans les pays de la Communauté européenne n’est pas nouvelle. L’Italie et la Grèce, qui sont en première ligne, la réclament depuis longtemps. La Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et bien d’autres pays déjà submergés par le nombre de leurs immigrés et de leurs chômeurs se font tirer l’oreille. Alors Bruxelles s’en mêle. Le Parlement européen, les ONG tirent la sonnette d’alarme. Peut-on laisser périr en mer des milliers de malheureux ? Bien sûr que non.
Et les bonnes âmes d’assener leurs vérités : il faut joindre l’utile au charitable : l’Europe est vieillissante, elle a besoin de jeunes travailleurs pour assurer ses pensions, son système social et son développement économique. C’est une chance qu’il faut saisir. Sauf que ces malheureux n’ont, pour la plupart, aucune qualification. Qu’ils arrivent avec leur seule chemise et des dettes : l’argent qu’ils ont payé aux mafias pour venir en Europe. Qu’ils ne parlent pas nos langues et ne connaissent pas notre culture.
Prenez un manguier du Mali et vous verrez qu’il ne poussera pas sur nos terres. Il ne suffit pas de dire qu’on ne peut pas laisser mourir des êtres humains à notre porte ; encore faut-il proposer des solutions acceptables et acceptées. Or, ces bonnes âmes vivent toutes (députés au Parlement européen, employés humanitaires) de la charité publique. Sans nos impôts, sans notre participation, ils ne pourraient promouvoir leurs idées. Il y a là un problème démocratique majeur : peut-on faire la charité avec l’argent des autres au nom de grands et généreux principes ?
En Europe, voir débarquer sur son sol des milliers de migrants non européens a une dimension citoyenne totalement inédite. Beaucoup de pays n’ont aucune législation défensive.
Si on prend l’exemple français : à peine 1 % de ces immigrés sont renvoyés à leur destination d’origine, alors que la (très) grande majorité des migrants sont des migrants économiques et non politiques. Les aides, les regroupements familiaux, les naissances en feront des citoyens.
Pour les technocrates qui nous gouvernent, c’est sans importance. Le problème est administratif et la solution est arithmétique : comment répartir ceux qui ne repartiront jamais. Et comme certains pays seront récalcitrants (la Grande-Bretagne en tête), gageons que Bruxelles mettra une fois de plus la main à sa poche. C’est-à-dire à celle des contribuables européens. Ces migrants deviendront une nouvelle monnaie d’échange, un peu comme les droits à pollution. Les pays européens pauvres ou en faillite n’auront d’autre choix que d’accueillir ces immigrés inassimilables.
Et quid des citoyens européens dans tout cela ?L’avenir de nos pays, de notre Europe est décidé par une poignée de fonctionnaires et d’associations caritatives sans mandat pour le faire. Demander leur avis aux citoyens sur un sujet qui les engage ne leur vient même pas à l’idée. Ainsi sont les dérives de la démocratie par procuration.
Bérenger de Montmuel
Une nouvelle monnaie : l'Euromigrant
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