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En tant qu’observateur de la scène politique, j’ai moult fois constaté et j’espère que je ne suis pas seul, dans les commentaires publics, certains analystes d’évènements politiques qualifiaient, sur les plateaux de télévision et de radio, la réédition des comptes comme une demande sociale que le Président Macky Sall aurait l’obligation de satisfaire. J’avoue que j’ai du mal à faire le lien entre la reddition des comptes et la demande sociale. Les gens sont férus de notions et de situations contraires et contradictoires. La reddition des comptes est à l’antipode de la demande sociale.
Par ailleurs, dans les tentatives d’explication de la défaite électorale de Me Abdoulaye Wade à la présidentielle de 2012, les analystes d’évènements politiques et certains hommes et femmes politiques ont développé l’argumentaire selon lequel, si ce dernier a perdu la présidentielle 2012, c’est surtout à cause du fait qu’il n’a pas su répondre à la demande sociale. Sur un autre plan, mêmes ses adversaires politiques lui reconnaissent, les résultats honorables qu’il a obtenus dans le domaine des infrastructures.
En effet, la réponse à apporter à la demande sociale est une préoccupation majeure de tous les régimes démocratiques voire même des royaumes dans le monde. Quel que soit la richesse d’un pays, il y a toujours des gens qui n’arrivent jamais à tirer leurs épingles du jeu. Aux Etats Unis, malgré leur immense richesse et le niveau très élevé de développement économique, il existe une demande sociale. En France, malgré toutes les mesures de sécurité sociale et de protection sociale mises en place, la demande sociale est présente. Il en va de même, en grande Bretagne et en Allemagne etc. Partout dans le monde.
Le Président Macky Sall n’a pas été élu uniquement sur la promesse de la reddition des comptes mais sur l’espoir qu’il a su suscité à travers son programme « Yonou Yokkute ». On peut aussi évoquer, les circonstances favorables, que Me Abdoulaye Wade avait provoqué par sa troisième candidature inopportune et illégale, sans oublier, le fait que « Benoo siggil Sénégal» n’a pas réussi à présenter une candidature unique attendue du peuple sénégalais lors de la présidentielle de 2012.
La reddition des comptes n’est pas une demande sociale. Elle ne doit jamais être considérée comme telle dans un Etat de droit où elle est un évènement de contrôle de gestion de deniers publics. La confiance n’excluant pas le contrôle, tout administrateur de crédits publics mêmes privés, doit rendre compte et répondre de sa gestion. Au-delà de la bataille des avocats, la question fondamentale qui se dégage de cette situation est : à qui va profiter politiquement ce procès ?
L’Etat, pour sa ligne de défense, a mis en avant deux arguments balèzes difficilement démontables, nul était les quelques erreurs commises çà et là sous l’influence d’émotions négatives. Dans un premier temps, l’Etat du Sénégal veut affirmer son autorité. Pour ce faire, il demande l’application d’une règle élémentaire de gestion qui consiste à demander à M. Khalifa Sall Maire de Dakar de rendre compte et de répondre de sa gestion en tant qu’administrateur de crédits. Et dans un second temps, l’Etat veut donner un signal fort aux autres qui seront tentés d’enfreindre les règles de gestion, que personne n’est au-dessus de la loi. Au finish, l’Etat du Sénégal veut imprimer une valeur pédagogique exemplaire au procès de M Khalifa Sall Maire de Dakar.
Sur le principe, je pense que la reddition des comptes est normale et compréhensible. Et personne ne peut s’inscrire en porte à faux avec le principe et la philosophie qui le sous-tend, qui consiste à rendre compte et à répondre de sa gestion lorsqu’on est ordonnateur de crédits publics. Toutefois, la difficulté pour l’Etat du Sénégal aujour d’hui, c’est d’arriver à convaincre le peuple sénégalais au nom duquel il rend la justice, que ce qu’il dit au sujet de ce qu’il reproche à M. Khalifa Sall Maire de Dakar est la stricte vérité. Pour sortir la tête haute de ce procès, il doit pouvoir apporter des réponses convaincantes à une série de questions que le peuple sénégalais se pose.
Le peuple sénégalais se demande : Pourquoi y a-t-il que M. Khalifa Sall Maire de Dakar qui est interpellé et mis en détention préventive d’entre tous les Maires du Sénégal ? Devenu député à la faveur des dernières élections législatives, le peuple sénégalais s’interroge : pourquoi a-t-on refusé à M. Khalifa Sall Maire de Dakar le titre de député pour enfin le lui reconnaitre ? S’il n’est pas député, pourquoi a-t-on levé son immunité parlementaire ? En détention préventive, par le biais de ses avocats, il dépose une caution pour obtenir une liberté provisoire, sa demande est rejetée. Or son profil de Maire de Dakar ayant élu domicile à Dakar aurait pu suffire pour lui garantir la liberté provisoire. Ce n’est pas le cas. Le peuple sénégalais se pose la question : pourquoi M. Khalifa Sall Maire de Dakar n’a-t-il pas obtenu la liberté provisoire malgré toutes les garanties qu’il a présenté ?
La valeur pédagogique attendue de ce procès de M. Khalifa Sall Maire de Dakar est malheureusement marquée par des évènements politiques précités qui ont dangereusement contaminés la présentation et la qualité du procès. En plus de ces évènements politiques, il faut également déplorer l’absence de retransmission en direct du procès par la télévision et la radio. Dans ce cas, le seul perdant conséquemment suite à ce procès, c’est le peuple sénégalais.
La retransmission en direct du déroulement du procès, eu égard sa forte teneur pédagogique aurait permis au peuple sénégalais de le suivre et de se faire un jugement ou une opinion objective sur la base d’éléments concrets. Le risque pour l’Etat et ses avocats, c’est de ne pas réussir à faire passer dans l’opinion publique, l’idée que M. Khalifa Sall Maire de Dakar est poursuivi parce qu’il est estimé, qu’il est coupable de mauvaise gestion de la caisse d’avance de la ville de Dakar, jusqu’à la preuve de son innocence ou de sa culpabilité.
Ce procès ne pourrait être politiquement avantageux et profitable à M. Khalifa Sall Maire de Dakar que si et seulement si, ses avocats réussissent à le faire passer comme une victime politique du régime en place aux yeux du peuple sénégalais. Une ligne de défense que l’Etat du Sénégal s’exercera à démonter par tous les moyens possibles. Au fait, ce n’est pas le peuple sénégalais qui est juge des faits reprochés à M. Khalifa Sall Maire de Dakar, mais, son état d’esprit est politiquement d’une grande importance, pour être négligé par un homme ou femme politique avertie. Je crois mais je voudrai bien me tromper, le fait que ce procès à forte teneur pédagogique assorti de relents politiques, ne soit pas retransmis en direct par les médias est un manque à gagner pour le peuple sénégalais qui est confiné au bout du compte dans une position d’attente en attendant le verdict du tribunal.
Les procès à forte teneur pédagogique ceux de M. Karim Wade et M. Khalifa Sall auraient pu être retransmis en direct pour impacter sur l’esprit et le comportement du peuple sénégalais. Ainsi, quelle que soit l’issue du procès, j’estime que, le plus important, ce n’est pas l’emprisonnement ou le recouvrement ou la libération de M. Khalifa Sall Maire de Dakar mais plutôt, la démarche et la qualité de la valeur pédagogique que l’Etat du Sénégal aura imprimé à ce procès. Que Dieu bénisse le Sénégal ! Vive le Sénégal ! Vive la république !
Baba Gallé DIALLO / Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.