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Jeu, Nov

Érosion côtière à Gorée au moins 14.8 mètres perdus entre 1942 à 2011

Gorée
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Gorée

Entre 1942 et 2011, à Gorée la mer a avancé à une vitesse de moins 0.17m/an, du fait de l’érosion côtière, sur une distance de moins 14.8m. Telle est le résultat d’une étude réalisée par les chercheurs de l’Institut des sciences de l’environnement (Ise) et rendu publics hier, mercredi 4 juin à Gorée lors d’une sortie de reboisement et de ‘’set-setal’’ organisée par les étudiants de l’Ise.

 

L’Île de Gorée fera-t-elle exception à la règle selon laquelle, après la pluie, c’est le beau temps. En tout cas, tout porte à le croire. Si l’on se réfère aux résultats de l’étude sur la vulnérabilité face à l’avancé de la mer, réalisée par les chercheurs de l’Institut des sciences de l’environnement (Ise), Gorée est sur la mauvaise pente. Rendu publics hier, mercredi 4 juin lors d’une cérémonie de reboisement et de ‘’set-setal’’ au profit de l’Île, les résultats de cette étude présentent plutôt une situation beaucoup plus sérieuse du fait de la vitesse importante de l’avancée de la mer. 
 
Fruit d’une recherche approfondie sur la période allant de 1942 à 2011, le document montre une érosion moyenne quasi généralisée de moins 14.8m avec une vitesse de moins 0.17m/an. Estimant à 27% les zones engraissées et stables, ce document souligne également que ce phénomène de destruction silencieuse de l’environnement naturel due à l’avancée de la mer touche 73% du littorale étudié. Le document indique aussi que la vulnérabilité socio-économique reste très élevée par rapport à vulnérabilité physique qui est plutôt modérée. Autrement dit, la menace est beaucoup importante sur les infrastructures de même que les principales activités comme le tourisme, le commerce artisanal et la pêche.
 
En se référant donc à ces conclusions, on peut tout simplement dire que le passage de la forte houle qui a failli prendre le dessus sur l’unique mosquée de l’Île dans la nuit du vendredi 30 au samedi 3 mai dernier est tout naturellement l’arbre qui cache la forêt de Gorée. 
 
«Les chercheurs de l’université, n’ont fait que confirmer notre thèse»
 
Toutefois, cette alerte de l’Ise n’est pas une nouveauté chez les populations locales. Interpelés sur cette étude, les populations locales notamment les opérateurs économiques opérant sur l’Île, n’ont pas caché leur inquiétude face à cette situation angoissante qui, selon bon nombre d’entre eux, est loin d’être une nouveauté sur l’Île. «Pour nous, ce n’est pas une nouveauté, les chercheurs de l’université, n’ont fait que confirmer notre thèse sur cette avancée de la mer. Il suffit seulement de promener son regard pour constater que Gorée a beaucoup changé à cause de la remontée de l’eau et ça nous l’avons toujours dit», explique un jeune goréen trouvé devant son restaurant. 
«Autrefois, derrière la mosquée, je me rappelle quand on était encore petit, il y avait une promenade, mais maintenant rien. Il n’y a plus d’espace et pis encore, l’eau est en train d’envahir petit à petit le mur de ce lieux de prière», témoigne Aïssatou Bâ, une autre gérante de restaurant. 
 
Du côté de l’équipe municipale, on partage aussi cette préoccupation de la menace de l’avancée de la mer sur l’Île. Venu représenter le maire, Madame Henriette Pina, membre du conseil municipal et responsable de la Commission des finances, a indiqué que l’institution municipale travaille déjà sur la recherche des solutions. «Nous n’avons pas attendu que les partenaires arrivent pour commencer à chercher des solutions à ce phénomène d’avancé de la mer. Nous même, on était conscient de la situation. Nous avons pris des mesures en vue de renforcer la protection là, ou on voyait que l’érosion avançait. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que les moyens de la Commune ne sont pas suffisants pour faire face».  
 
«Cependant, nous espérons que la tenue de la cérémonie officielle de lancement de la journée mondiale de l’environnement, demain (aujourd’hui) ici, va cristalliser un certain nombre de projet allant dans le sens de la protection de l’environnement à Gorée», a-t-elle ajouté. 
 
«A Gorée, on a mis un pied, on va mettre un deuxième pied». 
 
Présent aux côtés de ses étudiants sur l’Île, le directeur de l’Ise, Bienvenu Sambou, en réponse à cette interpellation de ce membre de l’équipe municipale, a promis que son institut sera aux cotés de la mairie et de la population de Gorée pour trouver une solution urgente et durable à cette avancée de la mer. «Nous sommes en train de faire un travail de prospection pour essayer d’abord de recenser les problèmes auxquels Gorée est confronté. Quand nous aurons fait le point, puisque ce que nous sommes en train de faire ici va être sanctionné par un rapport mis à la disposition des autorités de Gorée, nous allons apporter notre contribution en tant que scientifique en essayant de travailler sur les priorités des Goréens». 
 
«Vous allez nous voire de plus en plus à Gorée. On va aborder plusieurs questions relatives aux changements climatiques et à la conservation de la biodiversité. A Gorée, on a mis un pied, on va mettre un deuxième pied», a-t-il rassuré.   
 
Pour rappel, cette visite de travail des étudiants de l’Ise entre dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’environnement prévue pour aujourd’hui, jeudi 5 juin. Les étudiants, en compagnie des autorités locales et universitaires, ont procédé au reboisement de 100 plantes (ficus) au niveau du jardin d’Adanson et une dizaine de Cordia et de cocotier dans différents endroits de l’Île. Dans le cadre de ce programme de la journée mondiale de l’environnement, initié depuis le lundi dernier par ces étudiants de l’Ise, il prévu un symposium avec différents panel sur le thème de l’édition de cette année. La cérémonie d’ouverture de ce colloque prévu à l’Ucad sera présidée par le ministre de l’Environnement et du Développement durable.
SOURCE:http://www.sudonline.sn/au-moins-148-metres-perdus-entre-1942-a-2011_a_19259.html