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L’OBS – Accusé d’avoir engrossé une fillette de 15 ans, le commerçant adopte comme système de défense l’anomalie de ses parties intimes
Dangou Alwar à Rufisque, le quartier ne bruit que de ça. De cette sordide affaire de sexe qui met en vedette la mineure M. Ndiaye et le commerçant Abou Omar Dia. Mais, si l’histoire capte toutes les attentions dans cette partie de la vieille ville, c’est que le commerçant, qui n’en est pas à son coup d’essai, utilise comme système de défense de n’avoir qu’un seul testicule. Sidérant !
Chez les Ndiaye à Dangou Alwar (Rufisque), la terre s’est dérobée un matin sous leurs pieds. On ne connaît pas exactement la magnitude de la secousse sur l’échelle de Richter, mais on sait qu’elle a fait d’énormes dégâts psychologiques. Un grave sentiment de culpabilité des parents, qui n’ont pas su veiller correctement sur leur fillette. Une surprise, de la colère, des larmes… Pourtant, ce matin-là, la maisonnée s’était levée du bon pied. Presque en pleine forme. Seulement, la bonhomie familiale sera de courte durée. La bonne humeur cédera à la peur. Puis à la consternation, quand la maîtresse de maison découvre, surprise, les rondeurs de sa fille, M. Dione, qui porte à peine ses 15 années d’existence. Son sang s’est figé et ses convictions désabusées. La scène, c’est le papa adoptif de M. Dione, alias M. Ndiaye, qui la racontera plus tard à la police de Rufisque. Il confie, dans la peau d’un papa désarçonné : «Sa mère et moi nous ignorions son état de grossesse, jusqu’au jour où elle s’est dévêtue devant sa maman, laissant apparaître un ventre ballonné, une grossesse sans équivoque.» Et papa Mor Ndiaye de poursuivre, meurtri : «C’est alors que des questions lui ont été posées et elle a dévoilé l’auteur de la grossesse.» Le mis en cause est un certain Abou Oumar Dia, 35 ans, commerçant de profession, marié et sans enfant.
«Il m’a dit qu’il avait des crises et si je n’acceptais pas de coucher avec lui, il allait mourir»
Après le dépôt de plainte pour viol sur mineure suivi de grossesse, la police de Rufisque a, pour les besoins de l’enquête, entendu la fillette, M. Dione, alias M. Ndiaye. Dans sa déposition, la petite raconte toute sa mésaventure jusqu’aux menus détails. «Je m’appelle M. Dione alias M. Ndiaye. Je suis née le 10 avril 1999. Je suis élève en classe de 6ème au Cem Cité Tacko de Rufisque. Je suis domiciliée à Dangou Alwar chez mes parents (…) Je connais bien le nommé Abou Omar. Il habite dans la maison qui fait face à la nôtre. Je ne me rappelle plus la date exacte, mais un jour, il m’a appelée pour m’envoyer lui acheter du couscous. Quand je lui ai apporté le couscous dans sa chambre, il a fermé la porte et a couché avec moi. Il m’a dit auparavant qu’il avait des crises et que si je n’acceptais pas de coucher avec lui, il allais mourir (…) Ce jour-là, j’ai eu très mal. J’ai beaucoup saigné, mais je n’ai rien dit à ma mère, de peur d’être grondée. J’ai simplement remarqué que j’avais mal à la tête (…)», raconte d’un trait M. Ndiaye. «Par la suite, poursuit-elle, il a continué à m’appeler dans sa chambre et a couché avec moi à quatre reprises. Il me disait toujours qu’il était en proie à des crises qui ne peuvent être calmées que par le fait de coucher avec une fille. Il m’a répété que si je n’acceptais pas, il allait mourir (…) Je n’ai jamais rien dit à ma mère, jusqu’à ce qu’elle découvre que j’étais enceinte. C’est par la suite que j’ai été amenée à l’hôpital. Je suis formelle, c’est bien Abou Omar qui a entretenu plusieurs relations sexuelles avec moi. Il m’a toujours dit que si je n’acceptais pas, il allait mourir. Je ne connais pas un autre homme. Tous nos rapports sexuels se sont passés dans sa chambre. Il m’appelait en général après la prière de Timis. On a tout fait sur son lit.»
«J’ai un seul testicule… Je suis stérile, je ne peux engrosser personne»
A la suite de M. Ndiaye, son présumé bourreau, le commerçant Abou Omar Dia, a été également entendu par les enquêteurs. Il confie : «Je me nomme Abou Omar Dia, je suis né en 1979. Je suis commerçant de profession et domicilié à Rufisque Dangou Alwar. Je suis marié sans enfant. J’ai appris le Coran et je souffre de maux de ventre. Je ne reconnais pas les faits qui me sont reprochés. Je connais bien la fille M. Ndiaye, nous vivons dans le même quartier, nos maisons sont voisines. Mais je n’ai jamais entretenu avec elle des rapports sexuels dans ma chambre. Si elle déclare que j’ai entretenu avec elle quatre rapports sexuels, elle ne dit pas la vérité. Je ne suis l’auteur d’aucune grossesse. D’ailleurs, je dois vous révéler qu’elle doit plutôt s’adresser à Ifra, qui est l’auteur de cette grossesse. Ce dernier l’a souvent entraînée dans ma chambre pour y entretenir avec elle des rapports sexuels. Il est émigré au Gabon depuis près de quatre mois (…)» Entre dénégations et révélations, Abou Omar Dia ajoute : «Je vous révèle que je suis stérile et je ne peux avoir d’enfant. Si vous voulez, je peux enlever mes habits pour vous montrer que j’ai un seul testicule. J’ignore tout de cette grossesse, le Coran est ma seule préoccupation. Je ne ferais jamais ce dont on m’accuse.»
Le commerçant n’en est pas à son coup d’essai
La confrontation effectuée entre la victime et le mis en cause n’a rien donné. Le commerçant a persisté dans ses dénégations et la fille a confirmé ses accusations. Elle ajoute même que jusqu’à récemment, Abou Omar l’interpellait fréquemment dans la rue pour lui demander si elle voyait toujours ses règles. Sur ce point précis, le mis en cause a nié, renvoyant la paternité de la grossesse à Ifra. L’enquête a également révélé que le commerçant n’en est pas à son coup d’essai. Dans le passé, il a été interpellé au quartier Dangou Alwar pour des faits similaires. Il le reconnaît d’ailleurs, mais de manière évasive.
Autant d’indices graves et concordants qui ont motivé son inculpation.
MAKHALY NDIACK NDOYE
SOURCE: http://www.gfm.sn/rufisque-viol-sur-mineure-suivi-de-grossesse/
