2EME SESSION DE LA COUR D’ASSISES DE THIES - Abdou Karim Tine écope de 10 ans de travaux forcés pour avoir tué son ami

André Mbang Faye, en compagnie de son fils Samuel Faye, s’était rendu auprès d’Abdou Karim Tine pour récupérer son cheval qu’il avait confisqué au motif qu’il avait divagué dans le champ de manguiers de son oncle. A la barre, Abdou Karim avoue avoir demandé à André Mbang Faye d’aller voir son oncle, c’était le 10 juillet 2009 vers 20 heures. André Mbang Faye a emporté le cheval à son insu. Ce qui n’était pas sans déplaire à Abdou Karim Tine qui a poursuivi André Faye. Une violente dispute les avait opposés avant que Abdou Karim Tine ne lui donne deux violents coups de coupe-coupe sur la tête. Pris de panique, le jeune Samuel Faye était parti alerter sa mère qui s’était rendue sur les lieux du drame accompagnée d’autres individus. André sera découvert blessé et couché sur le dos avant de succomber plus tard à ses blessures.

Dans son réquisitoire, l’avocat général Mamecor Ndour soutiendra qu’il ne s’agissait pas d’un meurtre, mais d’un assassinat compte tenu de la précision des coups portés sur la victime. Contrairement aux déclarations de l’accusé qui dit avoir répondu à un coup du défunt sur son épaule, l’avocat général signalera que la victime ne l’avait pas attaqué car il avait toujours son coupe-coupe dans son fourreau. Mieux, aucune cicatrice n’a été relevée sur le corps de l’accusé. L’avocat général a assimilé le meurtre à un assassinat prémédité au constat du certificat de genre de mort. Entendu que l’accusé n’a pas porté assistance à la victime, l’avocat général a exclu toute circonstance atténuante. Il a requis 12 ans de travaux forcés. Les avocats de la défense Mes Diaw, Sonko et Fall ont demandé l’acquittement de l’accusé qui n’avait pas de passé pénal. Pour Me Sonko, Abdou Karim Tine n’avait pas l’intention de donner la mort. Il a demandé la requalification des faits en Coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Après délibéré, Abdou Karim Tine a été déclaré coupable de meurtre et condamné à 10 ans de travaux forcés.

AHMET FALL, PRESIDENT DE LA COUR D’ASSISES

Un juge qui assure et rassure

Le président de la 2e session de la Cour d’assises, Ahmet Fall, aura fini par séduire les accusés. Dans sa toge rouge sang, ourlée d’une fourrure blanche, Ahmet Fall donne de l’assurance aux accusés qu’il met à l’aise pas son humanité. Il ne manque jamais de faire revenir à la sérénité les accusés qui souvent, sous l’emprise du remord, craquent de regrets. De main de maître, il distribue la parole aux avocats sereinement et avec une politesse inouïe se fond en remerciements. «Merci Me», lance-t-il. Calme et d’une sérénité olympienne, Ahmet Fall rabroue poliment le public. «Eteignez vos portables. Les femmes qui ont avec elles des bébés sont priées de sortir de la salle d’audience. Il s’y passe des choses extrêmement sérieuses. Il en dépend de la liberté des accusés. La salle n’est pas un marché encore moins un lieu de causerie», sermonne-t-il pour donner le ton. Le juge Ahmet Fall a fini en moins de 72 heures par marquer le public, mais aussi à rassurer les accusés qui finissent par retrouver la voix après ses conseils pour répondre convenablement aux questions lors des plaidoiries.

OUSSEYNOU MASSERIGNE GUEYE  

source: http://www.gfm.sn/actualites/item/10288-2eme-session-de-la-cour-dassises-de-thies-abdou-karim-tine-ecope-de-10-ans-de-travaux-forces-pour-avoir-tue-son-ami.html