S’il y a une vertu que les proches du président Macky Sall doivent cultiver, c’est bien, sans doute, la patience. Depuis le 3 juillet dernier, date à laquelle Macky Sall avait déclaré avoir décidé de renoncer à la présidentielle de 2024, personne ne sait encore qui va porter les couleurs de Benno Bokk Yaakaar. Les jours s’écoulent, mais jusque-là, le mystère reste entier sur le candidat. La carte blanche que BBY a donnée au président Macky Sall n’a pas, vraisemblablement, suffi pour désigner l’oiseau rare. Le chef de l’Etat a ajouté au processus de désignation les auditions de son conseiller spécial Moustapha Niasse, l’audience accordée aux différents candidats et la charte soumise à leur signature. Il a failli même procéder à des primaires, mais il s’est heurté à l’opposition de certains caciques.
Personne ne sait le registre dans lequel Macky Sall est en train de dérouler son jeu. Attend-il de percer le mystère dans l’opposition avant de libérer la fumée blanche ? Travaille-t-il à réduire les éventuelles mutineries au sein de sa coalition avant de rendre public son choix ? Cherche-t-il à rendre totalement sans effet les coups portés à Pastef et à son président Ousmane Sonko ? Impossible de résoudre ces énigmes. Par contre, une constante passe pour un marqueur chez Macky Sall : il déjoue le plus souvent les divinations et les attentes.
D'après Le journal Point Actu, aux Législatives de 2017, après plusieurs jours de suspense, alors que tout le monde attendait Aminata Touré ou Moustapha Niasse pour diriger la liste de Benno Bokk Yakaar, Macky Sall sort de sa poche son Premier ministre d’alors Mouhammad Boun Abdallah Dionne. Très peu connu sur le terrain politique, Dionne avait tout de même l’avantage d’une bonne maîtrise du PSE et les réalisations faites. Et puis, le compagnonnage de Dionne avec Macky Sall remonte à 2013. Macky Sall ne s’arrête pas en si bon chemin. Car, là où tout le monde attendait Mouhammad Boun Abdallah Dionne à la présidence de l’assemblée nationale, il choisit Moustapha Niasse.
Aux Législatives de 2022, Macky Sall habitué à traîner les pieds a très tôt désigné Aminata Touré comme tête de liste. Un choix qui fait suite, sûrement, à celui porté sur l’ex-Premier ministre et ex-présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) de piloter la collecte des parrains pour BBY. Et le 13 septembre 2022, jour de l’élection du bureau de l’assemblée nationale, Macky Sall provoque un séisme au Parlement. Aminata Touré qui s’attendait à être portée au perchoir sombra dans une incroyable déception.
Au regard du choix porté sur Amadou Mame Diop, nombreux sont ceux qui se sont demandés d’où Macky Sall a sorti le nouveau président de l’assemblée nationale. Sans doute méritant dans sa commune de Richard Toll, Amadou Mame Diop reste tout de même un illustre inconnu. Son envergure politique est très modeste. Directeur général de la Sapco, Amadou Mame Diop est arrivé à cette position après la grosse révolte de ses partisans lors de la dernière tournée économique du président Macky Sall à Dagana. Son aura politique est loin de dépasser sa commune. Adulé à Dagana, Amadou Mame Diop est un illustre inconnu à l’Alliance pour la République (Apr). Il n’est ni un Mbaye Ndiaye, encore moins un Moustapha Cissé Lô ou un Amadou Bâ. Le choix porté sur lui alimente à nouveau la polémique sur la mise à l’écart des hiérarques des heures de braise. Et confirme l’art consumé du chef de l’Etat à déjouer les attentes.
Quand il s’est posé la nécessité de supprimer le poste de Premier ministre, Macky Sall mis à la tâche le professeur Ismaïla Madior. Il travaille d’arrache-pied à déblayer le terrain juridico-administratif. Un labeur à l’ombre à l’issue duquel Ismaïla Madior Fall a été contre toute attente limogé de son poste de ministre de la Justice au profit de Me Malick Sall. Une pratique manifestement courante dans la gouvernance du chef de l’Etat qui, sans état d’âme, ne s’embarrasse guère du statut de « militant de la première heure » pour récompenser ou se séparer d’un homme. Mbaye Ndiaye, tout premier ministre de l’Intérieur, Mor Ngom, Me Alioune Badara Cissé et Moustapha Cissé Lô ont fait les frais de la froideur du chef de l’Etat.
Des personnalités comme Diène Farba Sarr, ex-ministre ou feu Abdourahmane Ndiaye ont dû être surpris de ne pas être embarqués dans le premier attelage gouvernemental dirigé par l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye. Et le 3 juillet dernier, lors d’une allocution mondialement suivie, Macky Sall esquive les espérances de sa coalition qui croyait fermement à la troisième candidature. Même si auparavant, le président de la République a posé plusieurs actes donnant à penser qu’il allait franchir le Rubicon. Le plus illustratif est la consultation par le président Macky Sall du constitutionnaliste français, Guillaume Drago, âgé de 62 ans sur son éligibilité en 2024.
« Dans sa consultation, ce professeur agrégé de droit public à Paris Il Panthéon, ex-directeur de l'Institut Cujas, (estime que) le mandat en cours du président de la République (en l'occurrence le premier mandat de Macky Sall, NDLR) est hors de portée de la loi nouvelle ». Guillaume Drago en conclut donc, au terme d'un exposé de 16 pages, que Macky Sall peut se représenter en 2024, en vue d'un troisième mandat. Un argument battu, auparavant en brèche, par l’ancien recteur de l’Ucad, Professeur agrégé en Droit, Kader Boye dans une tribune publiée par le journal sénégalais Sud Quotidien.
Habitué à surprendre son monde comme jusque dans la nomination d’Idrissa Seck à la présidence du CESE, Macky Sall réserve, à l’apparence, une dernière convulsion à sa coalition. Rassuré, peut-être, d’avoir neutralisé Ousmane Sonko, Macky Sall peut se croire sur large boulevard où n’importe quel candidat peut conduire à bon port BBY. En quoi, le chef de l’Etat peut, de nouveau, provoquer une vraie tempête dans sa coalition.
Personne ne sait le registre dans lequel Macky Sall est en train de dérouler son jeu. Attend-il de percer le mystère dans l’opposition avant de libérer la fumée blanche ? Travaille-t-il à réduire les éventuelles mutineries au sein de sa coalition avant de rendre public son choix ? Cherche-t-il à rendre totalement sans effet les coups portés à Pastef et à son président Ousmane Sonko ? Impossible de résoudre ces énigmes. Par contre, une constante passe pour un marqueur chez Macky Sall : il déjoue le plus souvent les divinations et les attentes.
D'après Le journal Point Actu, aux Législatives de 2017, après plusieurs jours de suspense, alors que tout le monde attendait Aminata Touré ou Moustapha Niasse pour diriger la liste de Benno Bokk Yakaar, Macky Sall sort de sa poche son Premier ministre d’alors Mouhammad Boun Abdallah Dionne. Très peu connu sur le terrain politique, Dionne avait tout de même l’avantage d’une bonne maîtrise du PSE et les réalisations faites. Et puis, le compagnonnage de Dionne avec Macky Sall remonte à 2013. Macky Sall ne s’arrête pas en si bon chemin. Car, là où tout le monde attendait Mouhammad Boun Abdallah Dionne à la présidence de l’assemblée nationale, il choisit Moustapha Niasse.
Aux Législatives de 2022, Macky Sall habitué à traîner les pieds a très tôt désigné Aminata Touré comme tête de liste. Un choix qui fait suite, sûrement, à celui porté sur l’ex-Premier ministre et ex-présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) de piloter la collecte des parrains pour BBY. Et le 13 septembre 2022, jour de l’élection du bureau de l’assemblée nationale, Macky Sall provoque un séisme au Parlement. Aminata Touré qui s’attendait à être portée au perchoir sombra dans une incroyable déception.
Au regard du choix porté sur Amadou Mame Diop, nombreux sont ceux qui se sont demandés d’où Macky Sall a sorti le nouveau président de l’assemblée nationale. Sans doute méritant dans sa commune de Richard Toll, Amadou Mame Diop reste tout de même un illustre inconnu. Son envergure politique est très modeste. Directeur général de la Sapco, Amadou Mame Diop est arrivé à cette position après la grosse révolte de ses partisans lors de la dernière tournée économique du président Macky Sall à Dagana. Son aura politique est loin de dépasser sa commune. Adulé à Dagana, Amadou Mame Diop est un illustre inconnu à l’Alliance pour la République (Apr). Il n’est ni un Mbaye Ndiaye, encore moins un Moustapha Cissé Lô ou un Amadou Bâ. Le choix porté sur lui alimente à nouveau la polémique sur la mise à l’écart des hiérarques des heures de braise. Et confirme l’art consumé du chef de l’Etat à déjouer les attentes.
Quand il s’est posé la nécessité de supprimer le poste de Premier ministre, Macky Sall mis à la tâche le professeur Ismaïla Madior. Il travaille d’arrache-pied à déblayer le terrain juridico-administratif. Un labeur à l’ombre à l’issue duquel Ismaïla Madior Fall a été contre toute attente limogé de son poste de ministre de la Justice au profit de Me Malick Sall. Une pratique manifestement courante dans la gouvernance du chef de l’Etat qui, sans état d’âme, ne s’embarrasse guère du statut de « militant de la première heure » pour récompenser ou se séparer d’un homme. Mbaye Ndiaye, tout premier ministre de l’Intérieur, Mor Ngom, Me Alioune Badara Cissé et Moustapha Cissé Lô ont fait les frais de la froideur du chef de l’Etat.
Des personnalités comme Diène Farba Sarr, ex-ministre ou feu Abdourahmane Ndiaye ont dû être surpris de ne pas être embarqués dans le premier attelage gouvernemental dirigé par l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye. Et le 3 juillet dernier, lors d’une allocution mondialement suivie, Macky Sall esquive les espérances de sa coalition qui croyait fermement à la troisième candidature. Même si auparavant, le président de la République a posé plusieurs actes donnant à penser qu’il allait franchir le Rubicon. Le plus illustratif est la consultation par le président Macky Sall du constitutionnaliste français, Guillaume Drago, âgé de 62 ans sur son éligibilité en 2024.
« Dans sa consultation, ce professeur agrégé de droit public à Paris Il Panthéon, ex-directeur de l'Institut Cujas, (estime que) le mandat en cours du président de la République (en l'occurrence le premier mandat de Macky Sall, NDLR) est hors de portée de la loi nouvelle ». Guillaume Drago en conclut donc, au terme d'un exposé de 16 pages, que Macky Sall peut se représenter en 2024, en vue d'un troisième mandat. Un argument battu, auparavant en brèche, par l’ancien recteur de l’Ucad, Professeur agrégé en Droit, Kader Boye dans une tribune publiée par le journal sénégalais Sud Quotidien.
Habitué à surprendre son monde comme jusque dans la nomination d’Idrissa Seck à la présidence du CESE, Macky Sall réserve, à l’apparence, une dernière convulsion à sa coalition. Rassuré, peut-être, d’avoir neutralisé Ousmane Sonko, Macky Sall peut se croire sur large boulevard où n’importe quel candidat peut conduire à bon port BBY. En quoi, le chef de l’Etat peut, de nouveau, provoquer une vraie tempête dans sa coalition.