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Lamine Faty, secrétaire général de la CAA «l'Afrique doit reconquérir ses titres perdus»

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interview

Troisième lors de la 1ère édition de la coupe continentale d'athlétisme en 2010 à Split (Norvège), l'Afrique va tenter de reconquérir ses titres acquis, lorsque ces joutes s'appelaient coupe du monde des nations. La révélation est de Lamine Faty, secrétaire général de la confédération africaine d'athlétisme. Il revient aussi sur le report du meeting de Dakar, les championnats d'Afrique d'août prochain, et l'après Lamine Diack, à la tête de l'IAAF.

 

Quel commentaire faites-vous du report du meeting international de Dakar ?
 
Nous le déplorons et nous le regrettons. Mais il faut quand même relever un concours de circonstance qui a entrainé le report du meeting. Il y a l’indisponibilité du stade. Il y a aussi l’absence de certaines décisions devant provenir de l’extérieur pour la mise en place de cet événement.  
 
 
Jean Gomis de la Fédération sénégalaise d’athlétisme a confié que le président de la CAA (Kalkaba Malboum) a émis le souhait de la tenue du meeting au mois d’août . QU'en pensez-vous ?
 
Absolument ! Je confirme que le président Kalkaba Malboum avait émis le souhait  que le meeting soit organisé. Malheureusement devant l’impossible nul n’est tenu. L’infrastructure ne pouvant être disponible ou en tout cas, la garantie de la disponibilité de l’infrastructure ne pouvant être assurée, on ne peut pas prendre le risque.  
Le stade LSS reste la seule infrastructure qui répond aux normes internationales. S’il n’est pas disponible, on ne pourra pas tenir des activités à Dakar. 
 
Un report en 2012. Un autre en 2014. Cela ne risque-t-il  pas de faire une mauvaise publicité pour Dakar ?
 
Pas du tout ! Il faut quand même reconnaitre et se souvenir d’une chose. En 2012, nous étions dans une période électorale. A la demande des principaux partenaires du meeting, nous avions sagement décidé de le reporter. Il ne faut pas oublier que la mairie de Dakar est un des partenaires stratégiques de ce meeting. 
 
A cause des différents couacs, l’idée de la privatisation du meeting de Dakar a été émise. Qu’en pensez-vous ?
 
 Ce n’est pas exclu par les règlements. D’ailleurs,  dans beaucoup de pays, l’organisation des meetings est confiée à un privé qui peut s’engager sur la base d’un accord tripartite entre la Fédération nationale, l'IAAF ou la CAA, pour organiser l’événement. C’est tout à fait possible. Et il sied à la Fédération de trouver les moyens possibles ou l’opportunité d’une décision pour confier l’organisation à un privé. C’est possible ! C’est admis !
 
Le Président Diack est d’ailleurs monté au créneau pour dire : «si le Sénégal ne veut pas du meeting, qu’il le dise.» Ne craignez-vous pas que notre pays puisse perdre cet événement qui n’est organisé qu’à Dakar et au Rabat, après son départ de l’IAAF ?
 
 
Le Sénégal ne peut pas ne pas être intéressé. Il est très fortement intéressé par cet événement qui est inscrit, avec le meeting de Rabat, sur le calendrier international de l’IAAF. 
 
Quid de la survie du meeting après le départ du président Diack ? 
 
Je ne voudrais pas lier les deux événements. Tout le monde connait l’institution que Lamine Diack représente. Il y a une certaine volonté de ses héritiers de poursuivre l’œuvre. Ne serait-ce que de ce point de vue là, on ne peut pas penser au pire quant à l’avenir du meeting. J’ai bon espoir que nous allons le maintenir et le poursuivre. 
 
Au Maroc, les autorités politiques s’impliquent financièrement pour rendre le meeting de Rabat de plus en plus attractif. Au Sénégal, l’Etat ne semble pas prendre au sérieux le meeting international de Dakar.
 
Je ne dirai pas cela. Il s’agit plutôt d’une disponibilité par rapport aux moyens à dégager en faveur de ce meeting. Le Maroc compte sur un partenaire de taille, à savoir, Maroc Télécom, à la tête duquel se trouve le président de la Fédération royale marocaine d’athlétisme. Compte tenu de leurs moyens, on ne peut pas faire la comparaison entre Rabat et Dakar. 
 
Restons au Maroc qui abrite les championnats d’Afrique d’athlétisme à Marrakech (10 au 14 août 2014). Quelles seront les grandes innovations ?
 
D’abord, rappelons la dynamique qui est née depuis Brazzaville en 2004. Je devrais même dire depuis Dakar en 1998, les championnats d’Afrique connaissent une certaine évolution, tant au plan de l’organisation qu’au plan de la participation. 
Nous avons de plus en plus, un plateau relevé d’athlètes. Mieux, si ces championnats d’Afrique, qui sont qualificatifs de la coupe du monde, coïncident, ça devient encore intéressant. Parce que le règlement dit que tout athlète qui ne prend pas part à ses joutes continentales, ne peut pas participer à la coupe du monde.
De fait, nous pouvons espérer avoir les meilleurs athlètes lors de ces championnats d’Afrique. Et ce sera le cas. Nous aurons, ce que l’Afrique compte de meilleur en termes de talent.   
 
Après Johannesburg en 1998, l’Afrique va abriter la coupe continentale d’athlétisme à Marrakech (13 et 14 septembre). Quel sens donnez-vous à cette deuxième édition pour le continent ?
 
C’est un très grand honneur pour l’Afrique d’accueillir cette compétition pour la deuxième fois. Mais au-delà, il y a aussi les enjeux. L’Afrique doit reconquérir ses titres qu’elle a perdus au cours des deux voire trois dernières éditions. C’est un enjeu de taille. Ensuite, il faut faire en sorte que des talents puissent se révéler. 
 
L’Afrique excelle dans les courses de demi-fond et de fond. En revanche, les athlètes africains pèchent dans le sprint. Depuis Frankie Fredericks, le sprint masculin africain n’a plus atteint les finales. Comment expliquez-vous ces contre-performances ?
 
Le constat est là ! L’Afrique n’arrive plus, au niveau du sprint, à se positionner, exceptés bien sûr certains pays comme le Nigeria, l’Afrique du Sud ou le Botswana. Nous avons fait une évaluation avec nos techniciens. Nous espérons juguler le mal. 
 
Il y a quand même des centres comme le CIAD. Mais depuis la génération des Amy Mbacké Thiam et autres, on a comme l’impression qu’un ressort est cassé.
 
Je ne pense pas qu’il y a un ressort cassé. Peut-être que les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes, mais il n’en demeure pas moins que les gens sont très préoccupés par cette situation. Maintenant, il faut rechercher les causes. Il appartiendra aux techniciens qui sont plus chevronnés, plus outillés mais surtout plus autorisés que moi à se positionner sur la question. La réflexion est en interne, pas plus tard qu’hier (mercredi, Ndlr) nous en parlions. D’ailleurs, dans ce cadre nous avons envisagé un projet pour l’année prochaine, lors de notre congrès à Addis-Abeba, de tenir un congrès spécialement destiné aux entraineurs qui réunira à la fois : l’association des entraineurs africains, la commission des athlètes et la commission technique de la confédération. Le but est de réfléchir ensemble sur plusieurs questions portant sur la détermination des épreuves pendant les championnats d’Afrique d’athlétisme séniors et surtout faire un diagnostic de la situation de certaines disciplines comme le sprint par exemple. 
Au delà du sprint, nous avons aussi des faiblesses au niveau des lancers et des sauts. 
Prenons le cas du Sénégal, le président de la fédération d’athlétisme le rappelait, il s’en est préoccupé au point de mettre une formation au saut à la perche. Un technicien a même été envoyé en France afin de suivre une formation. Il a fallu que ce technicien revienne pour se rendre compte que la machine ne tourne pas. L’école a du mal à fonctionner faute de techniciens. 
 
Quid du projet d’utiliser des lutteurs  sénégalais pour les lancers, qu’avait avancé le président Malboum ?
 
C’est une bonne approche, même si je n’ai pas encore été mis au courant de cette idée. Je n’en reste pas moins solidaire car les lutteurs bénéficient de capacités physiques exceptionnelles. Des capacités qui sont souvent recherchées dans des disciplines comme le lancer qui demande une certaine force physique. C’est pour cette raison que le Président a dû penser qu’il serait important pour l’athlétisme africain de bénéficier de ces ressources pour pouvoir davantage améliorer le niveau de ces disciplines qui reste très faible en Afrique. 
 
Le dopage est aussi une gangrène. L’Afrique a-t-elle les moyens de faire face à ce problème ?
 
Nous nous inscrivons dans la dynamique annoncée par l’IAAF. Est-ce qu’on a les moyens de faire face au phénomène ? Il faudrait savoir de quels moyens ? S’agit-il de moyens financiers (mise en place d’infrastructure, de contrôles ou d’analyses) où alors de moyens de lutte ? S’il s’agit de moyens de lutte, nous avons une réglementation qui se réfère à celle de l’IAAF ou celle des organismes luttant contre le dopage sur lesquelles, il n’existe aucune différence. 
 
Nous appliquons les mêmes règles qui sont en vigueur dans les compétitions nationales et internationales. Tout athlète qui tombe sous le coup de cette réglementation est automatiquement suspendu. S’agissant des moyens de contrôles, les infrastructures tels les laboratoires d’analyses, effectivement nous n’en n’avons pas encore. Nous continuons d’utiliser les laboratoires, que ce soit en Europe ou en Afrique. Il y a eu Bloemfontein (Afrique du Sud) ou encore Tunis qui ont analysé nos échantillons. 
 
Pour en revenir aux contrôles antidopage pendant les compétitions, la procédure est la suivante : la commission médicale de la confédération décide du nombre de contrôles à effectuer. Ensuite, il appartient au comité local d’organisation de prendre en charge ces prélèvements et de les acheminer vers un laboratoire d’analyse. Mais, à ses frais. À la sortie des résultats des analyses, nous les publierons et communiquerons si un athlète tombe sous le coup du dopage.
 
SOURCE:http://www.sudonline.sn/lafrique-doit-reconquerir-ses-titres-perdus_a_19284.html