Forte houle sur Mbao et Rufisque : La furie des vagues emporte des maisons et causent d’importants dégâts

 Laquelle conjuguée de rafales de vagues d’une puissance rarissime a troublé le sommeil de la population de Mbao, dans la nuit de vendredi à samedi. Des attaques incessantes de violentes vagues ont imposé leur loi, de deux heures à cinq heures du matin.  « C’est aux environs de minuit que nous avons commencé à détecter les signes de ce qui allait se produire. Les vagues étaient d’une rare puissance et parvenaient à dépasser les murs des maisons jonchées sur les abords de la plage. Certaines personnes, notamment celles qui habitent aux environs immédiats de la mer, ont dès lors pris la précaution de sortir, avant que le pire ne se produise », témoigne Mbaye Sarr. Si les alertes n’étaient pas intervenues à temps, le pire ce serait certainement produit. La mer a, en effet, emporté trois maisons situées aux alentours de la plage. Une visite sur les lieux du désastre permet de constater de visu l’ampleur des dégâts. C’est dans des décombres, de ce qui, pas plus tard que vendredi dernier, constituait encore une maison que nous avons pu constater les préjudices.
Outre les maisons, les pêcheurs impuissants face à ce phénomène naturel, décomptent 13 pirogues endommagées par les vagues. Aussi, des moteurs hors bord ont-ils été totalement détruits, des filets de pêche n’ont également pas été épargnés. « Nous lançons un appel à l’Etat, afin qu’il aide les propriétaires des pirogues, tous des chefs de famille. Ces pirogues détruites constituent leurs seules et uniques sources de revenus », affirme Mbaye Sarr. A Mbao, le rythme qui caractérise l’avancée maritime est effréné. « Pas plus tard que 10 ans en arrière, notre terrain de jeu était ici », témoigne Amary Seck, coordonnateur du collectif pour la défense des intérêts de Mbao, placé sur les roches qui font office de barrages entre la mer et les maisons situées dans les abords.

Solution pérenne réclamée
 Cette époque est aujourd’hui révolue. La mer a depuis fini d’annexer des kilomètres de plage et risque de continuer sa progression. Les populations appellent dès lors à l’instauration d’une solution pérenne, pouvant prévenir cette avancée. « Nous invitons les autorités à ériger des digues de protection pour calmer les ardeurs de cette avancée maritime ». À défaut de retarder l’échéance, ces digues de protection peuvent s’avérer efficaces pour prévenir l’avancée maritime. Selon Amary Seck, « si rien n’est fait, Mbao sera dans quelques années totalement rayé de la carte. L’être humain doit dominer la nature sans la détruire. Nous appelons l’Etat à instaurer des digues de protection dans l’immédiat, en attendant d’établir des mesures pérennes », souhaite-t-il. 
« La dernière fois qu’un tel phénomène s’est produit remonte à 1997. Encore que la puissance des vagues notée à l’époque dépassait de loin celle de vendredi à samedi », témoigne Mbaye Sarr, président des pêcheurs. La situation est similaire à Rufisque, notamment au quartier Thiawlène. Ici, la forte houle s’est également signalée au même moment. A la différence de Mbao, les dégâts ne sont pas aussi immenses. Les digues de protection érigées pour faire face à l’avancée de la mer ont tempéré l’ardeur et la puissance des vagues. Des dégâts, il y en a eu tout de même. Plusieurs maisons ont été inondées. Une partie du cimetière est envahie. Les tombes placées à l’entrée ont été touchées. Encore que là, la promptitude des sapeurs-pompiers aidés par les populations, a permis de dégager les eaux « indésirables ».

Oumar BA

SOURCE:http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=40139:forte-houle-sur-mbao-et-rufisque-la-furie-des-vagues-emporte-des-maisons-et-causent-dimportants-degats&catid=140:actualites